Baies du Québec
Une baie est une échancrure profonde d’une côte maritime ou d’une rive de cours d’eau ou de lac. Le mot baie fait partie du vocabulaire usuel. En raison de leur situation, plusieurs localités intègrent le terme à leurs toponymes, comme Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, Baie-du-Febvre, au Centre-du-Québec, Baie-d’Urfé dans l’ouest de l’île de Montréal, Baie-Sainte-Catherine et Baie-Saint-Paul dans Charlevoix, ou encore La Baie, au Saguenay, située sur les routes 170,372, 381.
Baie des Chaleurs
L’une des plus connues au Québec est la baie des Chaleurs, ainsi baptisée par Jacques Cartier le 19 juillet 1534, qui a souligné dans ses Narrations qu’elle « est en chaleur plus tempérée que la terre d’Espagne » Limitée au nord par la Gaspésie et au sud par le Nouveau-Brunswick, son ouverture s’étend sur 40 km, de l’île Miscou au sud, au cap d’Espoir au nord. Elle pénètre à une centaine de kilomètres à l’intérieur des terres, reçoit, à sa tête, les eaux des rivières Matapédia et Ristigouche. Jacques Cartier est le créateur du toponyme. Le 9 juillet 1534, il rapporte dans sa « Narration » : « Nous nommames la dite baie la baie de Chaleurs. » Cartier écrit un peu plus avant que cette région « est en chaleur plus tempérée que la terre d’Espagne. » Les températures de juillet y sont, en effet, assez élevées. À partire du XVIIe siècle, l’emploi du pluriel Baie de Chaleurs s’impose. Dans la documentation anglaise, à côté de Bay of Chaleur et Chaleur Bay, on trouve parfois la traduction littérale de Bay of Heat. Les Micmacs appellent cette baie Maoui Pôgrapel signifiant « la baie par excellence ». Au XIXe siècle, ce vaste rentrant était connu sous le nom micmac Ecketaan Namaachi qui voulait dire mer poissonneuse. Autres noms donnés à la baie des Chaleurs dans la documentation historique : La Bastille, baie de Ralgno, Golfo de Calore, Baie de sainte Catherine, Heat of Sterling Baie.
Vaste et profonde, elle sépare la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick.
Baie de Gaspé
Bordée au nord d’une magnifique cuesta, la baie de Gaspé, presque à l’extrémité de la péninsule, a été, en juin 1984, l’un des hauts-lieux de la fête des Grands voiliers dont les équipages, venus d’un peu partout sur la planète, ont pu en admirer la beauté. Cette profonde échancrure marine occupe un vaste synclinal et pénètre sur une trentaine de kilomètres à l’intérieur des terres. Les rivières York, Dartmouth et Saint-Jean s’y déversent. Riche en poissons et constituant un bon abri, cette baie est fréquentée depuis longtemps par les pêcheurs européens. Son nom actuel, étroitement associé à celui de la ville de Gaspé, n’est cependant fixé que depuis le début du XVIIe siècle. Lors de son voyage en 1534, Jacques Cartier ne désigne pas la baie. L’année suivante, il fera allusion à Honguedo, identifiant plutôt la terre ferme que la baie. Jean Alfonse notera la Baye de Onguedo dans le manuscrit de sa « Cosmographie » (1544). Quant à Richard Hakluyt, en 1600, et Levasseur, en 1601, ils écriront respectivement « bay of Molues of Gapays » et « B. Gaspé », ce qui traduit à la fois l’abandon de Honguedo et, par la suite, l’usage presque exclusif de Gaspé pour désigner cette baie. Des variantes comme celle de Gaschepay, utilisée par Champlain, ne feront que prolonger un usage d’une grande stabilité par la suite.
Baie Innommée sur l’île d’Anticosti
Quant à la baie Innommée, elle est en soi un paradoxe; ce curieux toponyme lui a été donné par le médecin, chirurgien et pharmacien Joseph Schmitt, qui a écrit, dans sa Monographie de l’île d’Anticosti (1904) : « La baie appelée Gull Cove par James Richardson (arpenteur de son état) n’ayant pas de nom, je la désignerais Innomée (sic!) ».
Baie des Pieds-Brûlants
Cette baie du lac Albanel est la traduction donnée en 1948 par l’ethnobotaniste Jacques Rousseau du portage cri Kaposhposhkochichitichichikapotagen.
Baie Coacoachou
Le nom de cette baie, beaucoup plus facile à se remémorer et à prononcer, se traduit de l’innu comme « carcajou » ou « diable sauvage » et se situe à une centaine de kilomètres à l’est de Natashquan, sur la route 138.
Baie Bonsecours
La baie Bonsecours se situe sur le littoral sud de l’île d’Anticosti. Ce large rentrant de côte est occupé par l’embouchure de la rivière Jupiter, le plus important cours de l’eau de l’île. Encombrée de cailloux roulés, la baie Bonsecours est bordée de chaque côté de deux majestueuses falaises, taillées verticalement sur la mer et ponctuées, au sud, par le cap Ottawa et, au nord, par le cap Jupiter. Le toponyme Baie Bonsecours est en usage depuis les années 1920 pour identifier la baie. Auparavant, il servait à désigner la rivière Jupiter elle-même, comme en témoignent plusieurs documents cartographiques. Une carte d’Eman Bowen, dressée en 1752, porte la forme R. d’Bon Secours Carver (1776) indique R. de Bonsecours. Sur une carte du département de la Marine de France, datée de 1784, figure la double dénomination de Ré de bon Secours ou Jupiter’s inlet. Le motif de la dénomination demeure inconnu.
Baie de l’Eau Changeante
Localisée sur la rive ouest du lac Albanel, dans la municipalité de Baie-James, cette grande baie est entourée au nord-ouest par la péninsule du Fort Dorval derrière laquelle s’étend le lac Mistassini. Située presque au centre du lac Albanel, l’entrée de cette baie est gardée par plusieurs îles et presqu’îles, communiquant vers le nord par le détroit Opapouchka et, vers le sud, par la passe Uupaupiskau. Le terme cri Opapouchka est une variante graphique du mot Uupaupiskau. Baie de l’eau Changeante a été officialisée en 1969, mais des travaux de Jacques Rousseau dans les années 1940 menés dans cette région y font allusion. En raison de la complexité du réseau hydrographique local, les eaux semblent s’écouler tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, phénomène que traduit le toponyme.
Baie Carrière
La baie Carrière, échancrure de la partie nord du réservoir Decelles et à la fois élargissement de la rivière des Outaouais, est située à quelque 25 km au sud-ouest de Val-d’Or et de Sullivan. On y retrouve également le hameau de Baie-Carrière, créé à la fin des années 1930 sous ce nom par l’entrepreneur forestier John Murdock, premier maire de Duparquet en 1933, alors qu’il cherche à récupérer tout le bois possible avant l’inondation du territoire par les eaux du réservoir retenues par le barrage de Rapide-Sept. En 1941, ce hameau est au cœur des activités forestières de la Canadian International Paper Company (CIP), pour toute la région des sources de l’Outaouais. Cette désignation rend hommage à Edmond Carrière, entrepreneur forestier né Gracefield (Québec) en 1874 et mort à Amos en 1974. À son arrivée en Abitibi en 1913, il se range parmi les pionniers d’Amos. Au terme de ses études, il s’initie aux divers mécanismes de l’industrie forestière et fonde, en 1932, la compagnie Carrière Lumber Limitée. Dès les années 1950, toute la grande région d’Amos bénéficie les retombées économiques du complexe industriel de la famille Carrière et connaît ainsi une remarquable prospérité ; la compagnie demeurera propriété de la famille jusqu’en 1983. L’implication sociale d’Edmond Carrière au sein de sa communauté et ses nombreuses années de service à titre d’échevin de la ville d’Amos méritent également d’être soulignées.
Baie D’Urban
Située sur le littoral sud-ouest du lac Mistassini, à 25 km au nord-ouest du village cri de Mistissini, cette baie découpe la rive ouest de la presqu’île Billings. Son nom, qui figure sur un plan de l’arpenteur Henri Bélanger qui a effectué des relevés cartographiques dans la région du lac Mistassini en 1929, évoque William Stewart d’Urban, ornithologiste et entomologiste qui a habité Montréal, de 1855 à 1861, et qui a publié plusieurs articles dans le Canadian Naturalist.
Baie du Fayette-Brown
Cette baie de la côte de la Grande Traversée est située sur le littoral sud de l’île d’Anticosti, qui s’étire dans l’estuaire du Saint-Laurent, à 650 km au nord-est de Québec. Le toponyme, officiel depuis 1974 sous la forme Baie La Fayette, modifié par la Commission de toponymie en 1991 sous la forme Baie du Fayette-Brown, commémore le naufrage du vapeur Fayette-Brown, survenu en 1964 dans cette petite échancrure, sablonneuse et peu invitante pour la navigation, formée par l’embouchure de la rivière au Fusil. Variante : Baie Lafayette.
Baie Foul
Ce rentrant de la côte du détroit d’Hudson, large de 30 km et profond d’environ 5 km, s’étend de la pointe Radisson au promontoire De Martigny. Des îles, des îlots et des rochers parsèment la baie Foul et y rendent la navigation périlleuse. C’est ce qu’évoque son nom anglais de Foul Bay qu’on peut rendre en français par « baie encombrée » sens à rapprocher de « malbaie » souvent utilisé en toponymie québécoises. Foul Bay figure sur une carte topographique parue en 1945 tandis que Baie Foul paraît sur une carte de la province publiée en 1946 par le département des Terres et Forêts. La Commission de géographie du Québec avaient entériné ce nom dès 1945.
Baie Horseshoe
À 25 km au sud de la réserve faunique La Verendrye, à l’intérieur de la ZEC Bras-Coupé-Désert dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, s’étend la baie Horseshoe. Elle constitue une des nombreuses échancrures du lac Croche, élargissement de la rivière Ignace qui se déverse dans le lac Désert. Adopté par la Commission de géographie du Canada en 1932, ce toponyme, qui signifie fer à cheval, a été attribué en raison de la configuration demi-circulaire de la baie. Il commence à paraître en 1950 sur les cartes topographiques.
Baie Maujerol
Le long de la côte de la Découverte, la baie Maujerol découpe le côté est de l’embouchure de la rivière Vauréal, dénommée par Henri Menier, sur la rive nord-est de l’île d’Anticosti. Avant 1895, cette rivière avait porté le nom de Maujerol, qui fut par la suite attribué à la baie. Dans le Bulletin de la Société de géographie de Québec de 1925, W. P. Anderson note qu’un huguenot français « du nom de Maujerol vécut 45 ans près de cette rivière qui avait d’abord été nommée en son honneur ». Magderol, Moherhall, Mozeral, Mozerold, Mazerkolle, Mozreld et Morsal sont autant de variantes rencontrées pour ce spécifique attribué à la rivière.
Baie Innommée
Cette dénomination plutôt insolite s’applique à une baie située à l’extrémité est de l’île d’Anticosti, dans le golfe du Saint-Laurent. Large et peu profonde, elle est comprise entre les pointes Reef et Merrimack. Dans sa Monographie de l’Île d’Anticosti, publiée en 1904, Joseph Schmitt s’exprime ainsi : « La baie appelée Gull Cove par Richardson n’ayant pas de nom, je la désignerai Innommée. Cela étant établi, nous voyons qu’à la Baie Innommée… ». Il faut dire que Schmitt tient ses propos au terme d’un exposé où il démontre précisément que « les noms géographiques donnés par Richardson (1857) ne sont pas exacts en ce qui concerne la Baie et le Cap aux Oiseaux (Gull Cove et Gull cape). Il ignorait sans doute que sa propre façon de s’exprimer allait entraîner l’usage officiel de Baie Innommée. À l’instar de cette baie, un grand nombre d’accidents géographiques québécois sont désignés Sans Nom, Pas de Nom et Inconnu (s).
Baie Pénicouane
Étroite échancrure du lac Mistassini, à son extrémité sud-ouest, la baie Pénicouane le prolonge suivant son axe général nord-est-sud-ouest, sur environ 25 km. Ses bords, rapprochés et presque parallèles, s’élèvent à une altitude d’environ 405 m et s’opposent par leur configuration respective : la côte ouest est presque rectiligne, alors que la côte orientale est dentelée et incrustée de multiples petites baies. Le botaniste et ethnologue Jacques Rousseau qui a étudié la toponymie du lac Mistassini affirmait, en 1948, que c’est par erreur qu’on avait donné le nom de Pénicouane à cette baie. Selon les informations qu’il avait lui-même recueillies auprès des Cris de la région, ceux-ci identifient la baie sous le nom de Wakotowkow, hautes berges abruptes, et attribuaient le nom de Pénicouane ou mieux encore, celui non déformé de Pipounichouane, à une rivière qui débouche dans une baie située à quelques kilomètres plus au nord-est dans le lac Mistassini. Si on se fie aux descriptions des lieux et aux mentions du toponyme faites par James Richardson « bay called Poonichuan », 1870), Henry O’Sullivan (Ponachuan Bay, 1899 ?) et sur deux cartes publiées, l’une en 1900 par le département de la Colonisation et des Mines du Québec (« Ponichouan or Winter Bay ») et l’autre en 1903 par le Geological Survey of Canada (Punichuan Bay), on en arrive à la conclusion que ladite baie Pénicouane comprendrait toute l’extrémité sud-ouest du lac Mistassini à l’intérieur d’une ligne tirée à partir de la pointe Crevier et montant en direction nord-est jusqu’à la hauteur de la pointe sud de l’île Manitounouc. Malgré l’avis de Rousseau, le nom de Pénicouane ne fut pas modifié pour celui de Wakotowkow, et, de surplus, celui de Pipounichouane fut rattaché au cours d’eau décrit plus haute. Les deux toponymes, de même origine, ont donc continué à évoluer en parallèle. Ils signifieraient campement d’hiver, bien qu’une autre source ait aussi fourni la traduction « là où le courant cesse, de pun, fin, arrêt et chiwan, courant. Comme Rousseau et O’Sullivan ont été directement en contact avec les Cris, leur approche devrait être privilégiée et « campement d’hiver » retenu comme traduction, de « pipoun », « hiver » et « siwin », « campement temporaire ».
Baie des Pieds Brûlants
Situé sur la rive ouest du lac Albanel et à proximité de son extrémité sud, ce rentrant de côté atteint près de 2 kilomètres de profondeur et offre une embouchure de 1 kilomètres de largeur délimitée par deux îles. Ce nom, approuvé par la Commission de géographie en 1969, est la traduction suggérée en 1948 par l’ethnobotaniste Jacques Rousseau, du nom cri du portage Kaposhposhkochichiticjichikapotagen, – où la finale « kapatagen » signifie « endroit de portage » -, recueilli au cours de son enquête (1945-1948) sur la nomenclature du lac Mistassini et de ses environs. Toujours en 1948, et dans une études publiée dans la « Revue d’histoire de l’Amérique française » Rousseau signale que le portage, entre les lacs Mistassini et Albanel, débouche dans l’anse – maintenant dénommée baie – et que les Mistassins (Cris) appellent ce portage Kapochepouche Kochitéchinenaneoutch. La graphie différente de ces deux noms identifiant la même entité, montre assez bien que la conservation de ce nom de prononciation difficile aurait présenté quelque inconvénient. C’est sans doute par cette raison que Rousseau préférait la traduction française. Si le nom de la baie évident, par contre, que le nom parallèle de Portage Bay soit antérieur à l’usage du nom amérindien.
Baie Placide-Vigneau
Phénomène singulier, cette baie longue et profonde, située entre Havre-Saint-Pierre et la Grande Pointe, n’avait jamais été identifiée depuis la concession de la seigneurie des Îles-et-Îlets-de-Mingan en 1679. Exactement trois siècles plus tard, pour honorer la mémoire de l’excellent chroniqueur Placide Vigneau (1842-1926), fils de Vital Vigneau, Acadien, qui s’installa avec toute sa famille à Pointe-aux-Esquimaux en 1858, la Commission de toponymie a nommé, en 1979, cette baie dont les dimensions sont à la mesure du personnage. De la pointe aux Esquimaux à la Grande Pointe son ouverture est exactement de 12 km. Quant à Placide Vigneau, il est l’auteur d’un Journal particulier tenu au phare de l’île aux Perroquets (1892-1926), resté à l’état de manuscrit, et surtout du « Journal de la Pointe aux Esquimaux », publié en 1968, qui relate les événements relatifs à cette localité, depuis l’installation des cinq premières familles jusqu’à sa mort.
Baie Prinsta
Trois entités géographiques interreliées de la pointe nord-est de l’île d’Anticosti, dans le golfe du Saint-Laurent, portent le nom Prinsta : une baie, une rivière et une chute. Toutes trois se trouvent dans un rayon de 1 km. La baie, dont les deux autres entités homonymes ont tiré leur nom, mesure 3 km de large et est voisine de la colline de la Table. Elle est désignée sous le nom de Pringle bays sur une carte hydrographique de 1778 de J. F. W. Des Barres, document contenu dans l’atlas maritime de l’Est du Canada, « The Atlantic Neptune ». Cette dénomination peut évoquer sir John Pringle (1707-1782), célèbre médecin anglais qui fut président de la Société royale de 1772 à 1778, organisme qui a encouragé les expéditions hydrographiques de Des Barres. Elle porte l’appellation de Prinsta Bay sur celle de Joseph Francis Bouchette de 1853. Prinsta a pu être le nom d’un navire. Suivant une enquête récente, l’entité est également connue comme la Baie Deep.
Baie de la Grande-Hermine
Cette petite baie découpe le littoral dont du détroit de Jacques-Cartier, à l’extrémité est de l’archipel de Mingan. Elle fait partie du territoire de la municipalité de Saint-Pierre, dans la région de la Basse-Côte-Nord. Peu profonde et encombrée de rochers, la baie de la Grande-Hermine reçoit les eaux de la rivière du Milieu. D’abord, les Montagnais la désignent sous le nom de Baie Appatitatte ou Apltipiu Uâhäu qui se traduit par « il y a une baie au milieu ». Le nom de la Baie de la Grande-Hermine, officiel depuis 1968, rappelle Jacques-Cartier qui, en 1535-1536, effectue sa seconde exploration avec trois navires, La Grande-Hermine, La Petite-Hermine et L’Émérillon. Lors de ce voyage, il découvre le Saint-Laurent qu’il remonte jusqu’à Hochelaga, aujourd’hui Montréal.
Baie de la Magnétite
À 15 km à l’est de Chibougamau, cette baie de la partie nord-est du lac Chibougamau, très fermée puisque son ouverture sur le lac est inférieure à 500 mètres, est bordée de falaises dont l’une constitue le versant sud du mont du Sorcier qui atteint 565 m d’altitude. On lui a donné le nom d’un minerai dont Albert Peter Low signalait la présence en 1895. La magnétite est un oxyde de fer (Fe3O4), naturellement aimanté et constituant, en général, un excellent minerai à exploiter. Variante : Baie Marguerite.
Baie Jolliet
Cette échancrure de l’île d’Anticosti est située au fond de la baie Gamache qui donne sur le village de Port-Menier. Entourée de terrain marécageux, elle est dominée par une petite colline sise à proximité du village. Plusieurs historiens sont convaincus que Louis Jolliet (1645-1700) a construit à cet endroit son premier établissement dans l’île, en 1681. Officiellement adopté en 1957, ce toponyme était cependant connu au début du XXe siècle. D’autres entités de la rive nord de l’île ont aussi été dénommées en l’honneur du découvreur du Mississippi : Lac Jolliet, Cap Jolliet et Rivière du Seigneur-Jolliet. Après ses expéditions au Mississippi (1672-1674) et à la baie d’Hudson (1679), Jolliet intensifie ses activités de commerce et se lance dans la pêche. Avec son beau-père, Jacques de Lalande, il avait déjà installé des postes à Sept-Îles, puis aux îles de Mingan dont ils étaient copropriétaires. Il obtient en 1680 la concession exclusive de l’île d’Anticosti, qu’il s’engage à développer par la pêche à la morue, au phoque et à la baleine. Jolliet s’y installe avec sa famille mais tous hivernent généralement à Québec, pendant l’été, il s’adonne également à la pêche au saumon dans les rivières de la côte nord du golfe du Saint-Laurent et commerce avec les Montagnais. Il approvisionne la colonie en peaux, poisson, huile et ses affaires sont plutôt prospères jusqu’à l’arrivée de la flotte de l’amiral anglais Phips en 1690 ; celui-ci fit détruire les postes de l’île d’Anticosti et des îles de Mingan. Jolliet reprend ses activités d’explorateur sur la côte du Labrador en 1694, et il entreprend la reconstruction de certains postes de la Côte-Nord et d’Anticosti, où il est vraisemblablement décédé. Ses fils continuent par la suite à faire de la pêche et du commerce pendant plusieurs années.
Baie de Laval
Cette grande baie du canton de Laval, située sur la rive nord du Saint-Laurent, juste à l’est de Forestville, reçoit les eaux du lac et de la rivière Laval. Dès 1761, Nicolas Bellin l’indique sur la carte sous la forme Baye de Laval. Elle tiendrait son nom, tout comme le lac, la rivière et le canton du premier évêque de la Nouvelle-France, monseigneur François de Laval (1623-1708). On retrouve également, à l’embouchure de la rivière, le hameau de Baie-Laval et quelques kilomètres en amont, là où la route 138 enjambe la rivière, le hameau de Pont-Laval. Selon la tradition locale, Baie-Laval tirerait cependant son origine de Berneval, village natal de Nicolas Godbout ou Godebout (1634-1674), pilote normand, qui avait donné ce nom à cet emplacement.
Voir aussi :
