Territoire Non Organisé de Rivière-aux-Outardes
Le territoire non organisé de Rivière-aux-Outardes fait partie de la Municipalité régionale de comté de Manicouagan, un immense territoire longeant le fleuve St-Laurent sur plus de 140 kilomètres. Constitué le 1er janvier 1986, le TNO de la Rivière-aux-Outardes regorge de ressources naturelles telles la forêt, les mines, l’hydroélectricité et beaucoup plus. Le territoire de ce TNO est de 37 583 kilomètres carrés
Barrage Daniel-Johnson
Ce barrage de la société d’État Hydro-Québec, érigé sur la rivière Manicouagan, à quelque 180 km au nord de Baie-Comeau dans la région de la Côte-Nord, fait partie des installations hydroélectriques de Manic-Cinq, les plus puissantes du complexe Manic-Outardes. Il alimente une centrale d’une puissance de 1 292 000 kW. Cet ouvrage dont les travaux ont débuté le 3 octobre 1962, constitue le plus grand barrage à voûtes multiples et contreforts au monde. Le 26 septembre 1968, le premier ministre Daniel Johnson (père) devait procéder à son inauguration lorsqu’il fut trouvé mort le matin même, emporté par une thrombose coronarienne. Dès le 20 octobre 1968, son successeur, Jean-Jacques Bertrand, annonçait que l’ouvrage serait nommé Barrage Daniel-Johnson, pour commémorer le premier ministre défunt. La carrière politique de Daniel Johnson (1915-1968) débute en 1946, alors qu’il est élu député de l’Union national dans la circonscription de Bagot. Ministre des Ressources hydrauliques de 1958 à 1960, il sera élu chef de l’Union nationale en 1961, puis deviendra premier ministre du Québec en 1966. Variante : Barrage Manic-Cinq.
Canton de Desruisseaux
Le canton inhabité de Desruisseaux, dénommés en 1963 et situé à l’ouest du réservoir Manicouagan, est relié par son réseau hydrographique à la rivière Mouchalagane, le plus occidental des cinq grands cours d’eau qui alimentent le lac de retenue par le nord. Le point culminant de son relief s’élève à 685 mètres au centre-est. Félix Desruisseaux (1819-1848) fut ordonné prêtre en 1843. Vicaire à Saint-Vallier (1843-1844) e3t curé de Carleton sur la baie des Chaleurs (1844-1848), il a été le premier prêtre séculier à exercer son ministère dans les missions de Mingan et au Labrador, en 1847 et 1848. Un lac, désigné vers 1916, honore le même personnage dans le canton de Bissot.
Canton de Fafard
Limité à l’ouest à la fois par la rivière Godbout et son tributaire le ruisseau Ashini Est et, à l’est, par la rivière de la Trinité, le canton de Fafard est arrosé par plusieurs étendues d’eau, notamment le lac Godbout, le plus grand, situé sur la limite sud, à 137 m d’altitude, à quelques kilomètres au nord de Godbout. Cette division géographique rappelle la mémoire de Fernand Fafard (1882-1940), arpenteur et homme politique qui a exercé sa profession en Abitibi, dans le Haut-Saint-Maurice et dans le la Lac-Saint-Jean. Il a été président de la Corporation des arpenteurs-géomètres de la province de Québec, député fédéral de L’Islet (1917-1940) et sénateur en 1940, peu de temps avant sa mort. Proclamation : 1919.
Canton Godbout
Proclamé en 1919, couvrant 80 940 ha et dépassé en superficie seulement par le canton de Morency, son voisin à l’ouest, celui de Godbout a comme forme approximative un quart de cercle, limité à l’est par la rivière du même nom de même que par un chemin forestier. Séparé du fleuve par le canton de Franquelin, sa topographie varie entre 100 m dans la vallée de la rivière Godbout et plus de 450 m en plusieurs points. Il est inhabité, couvert de forêts et traversé au nord-ouest par un chemin forestier. Cette désignation, reprenant le nom d’une rivière connue depuis le XVIIe siècle, rend hommage à Nicolas Godebout ou Godbout (1634-16740, un Normand, arrivé en Nouvelle-France à l’âge de 21 ans. En 1670, ce navigateur est cité dans les Relations des Jésuites par le père Charles Albanel. Cette-année-là, il s’installe à l’île d’Orléans et devient défricheur. Il signait Godebout ou Godeboust. Avec le temps, la voyelle « e », entre les consonnes « d » et « b » s’est élidée.
Lac Mathevet
Dans l’arrière-pays de la Côte-Nord et située à quelque 130 km au nord-est de Manic-Cinq, dans la MRC de Manicouagan, cette nappe d’eau se déverse dans la rivière Mathevet qui, au terme d’une course de 23 km, se jette dans le réservoir Manicouagan. La Commission de géographie du Québec a donné le nom de Mathevet au lac d’après Jean-Claude-Mathevet, prêtre sulpicien et missionnaire en Nouvelle-France, sous le Régime français, et plus tard aussi sous le Régime anglais. Né en France en 1717, ordonné prêtre en 1747 à Québec, Mathevet est mort à Montréal en 1781. Il a consacré sa vie à l’apostolat auprès des Algonquins, puis parmi les Iroquois. Grand spécialiste de la langue algonquine, il écrivit une grammaire de cette langue (1761), de même que des sermons, une histoire sainte et une vie de Jésus-Christ en algonquin. Mathevet connaissait également très bien la langue iroquoise. Il a laissé onze cahiers de sermons dans cette langue, ainsi qu’un lexique dans la langue des Loups, nation qui, après avoir habité sur les rives de la rivière Delaware, migra dans la vallée de l’Ohio à, et dont quelques survivants habitent aujourd’hui la vallée de la rivière Thames, en Ontario. Les Algonquins avaient surnommé le missionnaire Ouakoui, qui veut dire le ciel. La dénomination de la rivière est bien postérieure à celle du lac acceptée en 1960 par la Commission de toponymie l’a ainsi désignée, à la suggestion du ministère des Transports qui avait besoin d’un nom pour un pont qui l’enjambe.
Lacs Nouvel
Situés sur la Côte-Nord, les lacs Nouvel, deux nappes d’eau d’égales dimensions reliées par la passe Étroite et qui atteignent une superficie de 27 km carrés, alimentent le réservoir Outardes Quatre par une décharge coulant sud-ouest, la rivière Nouvel. Toutes ces entités géographiques se retrouvent dans les limites de la MRC de Manicouagan. Le toponyme honore la mémoire du père jésuite Henri Nouvel ou Nouvelle qui, de 1663 à 1669, fut missionnaire chez les Montagnais de la Côte-Nord; il a laissé des récits de ses explorations.
Lac Qu’Appelle
Situé à environ 80 km au nord de Baie-Comeau et à près de 400 m de hauteur, le lac Qu’Appelle, long de 3,4 km et large souvent de moins de 1 km, constitue la source de la rivière du même nom, court affluent de la rivière Isoukustouc. Les circonstances entourant la création de ce nom sont inconnues, de même que l’année de sa désignation. Sur la carte de Gustave Rinfret (1913), le lac n’est pas identifié sous le nom de Qu’Appelle, contrairement à la rivière qui a cette dénomination, mais sous celui de Babet. Le nom de la rivière a donc été étendu à celui du lac entre 1913 et 1969, année de la publication du Répertoire géographique du Québec. Ce toponyme est le même que celui d’origine légendaire, qu’on trouve en Saskatchewan où il désigne une rivière et une localité. On estime que ce nom lui a été attribué à cause de l’écho remarquable qui se fait entendre dans la vallée de la rivière Qu’Appelle lorsque la glace craque au début de l’hiver.
Rivière Régis
Sur la Côte-Nord, à 75 km au nord-ouest de Port-Cartier, une zone de montagnes renferme les sources de la rivière Régis. Cet affluent de la rivière Toulnustouc coule en direction sud-ouest sur environ 21 km, pour se déverser à l’extrémité nord du lac Sainte-Anne. Le toponyme évoquerait le souvenir d’un Montagnais du nom de Régis,m qui venait autrefois trapper aux alentours de la rivière depuis la réserve indienne de Betsiamites. Le patronyme Régis se retrouve, aujourd’hui encore, en usage dans la nation montagnaise.
Île René-Levasseur
Étendue de terre presque circulaire de 2020 k, carrés de superficie et d’environ 80 km de diamètre, l’île René-Levasseur émerge du réservoir Manicouagan, à quelque 200 km au nord de Baie-Comeau. Cette île de l’arrière-pays de la Côte-Nord, considérée comme la deuxième île en importance au monde l’intérieur d’un lac, créée en 1968, lors de la mise en eau du barrage Daniel-Johnson, renferme de grands plans d’eau, notamment les lacs Du Chaunoy et Observation. Le mont Babel culmine au centre de l’île à plus de 950 m. Cette désignation évoque la mémoire de René Levasseur, ingénieur et directeur du chantier de Manic-Cinq, est décédé à l’âge de 35 ans, quelques jours à peine avant l’inauguration officielle du barrage Daniel-Johnson. À la suite de brillantes études à l’école polytechnique de Montréal, il entre au service d’Hydro-Québec en 1960 et supervise la fin des travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Carillon. Affecté, en 1962, au barrage de Manic-Cinq, aujourd’hui désigné Daniel-Johnson, il devient ingénieur en chef en 1964 et directeur du chantier en 1965. Tragique ironie du sort, le premier ministre québécois de l’époque, Daniel Johnson, meurt peu de temps après René-Levasseur sur le site même de ce barrage qu’ils devaient, « ensemble », inaugurer.
Lac Guitare
Cette petite étendue d’eau de 900 m de longueur, située dans le territoire non organisé de Rivière-aux-Outardes, sur la Côte-Nord, se décharge par un émissaire vers d’autres petits lacs qui alimentent la rivière aux Outardes. Le lac Guitare tire son nom de sa configuration, qui ressemble aux contours de cet instrument de musique. Le toponyme métaphorique a été relevé en 1981 et son usage attesté par des travailleurs forestiers qui l’utilisaient couramment.
Lieu-dit Micoua
Lieu-dit de la MRC de Manicouagan, Micoua est situé sur la Côte-Nord à environ 10 km des barrages Outardes-Quatre, à l’ouest, et Manic-Trois, à l’est. En 1967, lors de la construction de ces ouvrages, Hydro-Québec aménage un village temporaire de maisons mobiles, avec hôpital, école et église où sont groupés près de 4 000 habitants. La fin des travaux, en 1976, amène la disparition des habitations. Aujourd’hui, il n’y subsiste qu’un poste de transport d’énergie, le poste Micoua, à partir duquel Hydro-Québec élève la haute tension de 315 000 à 735 000 volts pour mieux répondre à la demande croissante d’électricité. Nom d’origine montagnaise, Mikou évoque la couleur rouge.
Canton de Hachin
Dénommé en 1962, ce canton se trouve à quelque 300 km au nord-ouest de Baie-Comeau, dans le bassin supérieur de la rivière aux Outardes, au sud-est des monts Otish. Totalement inhabité, le territoire est couvert d’une multitude de lacs, presque tous encore innomés. Le toponyme évoque André Hachin, dit Saint-André (1643-1700), procureur fiscal substitut pour la seigneurie de Montréal à partir de 1667 et procureur en titre en 1677. Devenu sergent à Montréal en 1680, il sera destitué dès l’année suivante par Dollier de Casson et le nouveau procureur fiscal, Jean Gervaise. Par la suite, Achin sera la forme courante du patronyme mais le toponyme a conservé le H initial.
Canton de Grandin
Situé à environ 30 km à l’ouest de l’arc septentrional du réservoir Manicouagan, le canton de Grandin est arrosé à l’ouest par la rivière Matonipi, affluent de la rivière aux Outardes, à l’est par un cours d’eau secondaire et, à peu près sur toute la surface, par de nombreux petits cours d’eau sinueux. Ce réseaux hydrographique aux contours imprécis et capricieux évolue sur un terrain accidenté dont le plus haut sommet atteint 803 m d’altitude alors que la vallée de la rivière Matonipi se situe à moins de 500 m. Cette division géographique est identifiée par le nom du père oblat Vital-Justin Grandin (1829-1902) arrivé à Saint-Boniface (Manitoba) en 1854, l’année même de son ordination à Marseille. Il a évangélisé les Indiens de la Saskatchewan, notamment après sa consécration comme évêque de Saint-Albert (Alberta) où il n’a jamais cessé de se dépenser auprès des Cris et des Pieds-Noirs.
Canton de Morency
Ce territoire cantonal se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Baie-Comeau sur la Côte-Nord. Sa superficie, qui atteint 1 100 km carrés, est cinq fois plus grande que celle de la moyenne des cantons dont l’étendue varie entre 210 à 260 km carrés. Il est borné à l’ouest par la rivière Manicouagan, et, au nord, par les rivières Toulnustouc et Pistuacanis. Son nom rappelle David-Charles Morency (1847-1902), orfèvre et arpenteur. Après des études au collège de Lévis et au Séminaire de Québec, in entreprend une carrière en orfèvrerie qu’il délaisse pour l’arpentage en 1879. Dès 1881, il est nommé inspecteur des Arpentages au département des Terres et Forêts. Il y demeure jusqu’à son décès en 1902. Proclamation en 1920.
Lac Polynésien
De forme irrégulière et alimenté par ses voisins innomés du nord, ce lac de la Côte-Nord se situe à environ 7 km à l’ouest du réservoir Outardes Quatre et à 80 km au nord-ouest de Baie-Comeau. Ses eaux alimentent au sud-ouest le lac Carteret, important élargissement de la rivière du Remous. Paru dans des documents cartographiques vers le milieu des années 1970, dont une carte d’une compagnie d’aviation spécialisée dans le vol de brousse, cet hydronyme, dont l’origine est inconnue, fait penser aux habitants ou à tout ce qui concerne la Polynésie, ce vaste ensemble d’îles et d’archipels de l’océan Pacifique situé à l’est de l’Australie.
Voir aussi :
- Ville minière de Micoua
- Manicouagan et ses environs
- Territoire non organisé de la rivière Mouchalagane
- Lac Auriac et rivière Auriac
