Études cliniques au Québec
Médicaments à tester
Algorithme Pharma, PharmaNet, CUSM, etc.
Chaque médicament doit faire l`objet de multiples études cliniques avant d`être approuvé par Santé canada. Donc des compagnies d’études pharmaceutiques recherchent constamment des volontaires pour tester ces médicaments.
Ces compagnies offrent des compensations financières intéressantes qui permettent d’arrondir les fins des mois. Les personnes âgées de 18 ans et plus peuvent participer à un essai clinique. Les critères (âge, sexe, poids, etc.) de participation sont particuliers à chaque étude.
Pour plusieurs, les études cliniques sont une formidable façon de faire de l`argent, quand on a du temps à donner. Généralement, les indemnisations varient entre 500 $ et 5000 $ par étude (la compensation est exemptée d’impôts). Cette compensation dépend de divers facteurs, comme le type d’étude réalisée, la durée du séjour en clinique, le nombre de visites de suivi. Ainsi, plus le séjour est long et les visites de retour sont multiples, plus grande est la compensation financière en bout du compte. Plusieurs participants utilisent ce revenu pour boucler leurs fins de mois.
En fait, le Québec est une véritable capitale des études médicales et près du tiers de tous les volontaires qui participent à des études sur des médicaments en Amérique du Nord proviennent du Québec, tous les établissements confondus : compagnies de recherches cliniques et médicales, universités, hôpitaux et médecins. Il se peut que les compagnies trouvent au Québec beaucoup de patients prêts à participer qui sont moins coûteux qu’ailleurs, notamment à cause du coût de la vie). On les recrute même à Trois-Rivières, Sherbrooke, Québec ou Gatineau pour participer à des études à Montréal.
La majorité des médicaments testés proviennent de l’extérieur du Canada et selon plusieurs sources, plus de la moitié des recherches sont commandées des États-Unis. Pourtant, certains médicaments viennent d’Europe, d’Asie, d’Australie.
D’ailleurs, un nombre de plus en plus grand de médicaments génériques, des copies de ceux déjà sur le marché, sont également en développement.
Comment ça fonctionne ?
Ça fonctionne d’une façon simple : on commence par appeler à l`accueil de la clinique et généralement l’on dirige le volontiers vers un rendez-vous pour le bilan médical. Il arrive qu’aucune place n‘est disponible pour le moment, alors la clinique demande de rappeler plus tard. S’il y a des études en cours qui conviennent à votre âge, poids, états de santé, etc. on vous donne les informations sur ces études, les dates, le montant de la compensation, etc. Après avoir passé le bilan médical, l’on vous dit si vous êtes admissible à l’étude. Mais il faut patienter et attendre les résultats des analyses médicales (tests d’urine et de sang).
Chaque projet de recherche a des exigences différentes. Il est donc possible qu’un volontaire ne soit pas admissible à certaines études en raison de ses antécédents médicaux ou des médicaments qu’il prend. D’autres caractéristiques qui peuvent exclure une personne d’une étude comprennent une récente participation à une autre étude, l’abus de médicaments ou d’alcool, une grossesse, l’allaitement ou des allergies à des composés particuliers du médicament testé.
La plupart des études impliquent un séjour en clinique qui peut durer jusqu’à quelques semaines. Parfois, il faut être assis sur une chaise pendant quelques heures, et c`est long (mais on vous permettra de vous rendre aux toilettes et on vous apportera votre dîner).
Lors du séjour en clinique, il est primordial de toujours être discipliné. Une prise de sang à 7h45, ce n`est pas une prise de sang à 7h50 ou 9.00. Un horaire très strict est à observer. D’ailleurs, il faut toujours être sur place à l’heure exacte lors des visites de retour.
Il faut être prêt à recevoir de multiples prises de sang. Parfois, des prises de sang a lieu à l’intervalle de quelques minutes, ensuite, à toutes heures et ensuite aux deux heures. Après l’ingestion d’un médicament, les volontaires peuvent rester assis pendant des heures, à visionner des films. Durant cette période, les prises de sang se succèdent. Même pendant la nuit, des membres du personnel peuvent venir vous réveiller. Il est primordial d’être toujours sur place à temps car vous risquez d’être viré après une seule prise de sang manquée.
Il y a aussi les visites de retour, où le personnel vous fera une prise de sang ; là aussi, ces visites sont aussi importantes que le séjour à la clinique.
Pour le séjour, procurez un lecteur DVD portable et plusieurs films, ou une console portable de jeux. Apportez votre ordinateur portable, des livres et des journaux. Sur place, il y aura des postes de télé, ainsi que des livres et des ordinateurs avec l’accès à l’Internet, mais si votre groupe est composé d’une vingtaine ou plus de volontaires, les cinq ou sept postes de suffisent naturellement pas.
L’on couche dans des dortoirs pour quatre ou huit personnes avec des lits superposés. Lorsqu’il s’agit des études mixtes, il y a des dortoirs séparés pour les hommes et pour les femmes.
Les repas sont toujours à heures fixes et contrôlés : le personnel comptabilise tout ce que l’on mange.
La plupart des études favorisent les non-fumeurs. Il existe toutefois des études pour fumeurs légers et pour les gros fumeurs. On dit qu’il a de moins et moins d’études pour les fumeurs qui fument plus de dix cigarettes par jour, ainsi si vous prévoyez faire beaucoup d’études et que vous êtes fumeur, il vaut mieux de réduire votre consommation en bas de dix cigarettes par jour pour faire parti des fumeurs légers. Pour les fumeurs, il y a un fumoir, mais il n’est pas permis de traîner les cigarettes avec sois et il faut donc demander une cigarette au personnel.
Risques à la sante
Y a-t-il des risques liés à la santé ? Pour chaque étude, la clinique affiche une longue liste des possibles effets secondaires et des risques pouvant résulter de l’absorption d’un remède expérimental. L’avertissement apparaît sur le formulaire de consentement éclairé que chaque volontaire a l’obligation de signer avant de tendre sa langue à l’infirmière et présenter sa veine pour une piqûre.
Cependant, des centaines, voire des milliers de personnes participent à de nombreuses études pharmaceutiques, autour de quatre, cinq ou six projets de recherche annuellement. Ils comptent aussi des milliers d’heures de confinement entre les murs des compagnies pharmaceutiques, un nombre incalculable de médicaments ingurgités, des centaines de prises de sang, de pression, de température, des tests d’urine.
Tous ces volontaires affirment que leur participation aux projets de recherche ne les rend pas malade. Mais au cours d’une étude, après avoir ingurgité quelques pilules, on peut être pris de vomissements, d’étourdissements, d’abattement. Sur une vingtaine de personnes qui prennent part à l’expérience, cinq environ doivent abandonner l’expérience. La plupart toutefois assure n’avoir jamais ressenti un début de malaise.
On dit d’ailleurs qu’au Québec, la plupart des remèdes testés sont des sirops, des médicaments pour le reflux gastrique et d’autres affaires bien anodines et qui sont des génériques, des médicaments qui existent déjà hors du Canada et qui sont rendus à la dernière phase d’étude pour être approuvés par la Santé Canada
Cobayes humains ou volontaires ?
Il faut souligner un autre aspect de cette affaire : On a beau leur expliquer que les études cliniques sont régies par des normes très strictes de Santé Canada et qu’on ne prend qu’une quantité négligeable de médicament, rien n’y fait et certains observateurs ne cessent d’appeler les volontaires « les cobayes humains ». C’est vrai que même ceux et celles-ci qui ont l’habitude des études cliniques ont parfois des réticences, quand il s’agit, par exemple de participer dans une étude de phase (c’est-à-dire, prendre un médicament jamais encore consommé par un être humain, au lieu d’un médicament déjà sur le marché).
À l’occasion, il faut supporter les piqûres à l’aide d’une petite aiguille appelée seringue-papillon, à l’intervalle de 5 ou 10 minutes ou il faut se soumettre à de nombreux tests de pression sanguine et d’électrocardiogramme.
Cependant, les essais cliniques menées au nom d’entreprises pharmaceutiques aident à établir la sécurité et l’efficacité d’un nouveau médicament. Ils constituent une partie essentielle de la recherche médicale, car ils aident les chercheurs à comprendre dans quelle mesure les procédures et traitements nouveaux fonctionnent bien.
Ces études sont des expériences soigneusement contrôlées, mais au moment de décider si vous participerez à une étude clinique, posez les questions suivantes, entre autres : À quelle fin cet essai clinique est-il réalisé ; quelle est la durée du séjour ; combien de visites de retour (visites de suivi) existe-t-il ; y aura-t-il vraisemblablement des effets secondaires ou indésirables ou des problèmes de sécurité ;quelles sont les chances de recevoir un placebo (dans ce cas, vous n’ingérez aucun médicament, l’établissement le fait pour pouvoir comparer les résultats)…
Les sujets participant à des essais peuvent s’en retirer à n’importe quel moment et pour quelque raison que ce soit, mais ils devront exposer au médecin les raisons de leur décision, car cette information peut être importante pour les résultats de l’essai.
Les compagnies de recherches cliniques sont inspectées régulièrement par des organismes gouvernementaux qui évaluent la sécurité, l’efficacité et la qualité des services, le tout selon les exigences de leurs réglementations respectives. Chaque étude est approuvée par un comité d’éthique indépendant et par Santé Canada avant de débuter.
Bref, pendre part à des essais cliniques, c’est aussi une façon de contribuer à une bonne cause : le développement de médicaments et la disponibilité de médicaments génériques (qui sont moins coûteux). Bref, une partie du crédit pour les médicaments commercialisés sur le marché va aux participants qui prennent part aux essais cliniques. C’est également une bonne occasion de bénéficier d’un bilan de santé.
Notons finalement que les compagnies pharmaceutiques portent une attention particulière aux renseignements personnels afin d’en assurer l’entière confidentialité.
Les compagnies de recherche sur le marché au Québec
Les compagnies les plus connues dans le domaine sont Pharmanet (ancienne Anapharm) et Algorithme Pharma. Il y avait la clinique MDS Pharma services, une grande compagnie américaine avec une succursale à Montréal, mais il semble qu’elle aurait fermé ses bureaux au Québec.
D’ailleurs, les universités offrent des tonnes d’études cliniques rémunérées, mais il faut les trouver car ces études ne sont que rarement publicisées hors du campus. Scrutez donc les sites web des universités ou rendez-vous en personne à des facultés de médecine pour trouver les coordonnées de ces fameuses études.
Quelques adresses utiles :
algopharm.com – Clinique Algorithme Pharma cumule des dizaines d’années d’expérience dans la tenue d’études cliniques de Phase I/IIa, de bioéquivalence et de bioanalyse (préclinique aux Phase I à IV). Sa clientèle internationale profite d’une offre multiservice de pointe en recherche clinique.
pharmanet (ancienne entreprise pharmaceutique Anapharm) – En tout temps, PharmaNet peut mener un certain nombre d’essais sur toutes sortes de médicaments différents ou d’appareils médicaux, ainsi que les études de bioéquivalence (une étude de bioéquivalence tente de prouver que deux médicaments sont exactement les mêmes, bien qu’ils sont produits par deux entreprises différentes, comme dans le cas des médicaments génériques).
diex.ca – dédiée à la recherche clinique, Diex Recherche offre des services aux industries dans les domaines pharmaceutique et biotechnologique. Cette entreprise dirige des études cliniques de phase I à IV.
CUSM – Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) compte des centaines d’essais cliniques en voie de réalisation.
IRCM – Institut de recherches cliniques de Montréal. Fondé en 1967, cet établissement a été le premier centre de recherche au Québec à réunir, sous un même toit, chercheurs fondamentalistes et cliniciens. L’IRCM est l’un des centres de recherche de premier rang au Canada. Il compte une quarantaine d’unités de recherche réparties dans cinq axes de recherche.
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