Baie Pénicouane

Baie Pénicouane dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean

Étroite échancrure du lac Mistassini, à son extrémité sud-ouest, la baie Pénicouane le prolonge suivant son axe général nord-est-sud-ouest, sur environ 25 km. Ses bords sont rapprochés et presque parallèles. Ils s’élèvent à une altitude d’environ 405 m. En fait, ils s’opposent par leur configuration respective. La côte ouest est presque rectiligne, alors qu’on voit la côte orientale dentelée et incrustée de multiples petites baies.

Le botaniste et ethnologue Jacques Rousseau a étudié la toponymie du lac Mistassini. Il affirmait, en 1948, que c’est par erreur qu’on avait donné le nom de Pénicouane à cette baie. Cela ressort les informations qu’il avait lui-même recueillies auprès des Cris de la région. En effet, ceux-ci identifient la baie sous le nom de Wakotowkow, hautes berges abruptes. Ils attribuaient le nom de Pénicouane ou mieux encore, celui non déformé de Pipounichouane, à une rivière. Ce cours d’eau débouche dans une baie située à quelques kilomètres plus au nord-est dans le lac Mistassini.

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On peut se fier aux descriptions des lieux et aux mentions du toponyme. James Richardson l’a appelé « bay called Poonichuan » en 1870. Henry O’Sullivan  la nomme Ponachuan Bay, en 1899 (?). On la voit aussi sur deux cartes publiées, l’une en 1900 par le département de la Colonisation et des Mines du Québec (« Ponichouan or Winter Bay »). L’autre en 1903 publiée par le Geological Survey of Canada (Punichuan Bay). En regardant ces cartes, on en arrive à la conclusion que ladite baie Pénicouane comprendrait toute l’extrémité sud-ouest du lac Mistassini. C’était à l’intérieur d’une ligne tirée à partir de la pointe Crevier. Cette ligne monte donc en direction nord-est jusqu’à la hauteur de la pointe sud de l’île Manitounouc. Malgré l’avis de Rousseau, la Commision n’a pas modifié le nom de Pénicouane pour celui de Wakotowkow.

De surplus, celui de Pipounichouane se rattache au cours d’eau décrit plus haute. Les deux toponymes, de même origine, ont donc continué à évoluer en parallèle. Ils signifieraient campement d’hiver. Bien qu’une autre source ait aussi fourni la traduction « là où le courant cesse, de pun, fin, arrêt et chiwan, courant. Comme Rousseau et O’Sullivan ont été directement en contact avec les Cris, on devrait privilégier leur approche. Ainsi, ce serait « campement d’hiver » retenu comme traduction, de « pipoun », « hiver » et « siwin », « campement temporaire ».

La baie Piounichouane. Source de l’image : nibiischii.com.

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