Village de Lourdes-de-Blanc-Sablon
Le village de Lourdes-de-Blanc-Sablon fait partie de la municipalité de Blanc-Sablon, située sur le littoral de la Basse-Côte-Nord, dans la région touristique de Duplessis.
Ce village est située sur une pointe de terre rocheuse et les Amérindiens ont vécu sur cette étendue de terre il y a des milliers d’années. Par temps clair, on peut apercevoir de l’extrémité nord de l’île de Terre-Neuve de l’autre côté du détroit de Belle Isle.
Dans son voyage en 1534, Jacques Cartier parle de Blanc-Sablon. En 1579, le capitaine basque Martin de Hoyarsabal parle aussi de « Beaulsablon » et on est d’avis que c’est la nature sablonneuse du terrain qui pourrait mener les premiers voyageurs à ce choix de nom. Par exemple, il existe à Saint-Malo une anse des Blancs-Sablons, située au sud-ouest, près de Saint-Servan.
Au cours des recherches archéologiques menées ici par une équipe d’archéologues, on a trouvé beaucoup de trésors comme des instruments de silex. En fait, tout le côté ouest de la rivière de Blanc-Sablon a été classifié Site archéologique par le Ministère de la Culture et des Communications en 1989.
Les pêcheurs basques, portugais et français fréquentent ce parage dès le XVIe siècle pour pêcher et chasser la baleine au large de la pointe et après la Conquête britannique, dès les années 1760, des pêcheurs anglo-normands et terre-neuviens viennent à Longue Pointe tous les étés.
Autour de 1780, De Quetteville, une compagnie de pêche, fit de Blanc-Sablon son quartier général pour la région. Ils pêchaient la morue et revenaient aux îles Jersey chaque automne.
Ensuite, dès le début des années 1820, l’abondance des saumons et loups marins attirent des colons de la ville de Québec, de la rive sud du Saint-Laurent, de l’Acadie, de l’île Jersey et de la côte nord-est de la Gaspésie. On raconte que c’est notamment dès 1824 qu’un Terre-Neuvien, Charles Dicker resta à l’endroit à l’année longue. À la même période, des familles francophones de la ville de Québec, Berthier, Montmagny et Gaspé (pour n’en nommer que quelques-uns) arrivent avec l’espoir d’une vie meilleure chassant le phoque et pêchant le saumon.
Plus tard, vers les années 1860, plusieurs familles découragées sont reparties, mais d’autres sont restées : Beaudoin, Dumas, Joncas et Lavallée et leurs descendants habitent toujours la région. À l’arrivée d’une compagnie de pêches de Terre-Neuve en 1890, le village est devenu anglophone. L’école était en anglais, mais des femmes de Terre-Neuve marièrent les hommes francophones et la coexistence entre les deux langues n’était pas troublée…
Le village a d’abord été appelée Longue Pointe. En 1907, le village a été rebaptisé en l’honneur de Notre-Dame-de-Lourdes en France.
Avant 1968, plusieurs familles vivaient sur l’Île du Bassin l’été pour se rapprocher des ressources de la mer et revenaient à la terre ferme l’hiver, près des montagnes pour se protéger des vents forts qui s’abattaient alors sur la région. D’ailleurs, des pêcheurs des Channel Islands, surtout de Jersey, et de Terre-Neuve venaient à tous les étés pour la pêche.
Même si les villages voisins ont opté pour la langue anglaise, Lourdes-de-Blanc-Sablon a conservé son identité française et sa langue. Aujourd’hui, plusieurs résidants parlent anglais et français. Lourdes de Blanc Sablon demeure ainsi le seul village bilingue de la région.
Le Petit Havre, un port de mer naturel, avec ses petites cabanes et ses bateaux reflète bien l’activité traditionnelle de la pêche. Un phare a été aménagé sur l’île Verte et une famille habitait sur l’Île Verte, tout près de Lourdes de Blanc-Sablon, et y opérait ce phare. Ils venaient quelques fois au village afin d’aller chercher des vivres. Depuis, le vieux phare a été remplacé par un phare électrique, mais les maisons y sont toujours.
Voici quelques-uns des attraits du village de Lourdes-de-Blanc-Sablon (d’après le site Web Tourisme Basse-Nord) :
Le Musée Monseigneur Scheffer qui est situé à l’intérieur de l’église de Notre-Dame-de-Lourdes une exposition conserve des souvenirs, des photos, des vêtements liturgiques, des films célébrant la vie et le travail de Mgr Lionel Scheffer. On doit en grande partie à cet évêque la construction de l’hôpital local et de l’église paroissiale au milieu du XXe siècle.
Sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes : Une escalade le long d’un trottoir de bois jusqu’au sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes, visible du village, sera récompensée par une vue panoramique de la communauté et des environs. Une statue de bois de la Madone, sculptée en France, a été élevée dans cet endroit en 1916. Elle surplombe le village du haut d’une colline.
L’Île Greenly : En 1534, Jacques Cartier débarque sur l’île Greenly, à trois kilomètres au sud de Lourdes-de-Blanc-Sablon. L’explorateur la nomme l’« Isle des Ouaiseaulx », en référence aux troupes de macareux moines et de petits pingouins dont de grandes colonies parsèment les terrains rocheuses.
Rappelons qu’en avril 1928, l’île Greenly a fait la une quand, assailli par des vents violents, l’avion Bremen, un monoplan Junkers allemand qui tentait d’effectuer le premier vol transatlantique depuis l’Europe en Amérique du Nord, y a fait un atterrissage d’urgence. Les vacanciers peuvent louer un bateau pour aller voir un monument en granit noir soulignant le vaillant exploit. Les résidences originales des gardiens qui veillaient sur le phare s’y conservent. Une reproduction du Bremen est exposée dans l’aéroport local. Quant à l’appareil endommagé, il a été envoyé en Allemagne où il a été restauré. Il est présentement exposé dans un musée au Michigan.
Une exposition d’archéologie a également été aménagée dans l’aéroport. Cette exposition présente des artéfacts anciens et explique la préhistoire de la région.
La plage sablonneuse de l’Anse aux Dunes : Au nord-ouest de Blanc Sablon, rendez-vous à pied sur les plages de sable jusqu’à l’Anse aux Dunes. Avec un peu de chance, vous pourrez voir des baleines du rivage. De cette large plage, une merveilleuse vue s’ouvre sur l’île aux Perroquets, un lieu de nidification de milliers de macareux.
À cause des dunes environnantes, on y trouve le sable idéal pour la construction de superbes châteaux de sable, des pique-niques mémorables, des observations sur la vie marine, ou simplement de reposantes promenades. Les habitants du lieu y font de grands feux de joie l’été, en particulier lors de la Saint-Jean-Baptiste.

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