Les eaux du Québec

Golfe du Saint-Laurent

Golfe du Saint-Laurent

Golfe du Saint-Laurent

Le Golfe du Saint-Laurent est une vaste étendue d’eau communiquant avec l’océan Atlantique. Le fleuve Saint-Laurent s’y jette, à travers le plus grand estuaire du monde, ainsi le golfe draine un large bassin comprenant les Grands Lacs nord-américains.

La superficie totale du golfe du Saint-Laurent atteint 236 000 kilomètres carrées. Sa profondeur moyenne est d’environ 150 mètres, mais elle atteint jusqu’à 530 mètres par endroits. Le volume total des eaux du golfe est de plus de 35 000 kilomètres cube.

Cette grande mer intérieure reçoit en moyenne 10 100 m3/s d’eau douce par jour.

Cinq provinces canadiennes ont l’accès au golfe du Saint-Laurent : Île-du-Prince-Édoouard, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec.

D’une forme à peu près triangulaire, le golfe est délimité au nord par la péninsule du Labrador, à l’est par Terre-Neuve, au sud par la province de la Nouvelle-Écosse avec  l’île du Cap-Breton, et à l’ouest par la Gaspésie et la province du Nouveau-Brunswick.

Deux passages relient le golfe à l’océan ‘Atlantique, soit le détroit de Belle Isle, situé entre Terre-Neuve et Labrador et le détroit de Cabot (entre Terre-Neuve et l’île du Cap-Breton). Il y avait une embouchure, soit le détroit de Canso, situé entre l’île du Cap-Breton et la Nouvelle-Écosse continentale, mais cette extension a été fermée en 1955 par la construction de la Chaussée de Canso.

Le chenal Laurentien s’étend de l’estuaire du Saint-Laurent, à partir de Tadoussac, jusqu’à la limite du plateau continental, en passant par le détroit de Cabot.

Un bras du golfe forme la baie des Chaleurs, l’estuaire de la rivière Miramichi, la baie Saint-George  et le détroit de Northumberland.

Par ailleurs, des baies les plus vastes et connues du golfe, on compte la baie des Chaleurs, la baie de Gaspé, la baie Saint-Georges.

À l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, son estuaire rejoint le golfe à travers deux détroits de part et d’autre de l’île d’Anticosti : le détroit de Jacques-Cartier, entre l’île et la Côte-Nord, et le détroit d’Honguedo, entre l’île d’Anticosti et la Gaspésie.

Des rivières les plus grandes (outre le fleuve Saint-Laurent), le golfe du Saint-Laurent a pour tributaires la Saguenay, la Miramichi, la Natashquan, la Ristigouche, la Margaree, et la Humber.

Quant aux îles, le golfe en possède un grand nombre, dont les plus grandes sont l’île d’Anticosti, l’île Saint-Paul (surnommées toutes les deux le cimetière du golfe, en raison d’un grand nombre de naufrages), l’île Bonaventure, l’île Brion, l’île du Prince-Édouard,  l’île du Cap-Breton (située entre le golfe et l’Atlantique) et les îles de la Madeleine. Plusieurs de ces îles sont d’importants refuges d’oiseaux migrateurs entretenus par le service canadien de la faune.

Les eaux du golfe sont salées et elles remontent dans le fleuve Saint-Laurent jusqu’à l’Île d’Orléans, en face de la ville de Québec.

Le littoral du golfe comprend plusieurs parcs nationaux canadiens : le parc national de Forillon, au Québec, le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, le parc de Kouchibouguac, le parc des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, le parc de Gros-Morne, le parc de l’Archipel-de-Mingan.

Le golfe reçoit un influx d’eau douce provenant d’un très grand bassin versant. La couche d’eau de surface, plus douce et plus légère, se mélange avec la couche océanique sous-jacente, plus salée et plus dense. Le golfe reçoit aussi des eaux froides de la plate-forme du Labrador, qui pénètrent par le détroit de Belle-Isle, et des eaux en provenance de l’Atlantique, qui pénètrent par le détroit de Cabot. Le processus provoque la formation de deux principaux courants de surface qui parcourent les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent : le courant du Labrador, à proximité des rivages de la Côte-Nord, et le courant de Gaspé, qui borde la rive nord de la Gaspésie et se disperse ensuite sur la plate-forme de la Madeleine.

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Le golfe à Saint-Fabien-sur-mer. Photo : Yves Lamontagne, site Web Plan Saint-Laurent

L’eau de l’Atlantique qui entre en profondeur dans le golfe par le détroit de Cabot compense le courant sortant des eaux en surface. Ainsi, l’hiver, le processus entraîne la formation d’une épaisse couche de glace dans le golfe pendant au moins trois mois.

Le golfe du Saint-Laurent forme une voie de transport menant vers le cœur de l’Amérique du Nord industrielle.

Les eaux du golfe fournissent environ le quart, tant en poids qu’en valeur, des débarquements de poissons canadiens.

Le nombre d’espèces abondantes ou représentatives de la faune du golfe impressionne : petit rorqual, rorqual commun, baleine bleue, béluga, grenouille du nord, tortue luth, etc. ; plusieurs espèces d’oiseaux de mer : macareux moine, fou de Bassan, eider à duvet, petit pingouin, pygargue à tête blanche, mouette tridactyle, goéland argenté, guillemot à miroir, guillemot marmette; des poissons : capelan, lançon d’Amérique, hareng atlantique, saumon d’Atlantique, morue franche, esturgeon noir, etc.

L’Institut Maurice-Lamontagne effectue des recherches, du monitorage et des évaluations reliés aux pêcheries, aux mammifères marins, à l’océanographie et aux habitats de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent et du Nord québécois.

Île au Ruau

À une quarantaine de kilomètres en aval de Québec et juste au sud de l’île d’Orléans, la situation de la petite et allongée île au Ruau, au milieu du fleuve, est stratégique pour la navigation. Plusieurs graphies ont été utilisée au cours des siècles pour désigner ce que d’aucuns qualifient de « paradis de chasse privé » : reau, reaux, réaux, rhéaux, ros, rots, ruaux. Le mot lui-même a pour ancêtre le latin rivus, « bras secondaire ».

Le vieux mot français ruau se retrouve sous la plume de Samuel de Champlain en 1626 : … au travers de l’isle au Ruos, alors on trouve dix, douze, treize brasses d’eau, allant à Québec, passant au Sud de l’Isle d’Orléans. Il faut mettre le cap sur le bout de l’Isle du Nord-Est appelée des Ruos, qui vous sert de marque pour suivre le chenal. L’Inventaire toponymique des îles du Saint-Laurent (1964) indique que, de sources orales, les noms Raut, Réaux, Rôts et Church sont indifféremment utilisés par les personnes interrogées.

La prolifération des variantes peut s’expliquer par le fait que le sens de bras secondaire d’une rivière, que connaissait sans doute Champlain, n’était pas nécessairement connu des gens. Dans leur Dictionnaire étymologique de la langue française, Oscar Bloch et Walther von Wartburg notent que le mot ruau est dérivé du latin rivus qui signifie bras secondaire se formant dans le lit d’une rivière. Le bras secondaire est, dans ce cas précis, la traverse du Nord, laquelle rejoint le chenal des Grands Voiliers.

Bien que cette île n’ait présenté, depuis le XVIIe siècle, que peu d’intérêt d’ordre économique, touristique ou autres, sa situation géographique, en revanche, été déterminante pour la navigation. La longueur de l’île atteint 4 km et elle limite à l’est la traverse du Nord qui permet aux navires d’atteindre le chenal des Grands Voiliers au sud de l’île d’Orléans.

Havre Galibois

Ce havre est formé par les pointes où sont situés les hameaux de Vieux-Poste, au nord et de Baie-Rouge, au sud, sur la Basse-Côte-Nrod. Son ouverture d’environ 800 mètres fait face à l’île du Gros Mécatina. La présence de ce toponyme est attestée sur une carte du ministère des terres et Forêts de 1913 ; de même en est-il des îles Galibois à une centaine de kilomètres plus au sud. Dans ce dernier cas, le nom rappelle la mémoire d’une famille Galibois qui a longtemps vécu sur l’une des île ainsi nommées. Il est possible que le nom attribué au havre ne soit pas étranger à cette origine.

golfe du saint-laurent

Le littoral près de Sept-Îles. Photo : Gîte Le Vent de Mer.

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1 commentaire

  1. David Suzuki dit :

    En 2010, la plate-forme « Deepwater Horizon » dans le golfe du Mexique explosait et 4,9 millions de barils ont été déversés. Près de 8 millions de litres de dispersants ont été utilisés pour palier à la catastrophe. Les écosystèmes du golfe du Mexique continuent de porter les séquelles de cet événement, pourtant, tout cela aurait pu être évité selon la commission d’enquête commandée par le président Obama. La commission a par ailleurs révélé que la structure des instances gouvernant l’attribution de permis de forage entrait directement en conflit avec leur rôle de gardiens de la sécurité des travailleurs et de l’environnement.

    Alors, avons-nous vraiment appris de nos erreurs? Il semble que non : une course à l’or noir bat son plein entre Terre-Neuve et le Québec pour exploiter les ressources du golfe Saint-Laurent.

    Du côté Terre-neuvien, la compagnie pétrolière Corridor Resources prévoit un premier forage exploratoire au prospect de Old Harry, à 80 km au nord-ouest des îles-de-la-Madeleine.

    Pour ne pas être en reste, le Québec a conclu une entente avec Ottawa afin de lui permettre de forer lui aussi dans le golfe. Bien qu’un moratoire soit en place sur la partie québécoise du golfe jusqu’à la conclusion d’Évaluations Environnementales Stratégiques (ÉES) qui devraient être complétées en 2012, le gouvernement Charest a clairement indiqué son intention de lever ce moratoire avant même de recevoir les conclusions de cette évaluation. La table est donc mise pour une exploitation risquée des hydrocarbures dans le golfe.

    Devant l’empressement des gouvernements et de l’industrie à puiser les ressources fossiles dans le golfe, nous sommes en droit de nous demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Compte-tenu des courants complexes du golfe du Saint-Laurent (gyres), de ses eaux relativement peu profondes par rapport au golfe du Mexique, des hivers plutôt rigoureux qui rendent l’accès au golfe difficile, et du fait que cinq provinces canadiennes en dépendent pour leur prospérité, toute tentative d’exploration ou d’exploitation d’hydrocarbures devrait être scrutée à la loupe avant d’être autorisée. Tel n’est pas le cas en ce moment.

    Pourtant, c’est bien ce que demandent plusieurs communautés côtières et ce qu’elles ont affirmées lors du forum interprovincial sur les hydrocarbures qui se tenait aux Îles-de-la-Madeleine les 8 et 9 avril 2011.

    Leurs inquiétudes: les impacts que cette filière énergétique pourrait avoir sur les pêcheries, le tourisme et l’environnement. D’où provient leur demande pour une commission d’examen fédéral qui étudierait l’impact du développement de cette industrie pour l’ensemble du golfe, incluant une consultation des cinq provinces concernées.

    Outre le fait que plusieurs espèces en péril sillonnent le golfe, telles le rorqual bleu, le béluga, la morue, la tortue luth, n’oublions pas que les revenus associés à l’industrie de la pêche se chiffrent à plus d’un milliard de dollars, uniquement pour le crabe et le homard.

    Or, advenant que l’industrie pétrolière s’installe dans le golfe Saint-Laurent, un cas de déversement, sans qu’il ne soit majeur, serait couvert jusqu’à concurrence de $30 millions par le fond de dédommagement établi par les offices extras-côtiers actuels. Ceci est nettement insuffisant considérant que le coût estimé des opérations de bouchage et de nettoyage suivant le désastre du golfe du Mexique a atteint près de $21 milliards! D’autant plus que seulement $3,6 milliards ont été distribués à des réclamants (principalement des pêcheurs).

    Nous nous retrouvons donc devant un choix: mettre de l’avant une filière énergétique dangereuse et révolue, ou protéger l’intégrité de notre golfe et l’industrie des pêches et du tourisme, déjà souffrantes. Si nous voulons être intègres quant à notre devise « Je me souviens », nous devrions tirer les enseignements cruels que les communautés de Louisiane doivent encore subir…

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