Territoire non organisé de Lac-au-Brochet
Constitué le 1er janvier 1986, le territoire non organisé de Lac-au-Brochet est situé dans la municipalité régionale de comté de La Haute-Côte-Nord qui fait partie de la région administrative de la Côte-Nord. La superficie totale de cette unité territoriale est de plus de 9 645 kilomètres carrés.
Lac en Dentelle
Cette nappe d’eau de 8 km de longueur appartient au bassin de la Betsiamites et se trouve à une quinzaine de kilomètres à l’ouest du lac au Brochet, à l’intérieur de limites du territoire non organisé du même nom, dans l’arrière pays de la Haute-Côte-Nord. Par l’entremise de la rivière en Dentelle qui rejoint les lacs Roy et Betchie, le lac en Dentelle constitue un des nombreux cours d’eau alimentant le réservoir Pipmuacan. Ce nom d’origine descriptive, qui a longtemps figuré sur la carte du Québec sous la forme Lac Dentelle, évoque, par analogie, la morphologie du lac dont les berges sont fortement découpées.
Canton Des Hayes
À 60 kilomètres au nord de Forestville, le canton de Des Hayes est constitué d’un relief quadrillé par des alignements de lacs, de rivières et de ruisseaux. À l’est, descendant les rivières Boucher et du Portage, affluents de la rivière Betsiamites dont le parcours, au sud-ouest, s’étale en un large plan d’eau. Jean Des Hayes ou Deshayes (il signait parfois Deshaies), dont on ignore la date de naissance et les antécédents en France, vint à Québec en 1685. Un an après son arrivée, il effectua le relevé hydrographique hydrographique du Saint-Laurent en aval de Québec puis quitta la colonie sans raison connue, pendant seize ans. La publication de ses cartes marines, devenues instruments de base à la navigation, lui valut le poste d’hydrographe du roi en Nouvelle-France en 1702. À son retour la même année, il enseigna le pilotage et la navigation et dessina, deux ans plus tard, la carte de la rive nord du Saint-Laurent. La dernière production cartographique de cet hydrographe réputé justifie le choix de la Côte-Nord pour y désigner un canton de son nom, en 1954. Jean Des Hayes est décédé à Québec en 1706.
Canton Du Thet
À 110 km au nord de Tadoussac, le canton de Du Thet est constitué d’un relief vallonné, baigné de nombreux lacs et drainé notamment par la rivière Isidore qui écoule les eaux des lacs Isidore et Griffiths dans celles du Sault aux Cochons. Il est couvert de forêts et son plus haut sommet atteint 640 m d’altitude. En nommant cet espace géographique en 1954, on a voulu honorer la mémoire du frère jésuite Gilbert Du Thet (vers 1575-1613), mandaté par Antoinette de Pons, marquise de Guecherville, pour aller fermer l’établissement de Port-Royal, en 1612, et fonder celui qui fut appelé Saint-Sauveur (près d’Ellsworth, Maine). Lors de l’attaque surprise de Samuel Argall le 3 juillet 1613, il reçut un coup de mousquet et mourut le lendemain.
Lac Gorgotton
Le lac Gorgotton est situé à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Tadoussac. On le trouve dans la partie nord de la ZEC Nordique, dont il constitue la plus grande nappe d’eau. Aux sources de la rivière des Escoumins, il est dans le voisinage du lac des Cœurs, en amont et de la rivière des Savanes, qui vient rejoindre la rivière des Escoumins un peu en aval. Ce plan d’eau, où la truite abonde, a été relevé et ainsi identifié par l’arpenteur P.-H. Dumais en 1873. Long de plus de 7 km, le lac Gorgotton présente une configuration très irrégulière, qui évoque celle d’un gosier. Du côté est, une colline surplombe le lac d’une soixantaine de mètres, occupant une presqu’île qui le sépare en deux parties et qui pourrait métaphoriquement représenter une pomme d’Adama assez proéminente. Le nom serait un dérivé du vieux terme français « gargueton » qui, dans le parler populaire québécois, a emprunté plusieurs variantes orthographiques : gargoton, gorgoton, gorgottob. Les signfiications les plus couramment attribuées sont : gosier, gorge, pomme d’Adam ; dans un cas, on désigne l’œsophage de la vache. En Anjou (France), on nomme ainsi la trachée-artère, alors qu’en Picardie, le mot identifie un grand parleur. Variante : Lac Croche.
Canton de Janssoone
Le canton de Janssoone se situe à une centaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. Son territoire est arrosé par le réservoir Pipmuacan et la rivière Betsiamites. L’appellation, choisie en 1954, souligne la mémoire du père franciscain Frédéric-Cornil Janssoone de Ghyvelde (1838-1916), originaire des Flandres françaises. Après son ordination, il est d’abord aumônier militaire, puis missionnaire en Terre Sainte (1876) et vicaire custodial en Palestine (1878-1888). Après un premier séjour au Canada, en 1881-1882, il reviendra définitivement s’y installer en 1888. Remarqué par sa prédiction, ses écrits et sa piété, le père Janssoone fonde à Trois-Rivières en commissariat de la Terre Sainte et participe à l’activité franciscaine, particulièrement autour du sanctuaire du Très-Saint-Rosaire à Cap-de-la-Madeleine. On l’a surnommé familièrement « le bon père Frédéric » et l’un de ses biographes n’a pas hésité à le qualifier de « saint François du XXe siècle. »
Lac Kakuskanus
Alimenté par les lacs Monseigneur-Bourdages, au nord-ouest, et La Saulx, au sud, ce lac d’une superficie de 12 km carrés, se déverse dans la rivière du Sault aux Cochons. Le réservoir Pipmuacan est situé à environ 40 km au nord-ouest. Son nom, approuvé en 1948 sous la forme Lac Cacuscanus, serait une déformation graphique de Katakukas Shakikan, toponyme montagnais signifiant « lac qui se sépare en deux parties ». En effet, une bande de terre divise en deux sections l’extrémité ouest de cette entité lacustre. Il se peut également que l’on désigne ainsi l’ensemble de la nappe d’eau comprenant le lac du Sault aux Cochons, séparé du lac Kakuskanus par un étroit passage.
Lac Kergus
Situé aux sources de la rivière du Sault au Mouton, à 45 km environ du village du même nom, sur la Haute-Côte-Nord, ce lac étroit s’étire sur 4,2 km de long et se décharge vers le lac de la Petite Montagne. Connu d’abord sous l’appellation Lac de l’Est, le lac prendra le nom de Kergus en 1848 pour rappeler un officier de l’armée française pendant la guerre de Sept Ans. Le sieur de Kergus, lieutenant en 1741, obtient une compagnie du régiment de Béarn en 1746. Blessé à la bataille de Carillon le 8 juillet 1758, il est tué l’année suivante à la bataille des Plaines d’Abraham. C’est à titre posthume qu’il sera fait chevalier de Saint-Louis.
Canton Le Baillif
Compris dans la MRC de la Haute-Côte-Nord, ce canton se situe à environ 120 km au nord de Tadoussac, dans le bassin supérieur de la rivière du Sault-aux-Cochons. Son nom, adopté en 1954, souligne le passage en Nouvelle-France du père récollet Georges Le Baillif en 1620 et en 1621. Champlain en fait son conseiller et, à ce titre, le délègue à Tadoussac en juillet 1621 afin de trouver une solution aux différends qui opposent François Gravé Du Pont et Guillaume de Caén. À la suite d’une assemblée de notables tenue à Québec en août 1621, le père Le Baillif sera chargé d’exposer les doléances de la colonie en France. De ses entretiens avec le roi, à ce qu’il semble, résultèrent notamment l’interdiction du culte protestant dans la colonie, une trêve entre les compagnies rivales et la construction d’un séminaire. Demeuré en France, le père Le Ballif y fut l’agent général des Récollets du Canada pendant quelques années.
Lac Le Barbier
Mesurant 5 km de long sur 2,3 km de large, ce plan d’eau est situé dans le territoire non organisé du Lac-au-Brochet, dans l’arrière-pays de la côte nord du Saint-Laurent. Il se décharge à travers plusieurs lacs et rivières vers la rivière Boucher, tributaire de la Betsiamites. Un plan forestier l’identifiat par l’appellation de Lac Martin-Pêcheur, mais le nom Lac Barbier est officiel depuis 1948. Venue en Nouvelle-France comme fille du roi vers 1636, Marie Le Barbier épousait Nicolas Marsolet, interprète et commerçant du début de la Nouvelle-France. Il semble qu’elle ait séjourné quelque temps dans la seigneurie de Bellechasse (Berthier( concédée à son mari en 1637. C’est surtout à Québec qu’elle a vécu. Elle y a élevé une famille de dix enfants. Veuve en 1677, elle s’est remariée à Denis Le Maistre en 1681 ; elle est décédée en 1688.
Lac de la Mâchoire du Diable
Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Forestville, cette nappe d’eau de 700 mètres de longueur, perchée à 198 mètres d’altitude, recueille du nord-ouest les eaux de sept petits lacs et d’un autre petit lac situé au sud-ouest, nommé Dablon, avant de se jeter, par un mince filet d’eau, dans la rivière du Sault aux Cochons. Les Huit Lacs est le nom collectif qui les identifie, excluant le lac Dablon. Aucun trait particulier du relief, qui s’élève à 350 mètres au nord du lac, ne justifie, apparemment, la présence de ce toponyme qui devrait décrire un phénomène physique d’envergure, une sorte de gorge ou de défilé dangereux, ce à quoi, par analogie, l’élément Mâchoire fait allusion. Relativement récent, ce toponyme identifie officiellement depuis 1986 cette nappe d’eau qui, l’imagination aidant, peut ressembler vaguement à un crâne ou à une mâchoire vue de profil. À proximité de ce lac, on retrouve un petit plan d’eau qui a tour à tour porté les dénominations de Devil’s Jaw, de Lac à la Mâchoire du Diable et de Lac Dablon, forme désormais officielle.
Canton de Neré
Situé à 55 km au nord de Forestville, le canton de Neré, désigné en 1954, est parsemé de quelques dizaines de plans d’eau dont plusieurs anonymes et du lac Laliberté, formé d’un élargissement de la rivière du même nom. Le toponyme reprend le nom de Jacques Levasseur de Neré (vers 1662 – après 1723), ingénieur militaire qui séjourna plusieurs fois à Québec entre 1694 et 1720. Successeur de Robert de Villeneuve, on lui doit la construction de remparts de terre, l’érection de la redoute du cap Diamant ainsi que celle de batteries dans la Basse-Ville. Créé chevalier de Saint-Louis en 1704, Levasseur se trouva au centre de plusieurs querelles ayant trait au caractère jugé exclusif des fortifications qu’il voulait aménager. Chaussegros de Léry prendra sa relève.
Rivière Rocheuse
Cette rivière, longue d’une vingtaine de kilomètres, se jette dans la rivière Portneuf, à 35 km à l’ouest de Forestville. C’est un cours d’eau encaissé, marqué par la succession de six lacs dont la longueur varie entre 1 et 3 km. Identifié officiellement sous le nom de Rivière à la Loutre dans le «Répertoire géographique du Québec » de 1969, ce cours d’eau a vu son appellation modifiée en Rivière Rocheuse, en 1974. Ce dernier nom paraissait en effet sur un plan local de la compagnie Anglo Pulp daté du 1er mars 1960, en plus de figurer sur un plan du club de chasse et de pêche nommé La Rocheuse. L’origine de la dénomination n’est pas connue, mais il est vraisemblable de penser que la rivière doive sa désignation aux caractéristiques du paysage naturel et en particulier à celles de son propre lit.
Canton de Miller
Ce canton inhabité de la Haute-Côte-Nord se trouve à quelque 90 km au nord de Tadoussac. Arrosé par la rivière du Sault aux Cochons, le territoire est baigné par plusieurs dizaines de petites nappes d’eau identifiées par des noms aussi variés que Nabo, Myrio, Perdu, Plane et autres. Son nom, accepté en 1959, commémore William H. Miller (1893-1959), directeur des arpentages et de la cartographie au ministère fédéral des Mines et des Relevés techniques (1950-1958), conseiller technique du plan de Colombo, créé en 1950 pour le développement des pays du Sud et du Sud-Est asiatique faisant partie du Commonwealth. Miller avait également représente le Canada à diverses conférences internationales sur la cartographie.
Voir aussi :
