L’attitude du Canada sur la canalisation

L’attitude du Canada sur la canalisation : l’assentiment de l’Ontario et de Québec requis

Avant d’agir, Ottawa s’assurera l’assentiment de l’Ontario et de Québec et attendra la décision du Sénat des États-Unis.

Ottawa, 28 octobre 1939. — Depuis un grand nombre d’années on entend parler de la canalisation du S.-Laurent aux États-Unis et au Canada, de l’exploitation conjointe d’un énorme développement hydraulique international.

Ce projet a fait le sujet d’une volumineux correspondance, de pourparlers et d’échange de notes diplomatiques entre les doux pays. Une nouvelle de Washington ressuscite les rumeurs à ce sujet, mais jusqu’à présent sans confirmation officielle de la part du gouvernement fédéral.

Depuis quelques jours, il semble y avoir des indications bien que le Canada soit en guerre, que ce projet pourrait revenir sans retard sur le tapis. Il n’y a eu aucune confirmation ou dénégation de la nouvelle publiée il y a quelque temp» à l’effet que l’honorable Mitchell Hepburn, premier ministre d’Ontario, avait retiré son opposition au projet,

À Washington, hier, le président Roosevelt a déclaré que le vieux traité suggéré pour la canalisation du S.-Laurent avait été mis de côté. Ceci semble indiquer que de nouveaux pourparlers seront entamés et on croit même qu’une proposition à ce sujet aurait été faite au gouvernement du Dominion.

Le 23 mal 1938, M. Cordell Hull, secrétalre d’État des États-Unis, a soumis au gouvernement du Canada de nouvelles propositions en vertu desquelles les deux pays développeraient conjointement l’énergie électrique et les facilités de transport des grands lacs et du S.-Laurent. Ces propositions contenaient des modifications au projet original. Cependant à cette date, l’honorable, Mitchell Hepburn, premier ministre d’Ontario, déclara qu’au point de vue économique le projet n’était pas justifié.

Que fera le gouvernement Godbout ? Depuis la déclaration de la guerre., l’honorable M. Hepburn a laisse entendre qu’il serait disposé à coopérer avec les autorités fédérales, en dépit du différend qui existait depuis deux ans entre lui et le très honorable Mackenzie King sur cette même question. Anticipant un développement industriel considérable, à cause des besoins provenant de la guerre, non seulement au Canada mais aussi aux États-Unis, ceux qui favorisent la canalisation du Saint-Laurent aimeraient voir réaliser cette entreprise de $500,000,000 comme moyen d’augmenter l’énergie électrique.

L’Ontario ne faisant plus d’opposition au projet, il resterait maintenant à obtenir l’opinion du nouveau gouvernement de la province de Québec dirigé par l’honorable M. Godbout.

Question débattue depuis 1902

Les négociations concernant la canalisation du S.-Laurent datent de 1902 et ont conduit à la signature d’un traité, le 18 Juillet 1932 sur le principe d’un développement International conjoint. Le Sénat américain ayant refusé d’approuver cette entente, d’autres négociations ont été entamées de temps à autre.

Washington, en mal 1938, a suggéré une voie navigable de 27 pieds de profondeur, de la tète des Grands Lacs à l’océan, les plana devant être préparés par une commission Internationale de dix membres. Ce fut la dernière proposition faite par les États-Unis.

Les États-Unis donneraient crédit au Canada pour le coût des canaux et autres travaux réalisés en territoire canadien. Dans le temps, on calculait que le projet coûterait encore au Canada dans les $38.000.000.

Quels que soient les nouveaux pourparlers à ce sujet, il est bien entendu qu’aucune décision ne sera prise sans le consentement de Québec et d’Ontario, et de plus, rien de définitif ne sera fait avant que le Sénat des États-Unis se soit prononcé. Dans ces conditions, il est possible que cette question soit discutée à la prochaine session fédérale.

Au ministère des affaires extérieures on ne fait pour le moment aucun commentaire sur la dépêche de Washington.

(C’est arrivé le 28 octobre 1939).

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— J'aurais coupé la parole à cet insulteur public, avant même qu'il eût ouvert la bouche! — Il me semble que pour couper la parole, il faut au moins avoir laissé parler! — Pas en Amérique, monsieur, pas en Amérique! » (Robur le Conquérant par Jules Verne). Photo de Megan Jorgensen : Lac Ontario en hiver.
— J’aurais coupé la parole à cet insulteur public, avant même qu’il eût ouvert la bouche! — Il me semble que pour couper la parole, il faut au moins avoir laissé parler! — Pas en Amérique, monsieur, pas en Amérique! » (Robur le Conquérant par Jules Verne). Photo de Megan Jorgensen : Lac Ontario en hiver.

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