Faune et flore de Minganie
La MRC de Minganie s’étend sur près de 130 mille kilomètres carrés et est donc la plus grande de toutes les municipalités régionales de comté du Québec.
Aujourd’hui, c’est une région en plein développement et c’est une destination touristique extraordinaire, habitée par une multitude de représentants variés de la faune et de la flore.
Plusieurs espèces sont exploitées de façon régulière depuis des siècles, ceci a été d’ailleurs la raison de l’établissement des premiers villages permanents.
C’est le cas, entre autres, des espèces marines, telles que flétan, homard, crabe, pétoncle, crevette, sébaste, mye (mactre de Stimpson) et hareng.
La pêche au saumon se pratique sur de nombreuses rivières, ainsi que la pêche à la truite et à la ouananiche sur les lacs. Plusieurs cours d’eau sont ouverts pour la pêche sportive libre.
Cependant, la pêche à la morue fait l’objet d’un moratoire à cause de la situation précaire de l’animal. D’autres espèces, dont l’oursin, le couteau et le loup de mer, font présentement l’objet d’expériences scientifiques.
Le loup-marin, prédateur de plusieurs poissons tels la morue, le saumon et le hareng a causé des baisses importantes de la population de certaines espèces. En effet, des espèces sont aujourd’hui en péril grâce aux pressions de Brigitte Bardot dans les années 1990, qui ont fait chuter considérablement les quotas permis pour la capture de loup de mer. En conséquence, ce prédateur a anéanti toute une population de morues.
Quant aux mammifères terrestres, on distingue avant tout le chevreuil qui habite sur l’île d’Anticosti. Mais il y a des caribous des bois, des orignaux, des cerfs de Virginie, des lièvres d’Amérique, des rats musqués, des renards roux, des martres d’Amériques, des souris sylvestres, des chauve-souris. L’ours noir est l’animal le plus grand et dangereux qui habite en Minganie (ursus americanus), alors que la loutre (lutra canadensis) a presque disparu. Le castor quant à lui est, tout naturellement, l’un des animaux les plus répandus, même si sur l’île d’Anticosti, l’espèce la plus abondante est le cerf de Virginie.
Quant à la flore, il y a différents petits fruits sauvages comestibles, dont le bleuet, l’airelle vigne d’Ida (graine rouge) et la chicoutai (plaquebière). On commence l’exploitation commerciale de ces ressources. Actuellement, des études sont en cours, afin d’évaluer les potentiels d’exploitation de la chicoutai.
Pour observer la faune et flore en Minganie, on peut profiter de plusieurs sites de camping, aménagés à Longue-Pointe-de-Mingan, à Havre-Saint-Pierre, à Aguanish et à Natashquan le long du littoral. Une douzaine de sites de camping sont aussi aménagés sur des îles de l’Archipel-de-Mingan et cinq sites se trouvent sur l’île d’Anticosti.
Lac à l’Aigle : Immédiatement à l’est du lac Froisdevaux, dont il reçoit le trop-plein, et à 123 kilomètres au nord-est de Sept-Îles, cette étendue d’eau, longue de 14 kilomètres, large de 3,2 kilomètres et d’une superficie de 24 kilomètres carrés, constitue la source principale de la rivière Lavaivre qui se jette dans le lac Manitou. L’aigle, l’un des plus grands oiseaux de proie diurnes, occupe une place importante dans la toponymie québécoise. On le retrouve sur la Côte-Nord et on y a identifié l’aigle royal ou doré, au corps sombre et à la nuque dorée, et le pygargue à tête blanche, dont l’adulte, à tête et à queue blanches, facilement reconnaissable, a été choisi comme emblème national des États-Unis. Symbole de puissance, de fierté ou de noblesse, l’aigle alimente aussi la mythologie amérindienne qui en fait un large usage. Cet hydronyme paraît sur divers documents cartographiques depuis la fin des années 1930. Le lac à l’Aigle est situe sur le territoire non organisé du Lac-Jérôme.
En Minganie, à l’est de Sept-Îles, Rivière-au-Tonnerre, sur la route 138 doit son appellation au bruit des cascades qui dévalent une cinquantaine de mètres dans ses parages. Dans le vieux temps, on a surnommé le lieu, colonisé par des gens de Paspébiac sur la baie des Chaleurs, Boum Boum River, Thunder River.
Plus à l’est, coule la rivière Bat-le-Diable. L’ethnologue Jean-Claude Dupont a rapporté dans « Entre Beauce et Acadie – Facettes d’un parcours ethnologique, en 20011 : « À l’est, le Grand Esprit a nom Manitou ou Manto ; il peut être bon ou mauvais, auquel cas on l’appelle Matchimanto. Il est aussi fugace et omniprésent que Windigo et même plus, car il apparaît plus de quarante fois sur les cartes géographiques du Québec, surtout à l’Est mais jamais au sud du Saint-Laurent.
Si l’on en croit des informateurs innus de Mingan, il se cache en un lieu précis : dans un goulot qui sépare les deux parties du lac Manitou, nommé Motowi État, ce qui signifie le monstre est là. Quand on l’approche, il se manifeste bruyamment par des tourbillons qui obligent les chasseurs à le contourner, l’endroit étant redouté et tabou. Serait-ce pour conjurer ce démon ou quelque mauvais esprit que, tout près, coule la rivière Bat-le-Diable ?

Lire aussi :
- MRC de Minganie
- Castor
- Cerf de Virginie
- Lièvre d’Amérique
- Chauve-souris au Québec
- Parler à l’ours noir
- Poissons du Québec
- Saumon de l’Atlantique au Québec
- Omble de fontaine
- Utilité des chauves-souris
- Aquanish
- Île d’Anticosti et le tourisme
- Patrimoine de la Côte-Nord
- Archipel de Mingan