Caps au Québec

Quelques-uns des caps du Québec

Un cap est une saillie de terre élevée et massive, qui avance dans l’eau.

Cap Tourmente

Y voyant le fleuve fortement agité par grands vents, Samuel de Champlain a baptisé, en 1608, cap Tourmente cette grande masse rocheuse du Bouclier canadien, haute de 559 mètres, qui s’abîme dans le fleuve entre l’île au Ruau et la Grosse Île. Dix-huit ans plus tard, il y a fait construire la première ferme au bord du Saint-Laurent. C’est sur cette « Côte des deux prés » (parce que la terre y était très fertile) que s’établiront par la suite les premières familles de la Nouvelle-France. Créée en 1978, la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente a pour objet de protéger un marais à scirpe d’Amérique, principal habitat de la grande oie des neiges en périodes de migration au printemps et à l’automne. Cette portion de côte au paysage contrasté abrite en outre plus de 180 espèces d’oiseaux, 30 espèces de mammifères, 22 types de peuplement forestiers et 700 espèces de plantes. Selon les termes des autorités gouvernementales, la réserve : « est exposée à diverses menaces et elle présente des défis de gestion, notamment le développement du territoire à proximité, le braconnage, les plantes exotiques envahissantes ainsi que l’impact occasionné par les visiteurs.

Cap Diamante

Le cap Diamant est identifié à Québec. Ce promontoire de 100 mètres de hauteur est le site des plaines d’Abraham, du Château Frontenac et de la Citadelle de Québec. Jacques Cartier l’a nommé ainsi en 1541, écrivant que sur : « cette haute falaise nous trouvâmes une bonne quantité de pierres que nous estimons être des diamants, les plus beaux, les mieux polis et les mieux taillés qu’on puisse voir. Mais ce ne sera en fait que de la pyrite de fer sans valeur. À la décharge de Cartier, il faut savoir qu’on appelait diamants, à l’époque, les pierres dures, capables d’en marquer d’autres plus tendres.

Cap-de-la-Madeleine

Cap-de-la-Madeleine s’est fait connaître comme centre de pèlerinage marial, un des plus importants d’Amérique du Nord. Qui n’a pas entendu parler de son célèbre pont des chapelets ? Rattachée à la ville de Trois-Rivières depuis 2002, cette ancienne municipalité autonome doit son nom à un cap ainsi dénommé au XVIIIe siècle.

Cap-Santé

Entre Donnacona et Portneuf, sur la rive nord du Saint-Laurent, Cap-Santé aurait, quant à lui, représenté le « cap du salut » pour les voyageurs sur le dangereux chemin du Roy. Ses habitants s’appellent les Capsantéens. En 1721, on relève aussi la variante La Sainte-Famille de Portneuf.

Caps Égalité et Fraternité

Sur les rives du fjord s’élèvent, dans le parc national du Saguenay, Égalité et Fraternité (226 mètres). Leur front face les caps Trinité (412 mètres) et Éternité (352 mètres). Tous datent du précambrien, période la plus ancienne de l’histoire de la Terre.

Cap Maillard

À Petite-Rivière-Saint-François dans Charlevoix, la beauté du cap Maillard a toujours attiré les regards des navigateurs. La station de ski Le Massif a mis à profit la qualité de son dénivelé.

Cap Brûle

Le cap Brûlé surplombe le fleuve Saint-Laurent du haut de ses quelque 460 mètres et se trouve à quelques kilomètres en aval du cap Tourmente, en Charlevoix. On peut y accéder par vois de chemin de fer ; une toute petite gare accueille les visiteurs. Samuel de Champlain, qui redoute la navigation dans le secteur de ce cap, qu’il nomme Brûlé, il faut mettre le Cap sur le bout de l’Îsle du Nordest appellé des Ruos, qui vous sert de marque pour suivre la Chenal… néanmoins il ne laisse d’y avoir assez d’eau jusqu’à cinq brasses de basse-mer, toujours la sonde à la main, car par ce moyen vous conduirez le fond jusqu’à ce que trouviez dix à douze brasses d’eau. » Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les nombreux naufrages, dont celui du célèbre vaisseau du roi de France, L’Éléphant, le 1er septembre 1729, viennent confirmer le témoignage de Champlain. On ne connaît pas l’origine exacte de cette désignation, mais l’on croit toutefois que la nudité du cap à l’époque, comme ravagé par un incendie, en aurait motivé l’appellation métaphorique. Variante : Cap le Câble Brûlé.

Cap du Cormoran

Accident géographique de la Côte-Nord, le cap du Cormoran surplombe le littoral nord du golfe du Saint-Laurent, à la hauteur de Rivière Pigou, à environ 70 km à l’est de Sept-Îles. Son nom paraît en 1870 sur une carte d’Eugène Taché sous la graphie Cormorant, souligne la présence dans ce secteur côtier du cormoran, grand oiseau aquatique au plumage noir et luisant. La partie orientale du Canada est fréquentée par deux espèces, soit le grand cormoran et le cormoran à aigrettes. Le terme spécifique « cormoran » est fréquemment utilisé dans la toponymie de cette région du Québec. Ainsi, le cap du Cormoran borde le côté est de l’anse du Cormoran, à 4,5 km à l’est de l’île et des récifs du Cormoran.

Cap Doucin

Compris dans le promontoire Pontchartrain et surplombant le détroit d’Hudson, ce cap est situé à 20 km au nord-est de Salluit. Cap Doucin honore la mémoire de René Doussin ou Doucin (1630-1660), meunier et soldat, débarqué à Ville-Marie en 1653. Le toponyme est en usage depuis 1961. Les Inuits ont donné le nom d’Innijuaq, c’est-à-dire « la grande falaise », à la pointe ouest du cap Doucin.

Cap Henri

Ce cap de l’île Anticosti, désigné plus rarement sous le nom de Pointe aux Ivrognes, s’avance dans le détroit d’Honguedo. Il forme la limite ouest de la baie Gamache qui abrite le village de Port-Menier, à 3,5 km au nord-est de cette éminence. La carte marine de Des Barres (vers 1776) désigne cette entité Cape Henry et il devait en être de même sur plusieurs cartes ultérieures. L’origine et la signification de ce toponyme sont inconnues. Au début du XXe siècle, ce nom de lieu est modifié en Cap Henri en hommage au chocolatier français Henri Menier (1853-1913). Homme fortuné, passionné de chasse et de pêche, il cherchait avec son ami, le capitaine Georges Martin-Zédé (1864-1951), depuis plusieurs années, un lieu calme et giboyeux. Pourquoi pas une île ? Il en avait déjà exploré plusieurs, quand il apprend en 1895 que l’île d’Anticosti, propriété depuis 1884 des frères Stockwell et administrée par la société The Governor and Company of the Island of Anticosti, est à vendre. Il s’en rend acquéreur en 1895 pour un montant de 120 000 $. Il aménage le village de Baie-des-Anglais, aujourd’hui le lieu-dit de Baie-Sainte-Claire. Quand cet industriel décede en 1913, c’est son frère, Gaston Menier (1855-1934), qui devient le seul propriétaire de l’île. Il manifeste peu d’enthousiasme pour le rêve antocostien de son frère. En 1926, Gaston Menier la vend à l’Anticosti Corporation, société formée de trois compagnies dont la Wayagamack. Variante : Cap Menier.

Cap Louys-Martin

Cet anthroponyme désigne un cap qui domine le détroit d’Hudson, sur le littoral nord de la péninsule d’Ungava, au nord de la municipalité du village nordique de Salluit, dans la région du Nord-du-Québec. Le nom a été attribué en 1960, à l’occasion du tricentenaire de la bataille du Long-Sault. Il rappelle la mémoire d’un des compagnons d’armes de Dollard Des Hormeaux, tué par les Iroquois lors de ce combat. Âgé de 21 ans seulement, Louys Martin était le cadet du groupe. Plusieurs entités environnantes portent des noms de d’autres compagnons de Dollard Des Ormeaux : les caps Brassier, De L’Estrie, Josselin, Augier notamment.

Cap Daulat

Ce cap surplombe la baie d’Hudson, à l’embouchure de la baie Ulujjuvik, à l’extrémité nord de la péninsule d’Ungava. Le 15 février 1961, le gouvernement du Québec a approuvé et sanctionné une liste de noms donnés à des accidents géographiques des côtes du Nord-du-Québec. Plusieurs de ces appellations commémorent le tricentenaire de la bataille du Long-Sault (1660). Ce toponyme honore la mémoire d’Adam Dollard Des Ormeaux – nommé Daulat dans son acte de décès et Daulac par certains historiens – soldat, commandant en la garnison du fort de Ville-Marie, né en 1635, tué par les Iroquois au Long-Sault en 1660. On s’explique difficilement la différence entre les graphies Dollard et Daulat utilisées à un mois d’intervalle ; la première, par Dollard lui-même qui, le 15 avril 1660 signe Dollard sur une reconnaissance de dette ; la seconde, Dallat, par le curé de l’église Notre-Dame de Montréal qui signe le registre des sépultures.

Cap de Hopes Advance

Le cap Hopes Advance forme l’extrémité ouest de l’entrée de la baie d’Ungava, dans le Nord-du-Québec,, de même qu’il constitue la limite d’une péninsule plate ayant une altitude moyenne de 76 m et dont l’élévation maximale est de 130 m. Cette falaise, adjacente à la municipalité de Quaqtaq, est également connue sous l’appellation de Cape Hope Advance, une baie de la rive ouest de la baie d’Ungava, sise à quelque 200 km au sud du cap, porte aussi ce nom. Lors de son passage en 1610, Henry Hudson aurait d’abord baptisé le cap Prince Henries Foreland. Deux ans plus tard, sir Thomas Button part à la recherche de Hudson, abandonné cruellement par son équipage dans cette froide et lointaine contrée ; ses recherches dans l’actuel détroit d’Hudson demeurent infructueuses, mais on croit que le choix du toponyme traduirait à la fois l’espoir et la déception qui l’habitaient tour à tour. Des fragments du journal des voyages de Button feraient mention de désignations telles que Hopes Checked et Hopes Advance, que l’on pourrait traduire librement par « cap des espoirs », illustrant bien cette hypothèse. Par ailleurs, deux siècles plus tard, plus précisément en 1850 et en 1851, le capitaine Grinnell dirige une expédition à la recherche, celle-là, de sir John Franklin. À bord du Advance, il quitte les États-Unis en direction du Groenland. Il est plausible qu’il ait pu croiser le cap et le nommer Hopes Advance. En inuktitut, l’endroit est désigné Nuvuk, « le cap ».

Cap MacGilvray

Désignation d’un cap situé à environ 15 km au sud-est du camp sportif de Rivière-à-la-Loutre sur l’île d’Anticosti. Un ruisseau portant le même nom coule immédiatement au nord de l’escarpement pour se déverser dans le golfe du Saint-Laurent. L’appellation rappelle la mémoire d’un Écossais, compagnon de longue date du capitaine Robert Setter. Ce dernier a été propriétaire d,une partie de l’île d’Anticosti jusqu’en 1894, année de sa mort. Variante : Cap Big Brook.

Cap de Nouvelle-France

Le cap de Nouvelle-France se trouve sur la côte la plus septentrionale de la province de Québec, celle qui longe le détroit d’Hudson, lien entre la baie d’Hudson et l’Atlantique. Le sommet de ce cap atteint une hauteur de 213 mètres. Le 15 février 1961, le ministre des Terres et Forêts annonce l’adoption officielle, par le gouvernement, d’une liste importante de nouveaux noms et de changements de noms dans le Nouveau-Québec. Le cap Weggs prend le nom de Nouvelle-France, en l’honneur des gouverneurs et intendants de la Nouvelle-France. Cette appellation a d’abord désigné les territoires découverts en 1524 par le navigateur florentin Giovanni da Verrazzano, comprenant alors toute l’Amérique septentrionale entre le cap Breton et le nord de la Floride. Une carte de 1527 porte la mention Francesca et une autre, de 1529, celle de Nova Gallia. Sur une carte de 1556 publiée dans son ouvrage monumental, Giovanni Battista Ramusion, sur sa carte de 1535, inscrit, pour sa part, le toponyme Nova Francia. Par la suite, tous les territoires découverts et colonisés par les Français en Amérique du Nord allaient porter jusqu’à la Conquête le nom de Nouvelle-France.

Cap Observation

Le cap Observation s’élève au-dessus de la rive nord de l’île d’Anticosti, le long de la côte de la Découverte, à 9 km à l’ouest de l’embouchure de la rivière Vauréal. Immédiatement à l’ouest du cap, la baie Observation reçoit les eaux de la rivière du même nom, agitées à 7 km de l’embouchure par une série de six rapides et par la chute de l’Observation. Connue depuis le début du XXe siècle, cette appellation pourrait être descriptive puisque l’on retrouve à cet endroit une série de falaises qui peuvent atteindre 97 m, d’où il est possible de surveiller les conditions de la navigation dans le détroit de Jacques-Cartier. Par beau temps et vents d’ouest, les navires peuvent mouiller sous le vent, à l’abri de ce promontoire.

Cap Ottawa

Situé sur la rive sud de l’île d’Anticosti, dans le détroit d’Honguedo, ce cap s’élève à 7 km environ de la pointe du Sud-Ouest et il délimite la limite sud de la baie Bonsecours, où se trouve l’embouchure de la rivière Jupiter. Une altitude d’environ 160 mètres en fait le sommet le plus élevé de cette partie de l’île. L’entité géographique doit son nom au vapeur Ottawa qui, en décembre 1835, fit naufrage à proximité de ce cap. Le toponyme apparaît pour la première fois en 1922 sur les cartes du lieutenant-colonel William P. Anderson.

Cap Qarliik Nuvua

Cap à la forme arrondie qui s’avance dans le détroit d’Hudson, à l’extrême nord de la péninsule d’Ungava. Deux larges indentations de la côte sud de la baie d’Ungava pénètrent assez loin dans les terres, ce qui explique le nom Qarliik qui signifie « culotte » ou « pantalon » en inuktitut. Le cap, appelé Nuvua dans cette langue, est très escarpé et s’élève à une altitude de près de 350 mètres.

Cap Malin

Cet escarpement surplombe le golfe du Saint-Laurent, à mi-chemin entre le cap d’Espoir et l’anse à Beaufils, à 15 km au sud-ouest de Percé, à l’extrémité de la péninsule gaspésienne. Dangereux pour la navigation, le cap est désigné sous le qualificatif Malin, dans le sens de mauvais, maléfique. La forme Cap Malin apparaît sur une carte de 1889. Sur une carte datée de 1672, Nicolas Denys, l’auteur d’un ouvrage décrivant les côtes de la Gaspésie et de L’Acadie, le nomme Cap Enragé.

Cap aux Meules

Cet escarpement surplombe la baie Mill sur le littoral nord-est de l’île d’Anticosti. Dès 1838, la carte de l’Amirauté indique Cape Meule pour désigner cette entité. D’autres cartes hydrographiques utiliseront la dénomination anglaise Grindstone. Cette entité a reçu son nom en raison de sa formation de roches sédimentaires, siliceuses et calcaires schisteuses, dont on se sert pour fabriquer des meules ou pour la construction.

Cap Haldimand

Ce toponyme, bien connu des Gaspésiens habitant l’extrémité de la péninsule, rappelle Frederick Haldimand, huguenot francophone, né en 1718 à Yverdon, en Suisse, où il décédera en 1791. Passé dans l’armée britannique en 11755, il reçut le grade de lieutenant-colonel (1756) et fit la plupart des campagnes de la guerre de Sept Ans en Amérique. Gouverneur militaire de Trois-Rivières en 1762-1763, il exerça par la suite diverses fonctions, notamment en Floride et à New York, avant de devenir gouverneur de la province de Québec, poste qu’il occupa de 1778 à 1784 pour ensuite se retirer à Londres et à Yverdon. Pendant son administration , Haldiman dut recevoir les premiers contingents de Loyalistes et contribua à en installer environ 6 000 dans la région de Kingston, qui relevait alors de la province de Québec. Parmi ces Loyalistes se trouvaient des Mohawks, qui avaient combattu avec les Britanniques et à qui Haldimand assura des concessions de terres. En Gaspésie, le gouverneur favorisa l’expérience du village modèle de Douglastown, que les Loyalistes ont toujours préféré au site sur lequel s’est développé la petite agglomération voisine connue sous le nom de Haldimand, dans les environs du cap de même désignation. Variante : Miller Bluff.

Voir aussi :

Heureusement encore nous sommes à la campagne, et nous y menons quasi une vie pastorale. Bernard Fontenelle Entretiens sur la pluralité des mondes). Photographie d'un cap par Megan Jorgensen.
Heureusement encore nous sommes à la campagne, et nous y menons quasi une vie pastorale. (Bernard Fontenelle Entretiens sur la pluralité des mondes). Photographie d’un cap par Megan Jorgensen.

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