Lac des Deux-Montagnes

Lac des Deux-Montagnes et ses attraits

D’une superficie de 150 kilomètres carrées, de quarante kilomètres de longueur et de 7 kilomètres de largeur par endroit, le Lac des Deux-Montagnes n’est en réalité que le dernier tronçon de la rivière des Outaouais, son élargissement naturel (le lac sert de déversoir de cette rivière). Grosso modo, aujourd’hui on peut dire que le lac des Deux-Montagnes occupe à l’espace compris entre le barrage de Carillon et le barrage du Grand Moulin, à Laval, à 30 minutes du centre-ville de Montréal.

Cependant, Samuel de Champlain désigne ce plan d’eau sur une carte datée de 1612, comme du Lac de Médicis. Nul doute, il choisit ce nom en l’honneur de Marie de Médicis, régente de la France après la mort du roi Henri IV, survenue en 1610.

Ensuite, vers 1632, on le désigne comme le Lac de Soissons. Cette appellation vient du nom de Charles de Bourbon, comte de Soissons, le lieutenant général de la Nouvelle-France.

Finalement, c’est et 1684 qu’on voit apparaître le nom du Lac des Deux-Montagnes sur la carte de Franquelin.

La question qui se pose est : de quelles  deux montagnes en est question? La plupart des Québécois disent qu’il s’agit des collines d’Oka et de Saint-Joseph-du-Lac, cependant, on dit parfois que la colline de Rigaud, de l’autre côté du lac est l’une de ces « deux montagnes ».

De l’embouchure de la rivière des Prairies à Laval-sur-le-Lac, jusqu’à la pointe est de l’Île Cadieux, le lac est 1.2 à 2.1 mètres de profondeur. Puis, il est plus profond.

En bordure du Lac-des-Deux-Montagnes se trouve le parc d’Oka, où l’on peut se baigner, faire du cyclisme, pratiquer des randonnées pédestres,  louer des pédalos ou des planches à voile. On y peut faire une ascension au sommet du mont Calvaire qui offre une magnifique vue le lac.

Des attraits du lac, on aperçoit l’Île Cadieux à Sainte-Anne-de-Bellevue le pont de l’autoroute 40, la Transcanadienne. Le pont relie l’Île aux Tourtes, l’Île Girwood, et l’Île de Montréal.

L’écluse de Sainte-Anne, de 60 mètres de long, située à Sainte-Anne-de-Bellevue, date de 1882. Elle permet de franchir la différence de niveau de 1 mètre entre le Lac des Deux-Montagnes et le Lac Saint-Louis.

La frontière entre le Québec et l’Ontario passe à l’Ouest du village de Pointe Fortune.

La saison de navigation sur le Lac des Deux-Montagnes s’étend de la mi-mai jusqu’à la mi-octobre, coïncidant avec les dates d’ouverture et de fermeture des écluses de Sainte-Anne-de-Bellevue et de Carillon.

Des caractéristiques du Lac-des-Deux-Montagnes, relèverons tels aspects comme le vent d’Est qui fait se gonfler le lac, alors les vagues deviennent grosses et la navigation devient très difficile. De plus, l’été, de courts orages accompagnés de rafales de vent se produisent en fin d’après-midi, lorsque la température est chaude et humide. Il faut toujours surveiller la formation de nuages noirs à l’Ouest.

À l’ouest de Montréal, au nord du lac des Deux-Montagnes, les collines d’Oka sont aussi connues comme étant Les Montagnes. La plus haute, boisée comme ses voisines, est appelée le mont Bleu et affiche une hauteur de 250 mètres. Une autre, la montagne du Calvaire, a accueilli, gracieuseté des sulpiciens en 1740, sept petits oratoires en pierre qui ont servi, jusqu’en 1872, de lieu de pèlerinage destiné aux autochtones, notamment le 14 septembre, pour la Fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix, devenue la Fête du Lac ou Fête du Calvaire. En 1982, le ministère des Affaires culturelles du Québec a restauré les chapelles et classé le Calvaire site historique.

Pointe Cavagnal

Située à l’extrémité nord de l’anse de Vaudreuil, dans la municipalité du même nom la pointe Cavagnal s’avance dans les eaux du lac des Deux Montagnes, vis-à-vis de la baie d’Oka dont elle est séparée par 2,5 km. Sur cette petite langue de terre effilée est établi le hameau de Pointe-Cavagnal desservi par un bureau de poste depuis 1906, dénommé Cavagnol cette année-là et Pointe-Cavagnal à compter de 1907. Il a fermé ses portes en 1915. Cette appellation provient du nom de Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnal, marquis de Vaudreuil (1698-1778), un des grand personnages de la Nouvelle-France, dont la carrière administrative et militaire fut exceptionnelle.

Gouverneur de Trois-Rivières (1733-1742) et de Louisiane (1742-1752), il fut nommé ensuite gouverneur général de la Nouvelle-France – le premier Canadien d’origine à occuper ce poste – en 1755, au moment où les hostilités entre la Grande-Bretagne et la France étaient déjà engagées en Amérique du Nord depuis l’année précédente. Il occupa cette fonction à une période des plus critiques de la Nouvelle-France, soit jusqu’au 8 septembre 1760, un an après la fatidique journée du 13 septembre 1759 sur les plaines d’Abraham à Québec.

Rapatrié en France sur un navire britannique après la capitulation de Montréal, il passa quelques semaines à la Bastille et dut subir un long procès avant d’être réhabilité en 1763. Il se retira ensuite à Paris où il décéda le 4 août 1778. La présence du nom Cavagnal dans la municipalité de Vaudreuil s’explique par le fait qu’en 1725, Pierre et son frère François-Philippe héritaient de la seigneurie de Vaudreuil, concédée à leur père en 1702, l’ancien gouverneur de la Nouvelle-France, Philippe de Rigaud, marquis de Vaudreuil. Pierre de Rigaud de Vaudreuil signait ses propres lettres Cavagnial, et non pas Cavagnal, et ce, à partir de 1731. Les historiens d’ailleurs le surnomment Cavagnial, afin de distinguer ce nom à la fois de son père et de ses frères. Cacagnial constitue un léger glissement phonique de Cabanial, nom d’un domaine qui possédait son grand-père Jean-Louis de Rigaud, seigneur et baron de Vaudreuil, d’Auriac, du Cabanial et du Faget, en Haute-Garonne. Cabanial provient du mot bas-latin capanna signifiant groupe d’habitations rurales.