Lac du Carcajou

Lac du Carcajou

À moins de 40 kilomètres au nord-ouest de Girardville au Lac-Saint-Jean, cette étendue d’eau du canton de Lauberivière se déverse dans la rivière Ouasiemsca via le lac Ushishk et la rivière du Carcajou. Assistant, en 1687, à une chasse aux carcajous effectuée par les Amérindiens, La Hontan décrit ces mammifères omnivores comme « à peu près faits comme les blaireaux. M ais plus gros et plus méchants. »

De la taille d’un ourson ou d’un épagneul bien en chair, le carcajou – du montagnais « kuakuatsheu » ou du cri « kwikwe – hachaw » – ou glouton ordinaire « gulo gulo » possède effectivement une solide réputation de force, d’audace et d’agressivité. Il fait ainsi concurrence aux trappeurs en dévorant les animaux à fourrure pris au piège. Certains récits et légendes lui attribuent une puissance qui impressionnait même l’ours grizzli. Ainsi qu’une intelligence peu commune pour éviter les pièges et piller les dépôts de nourriture. Dans l’imaginaire amérindien, où il prend une place importante, la symbolique du carcajou est assez ambiguë.

Ainsi, en raison de sa force et de sa ruse, on en a fait un être surnaturel, diabolique, une espèce de sorcier dont les pouvoirs magiques se tournent toujours contre les siens. Le père Charlevoix, en 1721, le voit, à tort, comme une espèce de chat capable de d’enrouler le corps plusieurs fois avec la queue. Tout comme l’ennemi le plus cruel de l’orignal. Éliminé au sud-est du Québec vers le milieu du XIXe siècle, le carcajou, dont le nom populaire est diable des bois, se retrouve encore dans les régions nordiques. La Commission de toponymie a confirmé l’usage du toponyme pour le lac en 1950.

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