Territoire non organisé Caniapiscau
Le Territoire non organisé de Caniapiscau s’étend sur un terrirtoire d’une superficie de plus de 9 985 kilomètres carrés. Faisant partie de la région administrative de la Côte-Nord, ce TNO a été constitué le 1er janvier 1986 et ne comprend aucun habitant.
Lac Maggiolo
C’est dans le territoire non organisé de Caniapiscau, sur la Côte-Nord, qu’on trouve ce plan d’eau de 20 kilomètres carrés de superficie. Il se déverse en direction des lacs Lapointe et Opiscotéo, dans une zone marécageuse du bassin supérieur de la rivière Caniapiscau. Le lac Maggiolo a été dénommé en 1944 pour rappeler la contribution du Génois connu comme le vicomte de Maggiolo à la cartographie des côtes de l’Amérique du Nord. En 1527, il publiait un planisphère qui décrivait l’ensemble de la côte atlantique de ce continent et rendait compte des récents voyages de Giovanni de Verrazano, Florentin qui a exploré la côte nord-est de l’Amérique, appuyé par des capitaux français. Compagnon de celui-ci, Maggiolo indique sur ses cartes le toponyme Francesca (en l’honneur du roi de France François Ier) ainsi que des fleurs de lys pour désigner la côte explorée par Verrazano, Pour plusieurs historiens, ce geste a préludé à l’appellation Nouvelle-France, appliquée par Jacques Cartier aux territoires qu’il visitera quelques années plus tard. Maggiolo avait par ailleurs été déjà indiqué Labrador (Lavorador) sur une carte de 1511.
Lac Kerbodet
Ce lac s’étend sur 23 km carrés au nord du lac Pouterel et constitue l’une des sources de la rivière Caniapiscau. De contour très irrégulier, il est formé, pour une grande partie, d’une tourbière en voie de réticulation. Le toponyme a été officialisé en 1945. Comme plusieurs plans d’eau de cette région, celui- ci a été dénommé pour rappeler un personnage de Bretagne, a été désigné gouverneur de Trois-Rivières en 1651. Kerbodot écrit le nom d’un fief possédé par la famille Guillemot. À cette époque, la région de Trois-Rivières servait d’avant-poste contre les attaques iroquoises. Souhaitant protéger celle-ci et les intérêts de la Compagnie des Cent-Associés, le nouveau gouverneur crée une brigade de miliciens qu’il dirige lui-même. Inexpérimenté et téméraire, il conduit au printemps suivant ses hommes au-devant des Iroquois ; ces derniers, les ayant épiés, leur tendent une embuscade et de nombreux membres de la troupe sont tués, y compris Guillemot.
Lac Nouveau
Parsemé d’îles et de presqu’îles, ce qui le fait grandement ressembler à un labyrinthe, cet élargissement de 83 km carrés de la rivière Caniapiscau se situe dans une région marécageuse du Nord-du-Québec, immédiatement en amont du réservoir de Caniapiscau. Paraissant sur des documents cartographiques au moins depuis 1943, cet hydronyme évoque Arnould de Nouveau, maître de la Chambre aux deniers au début du XVIIe siècle, autrement dit le trésorier responsable du bureau où se règlent et se paient toutes les dépenses de la Maison du roi. Il était aussi un des principaux sociétaires de la Compagnie de Caén. Dirigée par Guillaume de Caén et son oncle, Ézéchiel, cette société s’entend, le 8 novembre 1620, avec le vice-roi de la Nouvelle-France afin de poursuivre le développement et le peuplement à peine commencés de la colonie. En échange du monopole de la traite des fourrures pour une période de onze ans, les de Caén doivent entre autres établir six familles au Canada. La situation générale du pays n’ayant pas suffisamment évolué, la Compagnie des Cent-Associés prend la relève en 1627.
Lac Mercator
Le lac Mercator se trouve à 150 au nord du réservoir Manicouagan et fait partie et fait partie des innombrables lacs situés à la source de la rivière Caniapiscau. Il s’étend sur une longueur de 14 km et sur une largeur de 1,5 km, dans une région au relief prononcé et baignée par une multitude de petits cours d’eau. Ce toponyme célèbre la mémoire de Gerhard Kremer, connu sous le nom de Mercator, mathématicien et géographe flamand né à Rupelmonde (1512-1594). Parmi ses principales réalisations cartographiques, il faut citer une carte de la Terre Sainte (1537), un globe terrestre et un globe céleste créés pour Charles Quint (1541), une grande carte de l’Europe (en 1552 ou après) et un Atlas comprenant 107 cartes, commencé en 1585 et publié au complet en 1595 par ses fils Rumold et Arnold. Bien que ce soit le cosmographe anglais Edward Wright qui en ait établi le canevas et exposé en termes mathématiques la construction, la production utilisée par Mercator, dans sa première grande carte du monde en 1569, le rendit célèbre.
Lac Ménistouc
Ce grand lac, voisin du lac Opocopa et aux sources de la rivière Moisie dont il est une expansion, est situé à 50 km à l’est de la ville minière de Fermont dans l’arrière-pays de la Côte-Nord. Sa partie ouest est occupée par une importante presqu’île. Ménistouc, du mot montagnais ministuk, signifie « île ». Toutefois, la présence d’une presqu’île rend très plausible la modification du mot ministukueidu qui signifie « presqu’île ». Ce toponyme paraît sous la forme Lac Menistouk Pistuagan sur une carte du ministère des Terres et Forêts de 1934.
Lac Le Maistre
Situé entre les lacs Delorme et Porée, ce plan d’eau, comme ses voisins, s’intègre à l’ensemble du réservoir de Caniapiscau. Désigné Lac Lemaître en 1958, corrigé en Le Maistre en 1991, il évoque Jacques Le Maistre, prêtre sulpicien. Surpris par les Iroquois, lesquels s’en prirent également aux ouvriers de la ferme Saint-Gabiel qui travaillaient aux champs, en août 1661, il eut la tête tranchée. La légende rapport que l’empreinte de sa tête se fixa parfaitement sur le mouchoir blanc dans lequel on l’avait enveloppée. Variante : Piihiche Minstuk.
Lac Germaine
Apparu sur une carte du département des Terres et Forêts datant de 1934, ce prénom féminin désigne un lac aux formes pour le moins irrégulière, créatrices de plusieurs presqu’îles et de baies. Il se situe dans le Nord québécois, à une quinzaine de kilomètres de la limite occidentale du Labrador terre-neuvien et à environ 45 km au nord-ouest de la ville de Fermont. Le lac de la Bouteille, source de la rivière aux Pékans, s’étend à moins de 2 km au sud-est de ses rives. Long de 26 km, large de 4 km et d’une superficie de près de 71 km carrés, le lac Germaine reçoit les eaux de ses voisins sud et nord-est et rejette son trop-plein vers le réservoir de Caniapiscau en passant, entre autres, par les lac Ligneron et Opiscotiche, au nord-ouest.
Lac Mingré
À environ 40 km au nord-ouest des localités labradoriennes de Wabush et de Labrador City, cette nappe d’eau possède une superficie d’un peu plus de 70 km carrés, une longueur de 34 km et une largeur de 11 km. Parsemé d’îles et de presqu’îles, le lac Mingré se situe dans une région assez marécageuse, surtout au sud de ses rives. Alimenté par ses voisins nord et nord-est, les lacs Darbanne et Jallet, il se déverse dans le lac Le Prévost, à environ 15 km plus au nord. Adopté par la Commission de géographique en 1945, ce toponyme rappelle présence d’André Mingré ou Migray en Nouvelle-France au XVIIe siècle. On connaît cependant peu de choses de ce pionnier. Célibataire, couvert de dettes au moment de sa mort, il habite Montréal ou les environs mais n’y possède ni terre ni maison. Mingré est tué dans cette ville, par les Iroquois, le 16 septembre 1652.
Lac Lapointe
Ce lac, qui contient plusieurs îles, se trouve à 125 km au nord-ouest de Fermont, à peu de distance à l’est du lac Maggiolo. Long de 32 km, large de 5 km et d’une superficie de plus de 70 km carrés, il se jette vers le nord, dans le lac Chambreaux, élargissement de la rivière Caniapiscau. Cet hydronyme, officiel depuis 1945, honore la mémoire de l’avocat et homme politique canadien Ernest Lapointe (1876-1941), originaire de Saint-Éloi, près de trois-Pistoles. Député fédéral de Kamouraska de 1904 à 1919, Lapointe succède à Wilfrid Laurier dans la circonscription électorale de Québec-est. Dans le cabinet libéral de Mackenzie King, il est ministre de la Marine et des Pêcheries de 1921 à 1924, puis ministre de la Justice de 1924 à 1930 et de 1935 à 1941é À la tête des Libéraux fédéraux du Québec lors des élections provinciales de 1939, Lapointe, qui n’est pas engagé à imposer la conscription, contribua à la défaite du premier ministre du Québec Maurice Duplessis et à la victoire d’Adélard Godbout. En 1942 pourtant, un an après le décès de Lapointe, la conscription était approuvée par référendum tenu à travers tout le Canada.
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