Lac Maria-Chapdelaine

Lac Maria-Chapdelaine, origines du nom et ses environs

Ce grand lac de 5 kilomètres de superficie, qui s’étend en forme de poire, draine les lacs Vanel et Bergeron dans le territoire non organisé de Mont-Valin, à 200 kilomètres au nord-est de Chicoutimi. Il se déverse en direction nord par les rivières des Sarcelles, de la Bécasse et aux Chutes avant d’atteindre le réservoir Pipmuacan. Les Amérindiens désignaient ce plan d’eau sous l’appellation Ouchkouikawashickolets, dont on ignore la signification ; il a été aussi antérieurement connu sous les noms du Lac du Dépôt et Lac de l’Écorce en l’Air.

Sa dénomination actuelle, attribuée par la Commission de géographie en 1917 en remplacement du nom Lac Vert, reprenait le titre du roman posthume et déjà célèbre de Louis Hémon (1880-1913), traduit en plus de vingt langues et vendu à près de deux millions d’exemplaires depuis sa première parution dans le journal français « Le Temps » en 1914. La trame de l’histoire se déroule à Péribonka au Lac-Saint-Jean, nouvelle colonie au début du XXe siècle, où les pionniers « faisaient de la terre neuve », gagnant ainsi sur la forêt. Le personnage central, Maria Chapdelaine, fille de colons, est courtisée par trois prétendants qui représentent chacun un monde distinct : le coureur de bois, François Paradis, qui veut explorer l’arrière-pays sauvage, l’émigré prospère établi aux États-Unis et, enfin, le défricheur, voisin et ami de la famille. La mort de la mère amène Maria à choisir son destin après avoir entendu des voix qui l’appellent à l’enracinement et au maintien des valeurs de la terre et de la civilisation ancestrale française.

Sujet de films, dont l’un a été tourné dès 1936 par Julien Duvivier et l’autre par Gilles Carles en 1983, cette œuvre, illustrée notamment par Clarence Gagnon et Suzor-Côté, a connu un destin plus que littéraire. Elle a donné lieu à des débats religieux et politiques tant au Québec qu’en France, à des mouvements tels que l’Association des amis de Maria Chapdelaine et à une récupération touristique.

Localement, les réactions ont d’abord été très négatives puis, par la suite, ce fut l’inverse : on a même cherché à identifier la personne qui a inspiré l’auteur. Encore relativement récemment, le dévoilement d’une sculpture devant le musée Louis-Hémon, à Péribonka, en partie consacré à cet écrivain et à son œuvre, a causé toute une polémique, contribuant ainsi à entretenir le débat autour du « phénomène Maria Chapdelaine ».

MRC Maria-Chapdelaine

Municipalité régionale de comté de 28 231 kilomètres carrés de superficie située dans la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le long de la partie nord-ouest du lac lui-même. Elle s’étend vers le nord dans les Laurentides boréales, entre l’Ashuapmushuan et la Péribonka.

La Mistassini et la Mistassibi, qui coulent vers le lac, au centre cette MRC, se rejoignent à Dolbeau. La partie habitée occupe la plaine sableuse des basses-terres du lac Saint-Jean. Établie en janvier 1983, la municipalité régionale de comté de Maria-Chapdelaine se compose de treize municipalités dont Dolbeau est la plus populeuse, et de deux territoires non organisés couvrant près de 95 % de sa superficie. Elle a pris la succession juridique de l’ancienne municipalité du comté de Lac-Saint-Jean-Ouest.

La population chapdelainoise, essentiellement de langue française, est urbaine dans sa majorité. L’économie du pays de Maria-Chapdelaine repose sur la fabrication de bois de sciage et de papier journal ainsi que sur l’agriculture, notamment pour le bleuet, avec Mistassini comme haut lieu de culture et de transformation.

La MRC rappelle par son nom le très célèbre roman « Maria Chapdelaine », que l’écrivain français Louis Hémon (1880-1913) dactylographia à Montréal au printemps de 1913, après un séjour passé à Péribonka, aujourd’hui, municipalité de cette MRC.

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Jean-Paul Lemieux, peintre du visage humain, a su exprimer, dans son style personnel, la douce nostalgie de Maria Chapdelaine, l'héroïne du roman de Louis Hémon. Image libre de droits.
Jean-Paul Lemieux, peintre du visage humain, a su exprimer, dans son style personnel, la douce nostalgie de Maria Chapdelaine, l’héroïne du roman de Louis Hémon. Image libre de droits.

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