Lac Auriac et rivière Auriac
Le lac Auriac est situé à environ 30 kilomètres à l’ouest de la rivière aux Ouatardes, sur la Côte-Nord (région administrative de la Côte-Nord du Québec). Il traverse le territoire de la Municipalité régionale de comté de Manicouagan, notamment, le Territoire Non Organisé de Rivière-aux-Outardes. La distance entre ce lac et le réservoir Manicouagan est de 80 kilomètres.
Ce petit lac, d’une longueur de 6 kilomètres est la source principale du cours d’eau de même nom, la rivière Auriac, longue de 50 kilomètres qui se jette dans la rivière Manouanis, tributaire de la Betsiamites.
Le lac Auriac et la rivière Auriac avaient porté le nom de Croche avant de recevoir celui d’Auriac en 1945.
Ce toponyme rappelle Philippe de Rigaud, marquis de Vaudreuile (né vers 1643 et mort en 1725), lieetenant général et gouverneur de la Nouvelle-France de 1703 à 1725. Son père Keam Louis avait le titre de baron d’Auriac.
Les ruines d’un château s’élèvent encore à Auriac-sur-Vendinelle, commune de la Haute-Garonne, sise à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la commune de Vaudreuille et à environ 35 kilomètres au sud-est de la ville de Toulouse. Un autre château, intact celui-là, domine le village de Vaudreuille. Qu’ont en commun ces deux demeures, les terres environnantes et d’autres domaines de Languedoc ? C’est qu’ils ont longtemps été la possession de la famille Rigaud de Vaudreuille, dont le patronyme est devenu aujourd’hui, Vaudreuil.
Membres de la vieille noblesse provinciale de Rigaud acquièrent dès le XIIe siècle le fief de Vaudreuille, d’où ils tiennent leur titre. D’autres possesions s’ajouteront, mais les difficultés financières feront en sorte qu’au XVIIe siècle tous leurs biens étaient hypothéqués ou grevés d’impôts. Ces conditions défavorables n’empêchent toutefois pas Jean-Louis de Rigaud, cornette dans l’armée royale, de faire un mariage princier avec Marie de Châteauverdun et de donner à la France une bonne dizaine d’enfants. Plusieurs d’entre eux embrasseront la carrière des armes, dont Philippe de Rigaud, le cadet de la famille. L’aîné ayant hérité de tout ce que pouvait posséder son pèr, Philippe décide d’émigrer au Canada en 1687 pour commander les troupes chargées de combattre les Iroquois. Gouverneur de Montréal, d’abord par interim en 1689, puis en titre de 1698 à 1702, Philippe de Rigaud de Vaudreuil est nommé gouverneur de la Nouvelle-France par Louis XIV en 1703. La colonie et sa mère patrie vivent alors la guerre de Succession d’Espagne, conflit désastreux pour la France, qui amène la cession d’une partie de son empire nord-américain lors de la signature du traité d’Utrecht en 1713. La politique suivie par Vaudreuil et les circonstances empêchent poyrtant les Britanniques d’envahir le pays. La paix revenue, Vaudreuil peut s’occuper des affaires familiales et s’assurer, en 1724, après de longues années de luttes, que toutes les propriétés des Rigaud, notamment la baronnie de Vaudreuille, allaient sans relâche à renforcer la Nouvelle-France devant les menaces croissantes de ses voisins anglo-américains.
À sa mort, le 10 octobre 1725, la colonie était dans un état de paix et de prospérité qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps. Le peuple pleura le décès de cet homme dont l’administration sage et avisée dura plus de 22 ans.
C’est pour rappeler sa mémoire que la Commission de géographie du Québec, l’ancêtre de l’actuelle Commission de toponymie, choisit le nom d’Auriac pour rebaptiser, en 1945, un lac et une rivière de la région de la Côte-Nrod, connus jusque làa sous le nom de lac Croche et rivière Croche.
Notons finalement qu’en France, outre Auriac-sur-Vendinelle, au moins neuf localités ou communes portent ou contiennent le nom d’Auriac, avec le suffixe gaulois –acum.
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