Petite chapelle de Tadoussac : La plus ancienne église en bois au Canada
La Petite chapelle de Tadoussac, appelée aussi la « Chapelle des Indiens », fut édifiée en 1747 par les missionnaires jésuites dans leurs efforts d’évangélisation des Montagnais. On y célèbre la première messe en 1750. Elle a été classée monument historique national en 1965.
L’église conserve une vaste collection d’objets religieux d’antan et offre une interprétation de la vie des missionnaires au XVIIe XVIIIe siècles.
À l’époque, l’œuvre missionnaire voulait avant tout propager la foi chrétienne dans les régions les plus éloignées. Encore fallait-il s’installer dans des lieux de rassemblement de la population. Ainsi, les missions s’établissaient à proximité des cours d’eau facilitant le déplacement des embarcations et tel est le cas de la Petite Chapelle de Tadoussac.
Une première chapelle missionnaire apparaît à Tadoussac en 1617, mais ce bâtiment d’écorce est détruit aussitôt après le départ des Récollets, obligés de quitter la Nouvelle-France après la brève victoire des frères Kirke, en 1629.
En 1640, les Jésuites construisent une nouvelle chapelle, remplacée en 1661 par une église en pierre qui sera rasée par le feu en 1664.
C’est donc en 1747 que cette chapelle dite « des Indiens » est érigée par le père Claude-Godefroi Coquart, dont l’œuvre est financée par l’intendant Bigot.
Couverte de bardeaux rouges, la chapelle est rectangulaire. Sa façade est surmontée d’un clocher à une lanterne et l’ensemble est coiffé d’un toit conique supportant une croix.
La façade est percée d’une porte à deux battants et d’une fenêtre cintrée dans le pignon. Les murs de la chapelle sont en colombages et couverts d’un lambris de planches horizontales.
L’intérieur est dépouillé, le seul ornement est un tabernacle attribué au sculpteur Pierre Émond.
L’adresse de la Petite Chapelle de Tadoussac :
Rue Bord de l’Eau,
Tadoussac
Québec
G0T 2A0.
Téléphone : 418 – 235-4657.
Village de Tadoussac, note historique
Doté d’un décor exceptionnel fait de montagnes et d’eau, de roc et de verdure, ce village implanté à 222 km au nord-est de Québec, constitue le seuil de la région de Manicouagan et l’entrée du fjord du Saguenay, tout près de Sacré-Cœur et de Bergeronnes, sur la rive gauche de l’estuaire du Saint-Laurent.
Dès les temps anciens, l’endroit était connu. Dénommé par les Amérindiens montagnais Totouskak, pluriel de Totousswk, mamelles, allusion à deux collines rondes et sablonneuses situées du côté du village, ce lieu a vu susciter plusieurs interprétations allant d’à l’endroit où la glace est brisée (père Charles Arnaud) au montagnais shushuko, endroits aux homards.
Il pourrait s’agir aussi du micmac Gtatosag, entre les rochers, car même si l’endroit est situé en territoire montagnais, il était connu et fréquenté par les Micmacs dès la seconde moitié du XVIe siècle. Parallèlement, différentes graphies comme Tadousac (XVIIe et XVIIIe siècles), Tadoussak, Thadoyzeau (adaptation graphique notée vers 1550 par André Thevet) ont pu être relevées. Jacques Cartier y vient en 1535, lors de son deuxième voyage, et constate que les Montagnais pêchent le loup marin. Également, au XVIe siècle, les Basques y chassent la baleine et l’on peut soutenir que, vers 1580, le commerce des fourrures y est florissant. En 1599, Pierre Chauvin y bâtit une maison, aujourd’hui reconstituée, établit la traite et fonde vraiment Tadoussac. En 1603, c’est au tour du fondateur de Québec, d’aller en ces lieux où dès 1615 la mission de L’Exaltation-de-la-Sainte-Croix-de-Tadoussac, nommée ainsi en souvenir d’une croix plantée par Jean de Quen, est fondée par les Récollets qui y chantent la première messe en 1617.
Les frères Kirke prendront le poste de Tadoussac en 1628. L’année 1646 marque la construction de la première chapelle utilisant la pierre locale et des briques apportées de France par le père Coquart. Par ailleurs, la Relation de cette année-là signale que l’endroit est connu des Indiens sous le nom de Sadilege. Au début du XIXe siècle, la haute bourgeoisie québécoise y érigera nombre de villas et, en 1864, un vaste hôtel sera construit pour exploiter les paysages admirables du Joyau du Québec. Attesté au début du XVIe siècle, le nom Tadoussac identifie le bureau de poste ouvert en 1851, le canton proclamé en 1855, la municipalité de village créée en 1899 et la municipalité de paroisse établie en 1937, mais dissoute en 1949 parce qu’elle comptait moins de 500 habitants. Les Tadoussaciens tirent leur subsistance du tourisme (excursions pour observer les baleines ; descentes à ski sur des collines de sable ; paysages superbes). On y trouve une importante station piscicole du gouvernement québécois axée sur l’élevage de la ouananiche et du saumon anadrome.