Lac Matchi-Manitou et ses environs
La plus grande étendue d’eau du canton de Pershing, en Abitibi, se dénomme Lac Matchi-Manitou et elle mesure 13 kilomètres de long sur 6 kilomètres de large. Elle a également été connue pendant quelque temps sous l’appellation de Lac Pershing, mais son nom officiel est très ancien, puisqu’il avait été mentionné en 1895 par l’arpenteur Henry O’Sullivan qui l’avait alors décrite comme une magnifique nappe d’eau, bordée de hautes montagnes rocheuses couvertes de différentes essences forestières. Le lac est situé sur le cours de la rivière Marquis, qui rejoint la rivière Louvicourt, tributaire de la rivière Bell.
Le « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » (1914 et 1925) indique Lac Matchimanito. Le toponyme, relevé également sous les formes Lac Matrchimonite et Madji Manidô Sagahigan, est tiré à la fois des langues crie et montagnaise et signifie « mauvais esprit ». Selon le père Joseph-Étienne Guinard, une vieille légende raconte que des Amérindiens ayant pris place dans deux canots s’étaient un jour lancés à la poursuite d’un orignal énorme. Soudain, ils s’engouffrèrent dans les eaux du lac, et cela par temps calme et à faible distance du rivage.
Depuis lors, les autochtones n’osent plus s’approcher du lieu que devait hanter le matchimanito, c’est-à-dire le diable. Plus récemment, les noms Kawasibitebik Sagahigan et Kawasibitebik Sagahigan, d’origine algonquine, ont été relevés. Ils signifient respectivement « là où la roche brille sur l’eau » et « lac qui scintille ». C’est sur ce lac qu’est mort de froid en 1935 Stanley Siscoe, fondateur de la mine Siscoe près de Val-d’Or, après l’écrasement de son avion. À l’ouest du lac s’élève une montagne de 535 mètres d’altitude, où trône une tour de repère planimétrique. On lui a donné le nom de Montagne de la Tour Matchi-Manitou, mais, antérieurement, on l’appelait aussi Mont Devil.
Canton de Martin
Dénommé après 1910 et situé à quelque 60 kilomètres au sud-est de Lebel-sur-Quévillon, ce canton est baigné par quelques dizaines de petites nappes d’eau pour la plupart anonymes. Il est en outre arrosé par la rivière Delestres qui se décharge dans le parc Parent. Ce territoire a été désigné à la mémoire de Louys Martin (1639-1660), l’un des compagnons de Dollard Des Ormeaux tué par les Iroquois au Long-Sault, sur l’Outaouais. Martin, qui se déclarait alors laboureur, apparaît en mars 1656 sur une liste d’engagés pour le Canada. Proclamation : 1916.
Canton de Maseres
Désigné vers 1920, ce canton se situe à quelque 75 km au sud-est de Lebel-sur-Quévillon, au sud de Matagami. Inhabité, le territoire est baigné par plusieurs nappes d’eau dont les lacs Maseres, Mounier et Germanneau. Le nom évoque Francis Maseres (1731-1824), orthographié fréquemment Masères tant pour le canton que pour le lac par le passé. La famille, d’origine française et protestante, avait émigré en Angleterre après la révocation de l’édit de Nantes (1685). Né à Londres et connaissant parfaitement la langue française, Maseres, avocat depuis 1758, fut nommé procureur général de la nouvelle province de Québec, en 1766. Érudit, s’intéressant aussi bien aux mathématiques qu’à la linguistique et à l’histoire, il mécontenta vivement les marchands anglais de la colonie et soutenant que la couronne britannique devait, en raison des traités et de la coutume, exercer les pouvoirs qui étaient autrefois ceux du roi de France. Rappelé en Angleterre à la demande de Carleton en 1769, il ne revint jamais au Canada mais devint, à Londres, un conseiller très recherché par les marchands, les hommes politiques et les futurs immigrants sur tout ce qui se rapportait aux affaires canadiennes.
Canton de Moquin
Indiqué comme nouvelle dénomination en 1916, le canton inhabité de Moquin s’étend en Abitibi, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Lebel-sur-Quévillon. Son territoire au sud-est de Lebel-sur-Quévillon. Son territoire est arrosé par la rivière Weternagami, dont le cours s’élargit pour former un lac identifié du même nom, et par la rivière Saint-Père. Il est de plus baigné par un grand nombre de petites nappes d’eau pour la plupart innommées. Louis Moquin (1786-1825) eut la réputation d’être un brillant avocat même s’il n’a exercé sa profession que de 1813 à 1825. Il avait fait ses études au Séminaire de Québec où il s’était fait remarquer en récitant de mémoire le célèbre « Discours sur l’histoire universelle » de Bossuet. Avec John Neilson et Andrew Stuart, il obtint des concessions de terre dans la seigneurie Saint-Gabriel pour y établir des colons, donnant ainsi naissance à Valcartier, puis à Saint-Gabriel-de-Valcartier.
Canton Noiseux
Ce canton de la MRC de Vallée-de-l’Or, désigné vers 1916, s’étend à quelque 130 km au nord-est de Val-d’Or. Son territoire est parsemé de nappes d’eau assez importantes comme le lac Mégiscane qui se prolonge dans la baie des Loups et la baie Noiseux. Le toponyme évoque François-Xavier Noiseux (1748-q834), prêtre du diocèse de Québec qui, après avoir exercé successivement son ministère à Saint-Pierre de l’île d’Orléans, à Pointe-aux-Trembles, à Belœil et à Saint-Hyacinthe (1777 à 1783), devient curé à Trois-Rivières de 1796 à 1812. Le diocèse local n’étant pas encore créé, Noiseux fut nommé vicaire général en 1796 pour cette partie du très vaste territoire relevant de la juridiction de l’évêque de Québec. Le vicaire général Noiseux dirigea la reconstruction du monastère des Ursulines de Trois-Rivières après le désastreux incendie de 1806.
