Lac de Mirepoix dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean
Plan d’eau de 4,6 km2 de superficie, le lac Mirepoix est situé dans le territoire non organisé de Mont-Valin, à environ 75 km au nord-est de Chicoutimi. Ce lac en draine plusieurs autres avant de se déverser par un étroit passage dans le lac Brazza, son voisin immédiat à l’est. Ce dernier se décharge vers le réservoir Pipmuacan, un peu plus au nord. La région environnante est montagneuse et boisée ; aucune route n’y donnant accès, elle demeure relativement sauvage.
Cette dénomination, agréé en 1948 en remplacement du nom Lac Kasinoushkikim, évoque un personnage de la cour du roi de France, Gaston Charles Pierre de Lévis-Mirepoix (1699-1757), maréchal de France en 1751 et créé duc la même année, puis nommé gouverneur du Languedoc en 1756.
En 1209, alors que faisait rage la croisade des Albigeois, dans le sud de la France, le comte Simon de Montfort donna à Guy de Lévis la ville de Mirepoix, récemment prise aux hérétiques. Depuis ce temps, une des branches de la famille de Lévis a ajouté Mirepoix à son nom. Anciennement entourée de murs, devant lesquels coule l’Hers Vif, cette petite ville de 3 000 habitants, en forme de quadrilatère, s’étend aujourd’hui dans la partie nord-est du département de l’Ariège, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Foix.
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Le nom de Mirepoix est issu d’un composé verbal pour désigner le lieu d’où l’on peut regarder une hauteur ; l’attraction paronymique a amené la confusion entre les formes dialectales de puy (du latin podium, hauteur) et de poisson, d’où la forme actuelle. Les Mirapiciens apprendront sans doute avec satisfaction que la toponymie québécoise a rendu homme à leur ville quand on a baptisé Mirepoix une nappe d’eau de près de 4 km de longueur, sise à environ 75 km au nord-est de la ville de Chicoutimi et à 85 km au sud du réservoir Pipmuacan, dans laquelle elle se jette par l’entremise de son voisin oriental, le lac Brazza.
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Adopté en 1948, cet hydronyme, tout en rappelant le no, de la commune française, évoque avant tout un personnage de la cour du roi de France, Gaston-Charles-Pierre de Lévis-Mirepoix (1699-1757), qui fut l’un des propriétaires de la seigneurie de l’endroit. Apprécié à la cour de Louis XV, ce noble devint duc et maréchal de France en 1751. Il joua aussi un rôle dans l’histoire du Canada, recevant les doléances des chanoines du chapitre de la cathédrale de Québec qui se plaignaient du peu de faveurs que leur accordait le roi.
Son cousin, François-Gaston de Lévis (1719-1787), tient également une place importante dans l’histoire canadienne. Considéré par certains comme « la plus belle figure militaire du Canada », le chevalier de Lévis fut celui qui prit le commandement des troupes françaises après la mort du marquis de Montcalm, survenue en septembre 1759. En avril de l’année suivante, il remporta la bataille de Sainte-Foy sur l’armée anglaise de James Murray.
Ce sera la dernière victoire terrestre de la France en territoire canadien pendant la guerre de la Conquête, car après avoir entrepris le siège de Québec, Lévis dut se replier sur Montréal et, le 8 septembre 1760, capituler devant l’ennemi. Il retourna alors rapidement en France, où il devint gouverneur de l’Artois (1766), maréchal de France (1783), puis duc et pair du royaume (1784). En plus du lac précité, Mirepoix désigne des voies de communication urbaines, notamment, à Lévis, ville située en face de Québec, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, et à Saint-Léonard, dans la région de Montréal.