Canton de Beauvais
Situé au nord de la baie des Sept-Îles, dans la région administrative de la Côte-Nord et faisant partie de la Municipalité régionale de comté de Sept-Rivières, ce canton inhabité et de forme irrégulière est arrosé par la rivière Sainte-Marguerite qui le traverse du nord au sud et qui se jette par la suite dans le golfe du Saint-Laurent.
Le Territoire non organisé du Lac Walker est situé dans les limites du canton de Beauvais. Ce canton s’étend à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Sept-Îles. Le canton de Beauvais, ainsi appelé depuis le 22 octobre 1959, est baigné par plusieurs plans d’eau, notamment le lac Curot, le lac Hingan et le lac à Charles. Inhabité, ce canton se voit cependant visité par bon nombre de chasseurs, de pêcheurs et d’amateurs de diverses autres activités de plein air, car presque tout son territoire fait partie de la Zone d’Exploitation contrôlée Matimek, dont le mandat consiste à conserver et à exploiter les ressources fauniques qu’elle contient. Le reste du canton se trouve dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier.
Son nom rappelle la mémoire de René Legardeur de Beauvais, officier des troupes de la Marine française et commerçant de fourrures qui fit au moins deux voyages au pays de Illinois.
Origine du toponyme de Beauvais et son utilisation au Québec
Fils de Charles Legardeur de Tilly et de Geneviève Jucherau de Maur, René Legardeur de Beauvais vit le jour à Québec et y fut baptisé, le 3 octobre 1660. Compagnon de l’explorateur René-Robert de La Salle, entre 1678 et 1682, Beauvais s’occupa également du commerce des fourrures. En 1683, pendant un séjour dans le pays des Illinois, il fut toutefois attaqué et détroussé par les Iroquois. Beauvais devait, l’année suivante, diriger la milice de Batiscan lors de la difficile et humiliante campagne du gouverneur Le Febvre de La Barre contre cette même nation amérindienne.
Nommé lieutenant en 1690, puis garde-marine quatre ans plus tard, Legardeur de Beauvais participa, en 1696, à l’expédition du comte de Frontenac, encore une fois contre les Iroquois. Après avoir servi au fort Saint-Joseph (de nos jours, probablement, le fort Nils, dans l’État du Michigan), il assuma les fonctions de commandant du fort Frontenac (actuelle ville de Kingston, en Ontario), de 1728 à 1736. Membre de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis 1733, Legardeur de Beauvais décéda à Montréal, le 26 décembre 1742.
En France, il existe de nombreuses localités appelées Beauvais, dont une dizaine de hameaux dans le seul département de Calvados, d’où provenait Charles Legardeur de Tilly. Il est fort probable que Beauvais soit le nom de la ferme, actuellement dénommée Beauvoir, située sur la commune de Saint-Maritin-de Fontenay, qui jouxte celle de Tilly-la-Campagne, à quelques kilomètres au sud de Caen. Au Québec, le toponyme Beauvais désigne, outre des voies de circulation à Longueuil, Sainte-Foy et Terrebonne, ainsi que quelques autres entités géographiques, une division administrative de la Côte-Nord.
