Réservoir Baskatong
Sur le parcours de la rivière Gatineau, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Mont-Laurier et à une quarantaine de kilomètres au nord de Maniwaki, cet important plan d’eau est parsemé d’îles et bordé par plusieurs presqu’îles.
Baskatong est un mot algonquin qui provient probablement de obiskitawang, obaskitaong, signifiant, selon le père Georges Lemoine, endroit où l’eau est resserrée par le sable. Le père Lemoine décrit sans doute les nombreux rentrants du lac antérieur au réservoir. L’étymologie avancée par le père Joseph-Étienne Guinard donne la signification de « lac plié » provenant de « baskaton » pour « piskita ». Il ajoute qu’en hiver les eaux de cette entité lacustre – et ce pour diverses raisons – travaillaient la glace, la bombaient et la faisaient plier, d’où l’origine de ce nom.
Le réservoir Baskatong (aussi appelé Lac Baskatong parce que le réservoir engloba le lac Baskatong originel, long de 8 kilomètres, la rivière Baskatong et une dizaine d’autres lacs) a été créé en 1927, lors de la construction du barrage Mercier. Il a une superficie de 320 kilomètres carrés (certaines sources parlent de 420 kilomètres carrés, il semble que ce chiffre indique la superficie lors des crues printanières) et un périmètre de 1800 kilomètres. Cependant, en raison de sa forme irrégulière, la longueur totale des berges sablonneuses est de plus de 2800 kilomètres, parsemés de belles plages. La profondeur du réservoir atteint 96 mètres. La longueur maximale du lac Baskatong est de 45 kilomètres, tandis que la largeur atteint 19 kilomètres.
Au moment de la création du réservoir, il porta ensuite concurremment le nom de Mercier (réservoir Mercier) jusqu’en 1962 année où la Commission de géographie rendit officiel le toponyme Baskatong.
On compte plus de 160 îles sur cette véritable mer intérieur, un paradis pour les amateurs de pêche au brochet, au doré jaune et au doré noir, à l’esturgeon jaune, à la ouananiche, au touladi, aux corégones et autres poissons sympathiques qui aimeraient bien pouvoir nager tranquillement avec leurs petites familles, mais bon! Remarquons que certaines de ces espèces ont été introduites afin de diversifier la population des poissons du réservoir et d’offrir de nouveaux défis fascinants aux pêcheurs.
Cependant, au grand dam des pêcheurs, les amateurs de sports nautiques sont aussi nombreux à venir barboter dans le lac, et on y voit en été des planches à voile, des bateaux à moteur, des canots, des kayaks de mer, des amateurs de ski nautique, etc.
Un grand nombre de pourvoiries entourent le lac Baskatong, avec des gîtes du passant, des chalets et des terrains de camping.
Tout près du Baskatong sont situés les lacs Piscatosine, Cockanagog, de la Caméra, du chêne et Georges. Le territoire du Baskatong est couvert de vastes forêts où le gibier abonde.
Le réservoir Baskatong est alimenté par la rivière des Gens-de-Terre, la rivière Notawassi, la rivière d’Argent et par de nombreux ruisseaux.
Depuis 1998, le réservoir Baskatong possède le statut d’aire faunique commune.
Le réservoir Baskatong se trouve à 3 heures de route au nord de Montréal, dans la région administrative de l’Outaouais, sur le territoire de la municipalité régionale de comté de La Vallée de la Gatineau. Une partie du réservoir se situe sur le territoire de la municipalité de Grand-Remous, mais c’est le canton de Baskatong, identifié déjà en 1870 sur la carte dressé par Eugène Taché et proclamé officiellement en 1894 qui donna le nom à ce plan d’eau.
On trouve sur une pointe avancé un terrain d’aviation et le Dépôt Baskatong.
Lac Bitobi
Les cantons de Baskatong et de Sicotte se partagent ce petit lac situé à l’extrémité sud-ouest du réservoir Baskatong, près du barrage Mercier et de la rivière Gatineau dans laquelle il se déverse. La ville de Maniwaki s’étend à environ 35 km au sud de ce lac. Officialisé en 1952, dans sa graphie actuelle, ce toponyme provient de l’algonquin « pitobik » ou « bitobik », sorte de marais formé par les eaux d’une rivière ou d’un lac envahissant les terres avoisinantes.
Un lac Bitobee figure dans l’ouvrage d’Eugène Rouillard « Noms géographiques de la Province de Québec et les Provinces Maritimes empruntés aux langues sauvages » (1906). Il y est mentionné qu’il s’agit d’un « Lac dans le territoire de l’Ottawa », sans plus de précision. De leur côté, les éditions de 1914 et de 1925 du « Dictionnaire des rivières et lacs de la province de Québec » parlent de lacs Bitobi, qu’ils situent dans le canton de Northfield, soit 65 km plus au sud. La carte du ministère des Terres et Forêts de 1927 pour les comtés de Gatineau et de Pontiac indique par ailleurs l’existence d’un lieu habité appelé Lac-Bitobi, le long de la Gatineau, à la hauteur des rapides du Cheval Blanc, soit une cinquantaine de kilomètres au au sud du lac Bitobi.
De 1915 à 1952, un bureau de poste nommé Lac-Bitobig a desservi le lieux et le hameau qui se trouve à cet endroit porte encore ce nom.
Lac Petawaga
À l’origine de la désignation de la ZEC Petawaga, ce lac est situé à 50 km au nord de la municipalité de Mont-Laurier et à quelques kilomètres au nord du réservoir Baskatong. D’une longueur de 23 km, il recueille, à sa partie nord, les eaux du ruisseau Wawati, alimenté par les lacs Mauran et Wawati. À cette extrémité, on note aussi deux baies et deux îles, encore innommées. L’altitude de ce plan d’eau encaissé est de 240 m. Sur le côté est, surtout à la partie médiane, les bords sont très escarpés. Quoique l’extrémité sud soit à peine à 1 km du réservoir Baskatong, le lac se déverse au sud-ouest par la rivière Petawaga vers le réservoir Baskatong, qu’elle atteint au bout d’une dizaine de kilomètres. Petawaga, de l’algonquin petwewegami signifie « étendue d’eau dont le bruit vient jusqu’ici », de « pet », entendre, « wewe », bruit et « agami », étendue d’eau. L’arpenteur O’Sullivan mentionne le lac Petwagama en 1893 et Eugène Rouillard utilise les formes Petawagamau et Petawagama pour désigner ce même lac, en 1906.


Voir aussi :
- Municipalité régionale de comté d’Antoine-Labelle
- L’hydroélectricité
- Réservoir Manicouagan
- Lac-Taureau (réservoir Taureau)
- Réservoir Côte-à-Baron
- Les eaux du Québec