Les eaux du Québec

Lac, étang, réservoir, pond

Lac, étang, réservoir, pond

Quelle est différence entre lacs, étangs, réservoirs et pond

Au Québec, dit-on, il y en a plus d’un million, partout dans toutes les régions. Certains sont très grands, comme le lac Mistassini (route 167), au nord du lac Saint-Jean (qui, lui, est plutôt un réservoir) de forme allongée (on ne compte plus les lacs Long) ; certains sont plus ou moins circulaires comme le lac Brome (route 215) dans les Cantons-de-l’Est et le lac Rond à Sainte-Adèle (route 117, autoroute 15).

Beaucoup de lacs, dans les Laurentides ou les Appalaches, sont entourés de montagnes ; en moins grand nombre sont les lacs qui résultent d’un élargissement d’un cours d’eau, tels les lacs Saint-François (routes 132 et 338, autoroute 40) et Saint-Pierre (routes 132 et 138, autoroute 40) et Saint-Pierre (routes 132 et 138m autoroute 40) dans le Saint-Laurent. Ce dernier lac a d’ailleurs été désigné Réserve mondiale de la biosphère en raison de sa biodiversité et de la qualité de son milieu naturel : 90 % de ce « dernier bassin d’eau douce du Saint-Laurent » avant l’estuaire sont demeurés à l’état sauvage.

Il y des lacs Vert, Bleu, Noir ou Pink, dans le parc de la Gatineau en Outaouais (autoroute 5, route 105). D’autres possèdent des noms évocateurs, fantaisistes ou pour le moins humoristiques : Bout à Bout à Saint-Pierre-de-Wakefield dans l’Outaouais (route 366), lac Do dans la réserve faunique des Laurentides (route 175). On retrouve un lac Crève-Faim à Saint-Damien-de-Buckland (route 279) parce qu’un homme qui y serait mort d’inanition, un lac des Trente et Un Milles près de Maniwaki dans la Gatineau (route 105), le lac de la Queue d’Avion au nord-est de la ville de Saguenay (routes 170 et 175) à cause de l’apparence d’un rocher, le lac à Nous au nord de Sept-Îles (route 138), le lac Culotte dans les environs de Saint-Michel-des-Saints (route 131) en raison de sa forme, le lac La Pipe dans le parc national de la Mauricie (route 351). Et que dire des lacs Siamois, à Betsiamites, sur la Côte-Nord (route 138).

Finalement, rappelons ces paroles : « J’ai pour toi un lac quelque part au monde. Un beau lac tout bleu… » qui n’a pas fredonné cette chanson de Vigneault ?

L’un des poèmes emblématiques du romantisme en littérature est Le lac, d’Alphonse de Lamartine, qu’il a publié en 1820 : « Ô lac ! L’année à peine a fini sa carrière. Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde ! Je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir ! »

Un étang est une nappe d’eau peu profonde, de dimensions réduites, souvent colonisée par la végétation en raison de faibles courants. Pond est le terme anglais correspond qui s’utilise couramment dans certaines régions du Québec.

Réservoir et décharge

Un réservoir est un bassin fermé par un verrou rocheux ou par un ouvrage construit par les hommes. Il peut donc être naturel ou anthropique. Dès la plus lointaine Antiquité, les sociétés humaines ont aménagé des réservoirs à des fins de régularisation de débit, d’irrigation, d’alimentation en eau potable.

Un réservoir peut donc être naturel ou anthropique. Dès la plus lointaine Antiquité, les sociétés humaines ont aménagé des réservoirs à des fins de régularisation de débit, d’irrigation, d’alimentation en eau potable. Plus tard, dans la foulée de la révolution industrielle, des réservoirs ont été pensés pour participer à la production d’hydroélectricité.

En raison de sa géologie, de son relief et de son climat, le Québec a privilégié la production hydroélectrique, d’abord au pourtour des Basses-Terres du Saint-Laurent, puis sur l’ensemble de son territoire. Il a donc fallu régulariser de nombreux cours d’eau. D’où l’apparition de réservoirs, en les créant de toutes pièces, tel le Manicouagan sur la Côte-Nord, ou à partir de lacs ou divers plans d’eau existants, comme il en existe sur l’Outaouais supérieur.

La confusion entre le terme « lac » et le terme « réservoir » se répète à plusieurs endroits au Québec. L’exemple certes le plus connu est celui du « lac » Saint-Jean, dont le niveau et l’écoulement sont contrôlés par des ouvrages, tel le barrage de L’Isle-Maligne à Alma, installé à sa sortie. À proprement parler, il s’agit d’un réservoir.Mais qui oserait parler du pays du réservoir Saint-Jean ?

Une décharge est l’émissaire qui permet l’évacuation des eaux d’un étang, d’un lac et, bien sûr, d’un réservoir. La Grande Décharge et la Petite-Décharge, qui enserrent l’île d’Alma, s’inscrivent dans cet esprit.

(Tiré du livre de Normand Gazelais « Dictionnaire géographique du Québec ». 

Réservoir Blanc

À environ 50 km au nord-ouest de La Tuque, cet élargissement de la rivière Saint-Maurice, d’une superficie de 72 km2 atteint une longueur de 54 kilomètres et une largeur de 2 km en moyenne. Il traverse la partie centrale des cantons de Cadieux et de Cloutier. Le réservoir est le résultat du rehaussement des eaux en amont du barrage du Rapide-Blanc, construit en 1932. Il est d’abord appelé Réservoir du Rapide-Blanc, puis Réservoir Blanc qui apparaît dans le Répertoire géographique du Québec en 1969. Avant la formation du réservoir, le lac s’est appelé Windigo, Coucoucache et Coucache. L’utilisation des déterminants Blanc ou Blanche est très fréquente dans la toponymie québécoise puisqu’on dénombre au moins 192 lieux qui intègrent cet élément dans leur dénomination. Ainsi, parmi les entités géographiques les plus nombreuses, on retrouve 57 lacs Blanc, 24 ruisseaux Blanc, 31 rivières Blanche et 9 montagnes Blanche. Le choix de cette couleur pour décrire ces lieux d’ombre et de lumière observés, soit la couleur de l’écume des eaux ou des rapides ou soit la couleur qui les compose s’apparentent au blanc.

Réservoir Taureau

Le réservoir Taureau, contrôlé par le barrage Matawin, aliment la portion aval du Saint-Maurice. Il résulte du rehaussement des eaux, de 1929 à 1931, de plusieurs nappes d’eau, tels les lacs Aigu et Barré. L’usage courant, que ce soit à Saint-Michel-des-Saints ou ailleurs, est de parler du « lac » Taureau, alors qu’il s’agit en réalité d’un réservoir.

Lac Brochu

Alimentée en particulière par la rivière Atimokateiw, partagée entre les cantons d’Aubin, de Brochu, de Déziel et de Nevers constitue la région sud-est du réservoir Gouin. Ces eaux rejoignent celles de la rivière Saint-Maurice, au sud-est, en passant par la baie Kikendatch. Approuvé en 1935, ce nom honore la mémoire de l’aliéniste Michel-Delphis Brochu (1753-1833).

Ce qui n’est pas nommé n’a aucune existence. (Roland C.Wagner Ce qui n’est pas nommé.)
Ce qui n’est pas nommé n’a aucune existence. (Roland C.Wagner Ce qui n’est pas nommé.), Photographie de Megan Jorgensen.

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