Banc de pêche

Banc de pêche – banc – bank (en anglais) – haut-fond – platin

Banc de pêche ou banc tout simplement est le terme le plus courant dans la francophonie pour désigner un secteur maritime favorable à la concentration du plancton et des poissons et, par conséquent, à la pêche hauturière. Il s’agit habituellement de hauts-fonds de sable ou de roc. Au Québec, « banc » se dit davantage. Les bancs se retrouvent sur la façade atlantique et dans le golfe du Saint-Laurent. Un « banquereau » est un petit banc. Le marchand Nicolas Denys, actif durant une trentaine d’années en Nouvelle-France, a été l’un des premiers, dans sa Description géographique et historique des costes de l’Amérique septentrionale (1672), à avoir défini le terme avec précision : il en a notamment parlé comme d’une « grande montagne qui est dans la mer ».

Deux auteurs ont pris des bancs du golfe comme cadre de leurs romans : Michel Carbonneau ((La Nadine : Le début de la fin, 2015) et Frédéric Landry, fondateur du Musée de la mer aux îles de la Madeleine (Capitaines des hauts-fonds, 1973). Ces bancs ont été aussi fréquentés par des pêcheurs de langue anglaise, d’où la présence d’un Sunny Bank, par exemple au large de la Gaspésie.

Sur le littoral de la baie des Chaleurs en Gaspésie (route 132), le Site historique national du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac (ouvert tous les jours du début juin à la fin septembre) propose un voyage de plus de 250 ans dans une histoire méconnue, celle de la pêche en mer. Reconnu voici des siècles par les Micmacs, Paspébiac (« barachois », « batture ») a été successivement fréquenté par les pêcheurs bretons et basques français. Sous l’impulsion de marchands et d’entrepreneurs jerseyais tels que John Le Boutillier et Charles Robin, il est devenu, aux XVIIIe et XIXe siècles, le lieu d’implantation de deux très importantes compagnies de commercialisation de la morue séchée, qui exportaient leurs produits à travers le monde.

Ils ont convergé et travaillé des Basques, des Français, des Jerseyais, des Acadiens, des Anglais, des Écossais, des Irlandais, des loyalistes ayant fui la Nouvelle-Angleterre et des Québécois francophones. Cet héritage multiculturel imprègne encore Paspébiac, dont les habitants portent le nom de Paspéyas.

Le terme « platin » s’emploie parfois pour un haut-fond ou un estran où peut se dégager une partie de plage à marée basse. Relisons Le Survenant de Germaine Guèvremont (1945) : « En longeant le platin du banc de sable, il avait vu au lac une mer de canards. »

Haut-fond Bessie

Le haut-fond Bessie est situé dans le Grand Rigolet, un chenal de l’archipel de Kécarpoui, à environ 25 km au sud-ouest du village de Saint-Agustin. L’appellation Bessie qui apparaît dans le Répertoire géographique du Québec (1969), évoque un prénom féminin d’origine anglaise dérivé d’Élisabeth. L’usage du toponyme s’explique par la présence d’une importante communauté anglophone sur le territoire de la municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent.

Tiré du Dictionnaire géographique du Québec, par Normand Cazelais, groupe Fides, 2018, pages 32-34). (Géographe de formation, Normand Cazelais est l’auteur d’une trentaine de livres dont ce dictionnaire.

Voir aussi :

Le patron nommait les points principaux de la côte, et, bien qu’ils fussent tous parfaitement inconnus à Lydia, elle trouvait quelque plaisir à savoir leurs noms. Rien de plus ennuyeux qu’un paysage anonyme.(Prosper Mérimée Colomba.) Un banc de pêche. Photographie par Megan Jorgensen.
Le patron nommait les points principaux de la côte, et, bien qu’ils fussent tous parfaitement inconnus à Lydia, elle trouvait quelque plaisir à savoir leurs noms. Rien de plus ennuyeux qu’un paysage anonyme.(Prosper Mérimée Colomba.) Un banc de pêche. Photographie par Megan Jorgensen.

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