
Îlets Jérémie
La côte nord de la partie du Saint-Laurent qui s’étend de la baie des Mille-Vaches jusqu’aux îlets Jérémie est particulièrement pittoresque. Tantôt on voit des plages de galets, tantôt des étendues de sable fauve, plus loin la côte s’élève en corniche sur le fleuve, en murailles de sable ocre, ou encore elle forme dans la montagne de profonds et sombres golfes.
Les anfractuosités profondes forment des gorges, des criques paisibles, des canyons presque invisibles dont les flancs ravinés s’ouvrent sur des baies.
Les Îlets Jérémie font partie de la région touristique de Manicouagan, dans la Côte-Nord, et se trouvent à 140 kilomètres de Tadoussac, à une cinquantaine de kilomères au sud-ouest de Baie-Comeau. On peut observer, par temps clair, une vaste portion de la rive sud, et distinguer les monts du Bic qui s’élèvent à l’horizon.
Un poste français a été établi ici au XVIIe siècle pour faire la traite des fourrures avec les amérindiens Papinachois de Betsiamites. Les Récollets y érigèrent une première chapelle en 1720. Après 1760, c’est la Compagnie de la Baie-d’Hudson qui exploita le poste jusqu’en 1859, établissant son centre d’opérations près de la rivière des Betsiamites.
Une nouvelle chapelle est érigée vers la fin du XVIIIe siècle par le père Labrosse, puis une troisième est bâtie en 1939 à l’initiative du Père Gallant, curé de Sainte-Thérèse-de-Colombier et elle devient un lieu de pèlerinage. Sur le site de cet édifice, on trouve l’autel et la croix du clocher de la deuxième chapelle, ainsi que le missel autographié du père Labrosse.
Le nom de Jérémie rappelle Noël Jérémie dit Lamontagne, l’un des premiers trafiquants de fourrure en Nouvelle-France qui y installa le poste de traite. Ce nom est répertorié dans les registres des missions à l’automne 1672.
Les autochtones qui y habitaient, soit les Papinachois, étaient des gens paisibles et on dit que le nom de ce peuple veut dire «J’aime à rire un peu».
Pour finir, et comme exemple du paternalisme et de la condescendance de certains missionnaires et paltoquets de l’époque, on peut citer le père jésuite Pierre Laure: « Effectivement, ce sont d’aimables gens pour leur inaltérable gaieté; plut à Dieu qu’ils pussent communiquer leur tempérament à leurs intraitables voisins les Esquimaux qu’on n’apprivoisera jamais sans aucun miracle ».

Îlets Jérémie. Photo : Rodrigue Gendron
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