
L’île à La-Chasse, Île à Bouleaux de Terre et île à Bouleaux du Large
Île-à la-Chasse
Située presque à l’extrémité est de l’archipel de Mingan, l’île à-la-Chasse fut témoin du passage du comte Henry de Puyjalon, personnage célèbre de l’histoire de la Minganie. Cette île comprend un grand nombre de lacs et tourbières, refuges par excellence pour des oiseaux. Son littoral a conservé, à certains endroits, les marques évidentes du passage des glaciers.
Voici un petit extrait de l’œuvre de Damase Potvin Le Saint-Laurent et ses îles, dédié à cette île :
Du petit archipel qui s’aperçoit du coin de terre ferme rattachée à la seigneurie de Mingan et qu’on appelle du nom montagnais de Betchouan, l’Île-à-la-Chasse est la principale, du moins la plus étendue. Elle mesure un mille et demi de longueur par à peu près trois quarts de mille de largeur. Elle s’étend à un mille de la terre ferme entre l’Île-aux-Perroquets de Betchouan, – car il y a dans les Îles Mingan, une autre Île-aux-Perroquets où se trouve un phare qui tel que posé sur l’île ressemble de loin à une frégate à l’ancre, – et l’Île Sainte-Geneviève.
Autour, on voit quelques îlots rocailleux. Du côté sud de l’ÎIe-à-la-Chasse il y a un havre où hivernaient une partie des goélettes des pêcheurs de Betchouan quand ce hameau était habité.
C’est le havre McLeod du nom d’un capitaine de la Nouvelle-Écosse qui passa l’hiver de 1859 en cet endroit pour y faire la chasse aux loups marins au printemps. On commença à faire hiverner les goélettes dans ce havre au printemps de 1873. Les hivers suivants, toutes les goélettes des pêcheurs de Betchouan étaient placées là. Mais ce ne fut pas pour longtemps car en 1889, le dernier habitant de Betchouan quittait l’endroit pour aller résider à Havre Saint-Pierre, à dix-huit milles de là.
Ce hameau de Betchouan fut établi en 1872 par à peu près toute la population de Kégaska – vingt-deux milles de Natashquan – qui était venue des Îles-de-la-Madeleine en 1854. Pour des raisons qu’on ne connaît pas bien, ces Madelinots vendirent leurs cabanes de Kégaska à des colons émigrés de Terreneuve et s’en furent s’établir à Betchouan. Mais il faut croire que Kégaska n’était pas un endroit bien hospitalier car ses nouveaux habitants, les Terreneuviens, le quittèrent à leur tour quelques années après. En 1881, à Betchouan, on comptait trente familles.
Mais comme Kégaska, en ces dernières années, Bctchouan fut déserté et en 1905 il ne restait plus là qu’une seule famille du nom de Salsman.
Et c’est dans cette famille que le 17 août 1905, le jeune Roger-Raymond de Puyjalon, âgé de huit ans, vint chercher du secours. Le matin, sur l’Ile-à-la-Chasse, il avait trouvé son père mort dans la cabane qu’il habitait depuis plusieurs années et avec lequel le jeune garçon était venu passer une partie de ses vacances.
(D’après Damase Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles, Éditions Garneau, 1945).
Île à Bouleaux de Terre
Déjà connue sous le nom d’Îsle au Boulleau en 1735, l’île à Bouleaux de Terre est une composante d’un groupe de deux îles semblables et rapprochées de l’archipel de Mingan. Bien que le spécifique Bouleau(x) remonte à l’hydrographe Richard Testu de la Richardière (1735), l’appellation officielle, relevée par la botaniste Marcelle Gauvreau en 1943, se rattache à la désignation de l’hydrographe Bayfield en 1832, alors qu’il avait ajouté sur sa carte le qualificatif Inner au mot Island. Située à 6 km au sud de l’embouchure de la rivière Mingan, elle est précisément celle des deux îles qui est la plus proche de la terre ferme.
La préposition au singulier, on la découvre aussi dans Grande Île à Bouleaux, toponyme relevé par le frère Marie-Victorin en 1926. Le nom montagnais de cette île est Ketshekauskuiau, il y a des bosquets de bouleaux dispersés ici et là. Variante : Île Degrat.
Île à Bouleaux du Large
Contrairement à sa proche voisine située à 1 km au nord, cette île de l’archipel de Mingan n’a pas été identifiée en 1735 par Richard Testu de la Richardière. Nommée Outer Birch Island par l’hydrographe Bayfield en 1832, sa position extérieure ou plus avancée dans la mer par rapport à l’île à Bouleaux de Terre est à l’origine de sa signification.
Bien que l’appellation Petite île aux Bouleaux, attestée par Gustave Rinfret en 1913, soit encore employée, le toponyme Île à Bouleaux du Large, relevé par le botaniste Marcelle Gauvreau en 1943, se répand de plus en plus. Basse et plate, l’île à Bouleaux du Large qui dépasse légèrement 15 m de hauteur est deux fois plus basse que sa voisine au nord. Le nom montagnais de cette île est Ketshekauaskuias, il y a des bosquets d’arbres et d’arbustes dispersés ici et là. Variante : Île Waskwej.

Vue panoramique avec une île au fond. Photo de GrandQuebec.com.
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