Lac Armagnac

Lac Armagnac dans le Nord du Québec

… et l’origine de son nom

Situé sur le territoire de la Eeyou Istchee Baie-James (Jamésie), dans le nord du Québec, le lac Armagnac est un plan d’eau traversé par la décharge venant du lac Saint-Urcisse et de la rivière Saint-Urcisse. Le lac Armagnac fait partie de la réserve faunique des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi.

D’une nature difforme, ce lac a longueur de plus de 10 kilomètres, une largeur maximale de 4,4 kilomètres et une altitude de 380 mètres. La zone autour du lac Armagnac comporte des zones de marais à proximité, surtout à l’Est et au Nord-Est.

Le lac d Armagnac comporte deux grandes parties difformes, soit la partie Est (longueur d’environ 5 km, largeur maximale de 2,6 km). Cette partie du lac comporte un archipel, une presqu’île s’étirant sur 2,6 km vers le Sud-Ouest et une autre presqu’île s’étirant sur 3,0 km vers le Nord-Est ; et la partie centrale, dont la longueur est de 11,6 km et largeur maximale est de 5,3 km. La partie centrale comporte une presqu’île s’étirant sur 3,4 km vers le Nord-Est.

Le toponyme « lac Armagnac » a été officialisé le 5 décembre 1968 par la Commission de toponymie du Québec. Qui eût cru que le nom d’une région de France aussi méridionale soit associé, et de plusieurs manières, au nord québécois ? En effet, le lac Armagnac, situé à une dizaine de kilomètres de l’extrémité sud-ouest du grand lac Mistassini, à la limite méridionale de la péninsule du Labrador, tire son nom de la région française qui produit la célèbre eau de vie, l’Armagnac, que les Québécois ne dédaignent d’ailleurs pas.

Ce plan d’eau aurait été baptisé ainsi par des explorateurs, en 1951. Le vieux comté médiéval d’Armagnac, ancien pays de France situé en Gascogne, et qui correspond approximativement à l’actuel département du Gers, en Midi-Pyrénées, fut la patrie de la famille Maurès de Malartic. L’un des membres illustres de cette famille, Anne-Joseph Maurès de Malartic, né en 1730 et décédé en 1800, participa, comme officier du régiment de Béarn, à la défense de la Nouvelle-France dans les années qui précédèrent la conquête britannique, soit de 1755 à 1760. Ce compagnon d’armes de Montcalm, qui fut blessé à la fameuse bataille des Plaines d’Abraham survenue en septembre 1759, et à celle de Sainte-Foy qui a eu lieu vers la fin d’avril 1760, donna son nom (Malartic) à une ville, à un canton et à un lac, tous situés en Abitibi, dans le nord-ouest québécois.

Sur le plan géographique, l’Armagnac, situé au sud-ouest de la France, dans le Bassin Aquitain, est constitué d’une série de vallées, orientées nord-sud, comprises entre la Gélise, au nord-ouest, et la Save, à l’est. Son riche vignoble donne surtout des vins blancs destinés à la distillation pour la fabrication de l’armagnac, une eau-de-vie de grande réputation.

La région de production de l’Armagnac comprend trois subdivisions : le Bas Armagnac, à l’ouest, région des eaux-de-vie les plus fines, la Tenarèze, au centre, et le Haut Armagnac, à l’est. Fait intéressant, c’est en Armagnac qu’on retrouve l’un des quelque vingt Montréal de France. Cette petite commune d’à peine 1200 habitants est d’ailleurs l’un des principaux centres de distillation de la région. Mais l’Armagnac est aussi célèbre en raison de sa participation active à l’évolution historique de la France. Érigé en comté vers 960, il s’agrandit alors rapidement en annexant des territoires voisins, jusqu’à devenir au XVe siècle l’une des principautés les plus puissantes de Gascogne. C’est alors qu’il joua un rôle politique important dans les luttes qui ensanglantèrent toute la France, entre les partisans du duc d’Orléans dirigés par Bernard VII d’Armagnac, d’où leur surnom d’Armagnacs, et ceux du duc de Borgogne, les Bourguignons. Réuni à la Couronne en 1481, l’Armagnac fut définitivement annexé à la France en 1607 par Henri IV. Le pays tient son nom d’un village disparu, formé avec le nom de personne d’origine germanique Armanus et le suffixe gaulois -iacum.