Lac Kipawa
Parsemé d’un millier d’îleset cerné par 1600 kilomètres de rives, le lac Kipawa se déploie à la façon d’une araignée sur une étendue de 365 kilomètres carrés à partir du village de Laniel. Sa beauté sévère et ses îlots de verdure portent à la contemplation de la nature.
Le lac Kipawa se situe à une dizaine de kilomètres à l’est du lac Témiscamingue, au nord-est de la ville de Témiscaming. Le toponyme, d’origine algonquine, identifie principalement une grande nappe d’eau.
Selon le missionnaire oblat Joseph-Étienne Guinard, le lac Kipawa « à cause de ses longues baies, ressemble du haut des airs à une araignée. On s’égare facilmente sur ses eaux, on prend les baies pour des rivières, on s’y engage et la déception nous attend. C’est fermé! Kipaw! » Alors, l’expression algonquine a pour sens « c’est fermé » ou « c’est bouché ».
Le nom du lac a été orthographié de multiples façons avant que la variante Kipawa ne soit officialisée : Kippawa, Kippewa, Kepawa, Kipawe, Kipakowe, Kipahowe.
Cette nappe d’eau qui couvre cinq cantons, est un véritable labyrinthe constitué de grand baies (Chemagan, des Plongeurs, du Huard, Dorval, Pratt, des Anglais, Campbell) et d’îles (aux Ours, McKenzie). Le lac forme, avec plusieurs autres nappes d’eau de grande dimension, un système hydrographique autonome. Les compagnies forestières s’attaquent vers 1850 aux belles forêts de pins blancs et rouges du Kipawa. Cette région forestière devient, à la fin du XIXe siècle, le royaume de la J.R. Both Lumber, compagnie encore en activité dans la région.
Voici quelques-uns des sites d’intérêt à ne pas manquer :
- La baie du Canal : des parois rocheuses abruptes surmontées d’une végétation échevelée protègent ce refuge recherché par les vacanciers. Ces hautes parois de la baie du Canada font l’ornement du lac Kipawa.
- L’île Clermont et l’île du Huard : aménagées et entretenues à l’ntention des visiteurs dans un secteur propice à la baignade, ces îles sont dotées de quais, de tables de pique-nique et de toilettes sèches.
- La héronnière : lieu fréquenté par des ornithologues et des photographes, ce groupe d’îlots permet d’observer kes hérons à distance, dans leur habitat naturel, et d’apercevoir leurs nids touffus perch.és haut dans les arbres.
Notons finalement qu’au Québec, le toponyme désigne officiellement, outre le lac, une rivière, une municipalité, une baie, un barrage, une zone d’exploitation contrôlée (ZEC) ainsi qu’un chenal. La rivière Kipawa prend sa source dans la baie de Kipawa du lac Dumoine, dans le canton de Diéreville et coule ensuite vers le nord-ouest jusqu’au lac aux foins, puis tourne vers le sud-ouest pour rejoindre les lacs McLachlin, Grindstone, Hunter et Kipawa. Du lac Sairs, la rivière reprend sa route nord-ouest et traverse une série d’autres plans d’eau. puis elle poursuit sa course sur une certaine distance vers le nord-ouest, bifurque encore vers le sud-ouest, descend la Grande Chute et atteint finalement son point d’arriver – elle va se jeter dans le lac Témiscamingue. De sa source principale à son embouchure, la Kipawa a ainsi parcouru une distance de plus de 160 kilomètres, zigzaguant dans une région riche en forêts.
Le barrage de Kipawa, construit pour fournir de l’électricité à l’usine et à la ville de Témiscaming, se trouve à l’embouchure du ruisseau Gordon, à proximité de la municipalité de Kipawa.D’ailleurs, on retrouve plusieurs chantiers dans le région et le long de la rivière Kipawa. Les bûcherons y coupent les arbres et se servent des courants pour expédier les billes plus en aval, dans le lac T.micamingue.
Notons aussi que la ZEC Kipawa qui entoure le lac Kipawa fut d’abord créée en réserve de chasse et de pêche, en 1950, avec un territoire de 4636 kilomètres carrés. On y accède par le hameau de Laniel, au nord, ou pour la municipalité de Kipawa, au sud.
Lac Arènes
Cette nappe d’eau du Témiscamingue, située à la limite du canton de Boisclerc et du canton Le Caron, se déverse dans le lac Memewin, au nord de la rivière des Outaouais. Son nom évoque la mémoire du chevalier Louis-André-César d’Arènes, officier au régiment de Languedoc arrivé en Nouvelle-France en 1757. Il participe, l’année suivante, en tant que sous-lieutenant du génie, à la victoire de Carillon et doit subir l’amputation du bras droit. À nouveau blessé lors de la bataille des Plaines d’Abraham, le 13 septembre 1759, il réussit, aprs la capitulation de Québec, à s’embarquer avec la garnison de la ville et arrive en France en décembre de la même année. Ce plan d’eau portait auparavant le nom Lac Bouleau, comme en témoigne un plan de canton de 1942. Sur une carte de 1949, apparaît le spécifique Arènes, qui désormais sera le seul en usage.
Île Bronson
L’île Bronson fait partie du chapelet d’îles parsemant le lac Kipawa. Elle émerge à proximité du barrage de Kipawa, soit à un peu plus de 20 kilomètres au nord-est de la ville de Témiscaming. Un plan du lac, tracé en 1922 par l’arpenteur Édouard Chavigny De La Chevrotière, porte la première mention écrite du patronyme choisi en mémoire de E.H. Bronson. Important marchand de bois ayant fait commerce dans la ville de l’Outaouais à la fin du XIXe siècle, celui-ci possédait quelques moulins à scie à proximité de l’ancien rapide de la Cave, à 5 km en amont de la ville ontarienne de Mattawa. Bronson a également été le fondateur de la Upper Ottawa Improvement Company qui se spécialisée dans le flottage du bois sur la rivière des Outaouais entre le Témiscamingue et la ville de Hull (Gatineau). Variante : Île Bryson.

Hameau Baie-Dorval
Immédiatement au sud de la baie Dorval, échancrure du littoral ouest du lac Kipawa, en Abitibi-Témiscmingue, se trouve le hameau de Baie-Dorval qui relève du territoire non organisé de Rivière-Kipawa. Cette ancienne petite agglomération forestière née au début du XXe siècle s’appelait Baie-Stenhouse, d’après le patronyme d’un entrepreneur forestier de la région. Le nom de Stenhouse Bay paraît sur une carte du canton de Tabaret en 1945 et identifie à la fois la baie et le hameau. En 1989, la Commission de toponymie a désigné ces deux entités géographiques sous le nom de Dorval afin d’honorer une famille pionnière de l’endroit. Léo-Paul et Aïda Dorval ainsi que leurs dix-huit enfants sont, en effet, considérés comme les premiers riverains de cette baie du lac Kipawa où ils sont arrivés en 1922. Baie-Dorval rassemble aujourd’hui un petit nombre de chalets.
Municipalité de Kipawa
Le nom Kipawa a d’abord servi à identifier le territoire du bassin hydrographique du lac Kipawa, au Témiscamingue, puis un bureau de poste ouvert en 1878 et une gare signalée en 1916 par James White sous les dénominations anglaises de Kipawa Station et de Kipawa Junction. Depuis 1985, il désigne également une municipalité, près de Témiscaming, au nord-est de laquelle elle se situe. Localité habitée d’abord par des Algonquins et établie sur les rives du lac Kipawa, à proximité du ruisseau Gordon, face à la baie des Anglais, Kipawa a pour signification, en algonquin, « c’est fermé ». Selon le missionnaire oblat Joseph-Étienne Guinard, le lac Kipawa « à cause de ses longues baies, ressemble du haut des airs à une araignée. On s’égare facilement sur ses eaux, on prend les baies pour des rivières, on s’y engage et la déception nous attend. C’est fermé! Kipaw! » Territoire privilégié qui jouxte une réserve, récemment devenue une zone d’exploitation contrôlée de plus de 4600 km serrés, située à très peu de distance de la réserve indienne de Kebaowek, Kipawa attire chaque année de nombreux fervents de la chasse et de la pêche. Les habitants de cette municipalité possèdent à la foi n gentilé en français, Kipawais, et en algonquin, Kipawawini, « peuple du lac fermé ».
Canton Le Borgne
Baigné par les lacs Sandeau, Tripale, à la Truite et Babinet, ce canton est situé à l’ouest de la réserve faunique La Vérendrye, à environ 70 km au nord-est de Témiscaming. La désignation, adoptée en 1955, reprend le nom d’Emmanuel Le Borgne (1610-1675), originaire de Calais et important marchand établi à La Rochelle. Ayant avancé des fonds considérables à Charles de Menou d’Aulnay pour ses entreprises d’Acadie. La Borgne fut forcé de saisir les biens de son créancier par les Anglais. Des concessions faites à Nicolas Denys et l’occupation d’une partie de la colonie par les Anglais vinrent encore compliquer la situation et ce n’est qu’après le traité de Breda, en 1667, que Le Borgne et ses fils, Alexandre Le Borgne de Belle-Isle en particulier, purent enfin tirer quelque parti de leurs investissements.
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