Comment répondre à un courriel agressif
En fait, il s’agit de la forme de communication la moins efficace pour établir et maintenir des relations. Comme les communications se résument à quelques mots affichés sur un écran, les courriels laissent place à trop d’interprétations et dans la plupart des cas le ton peut être mal saisi. Tout cela donne lieu à des malentendus et à des paroles parfois blessantes.
Oui, c’est vrai, par son ton ou son contenu, un courriel peut être offensant et provoquant. Mais quoi faire lorsqu’on reçoit un courriel agressif et offensant ?
En fait, le courriel est l’un des pires médias pour la communication de vos sentiments. C’est vrai que l’écran de votre ordinateur lève les inhibitions, si bien que les idées sortent parfois de façon brute et non filtrée. C’est ce facteur qui explique pourquoi certains perdent parfois leurs gants blancs et oublient les « s’il vous plaît » en communiquant par courriel.
Si vous vous sentez offusqué par le contenu ou le ton d’un courriel et si vous connaissez l’auteur de ces mots, il vaut mieux réagir en personne ou par téléphone. Les gens ont tendance à être plus respectueux en personne. Une personne fâchée qui répond impulsivement par courriel à un message agressif peut, soumis au stress, se montrer elle-même irrévérencieuse.
Ne répondez pas au courriel offensant, mais conservez-le comme preuve. Si vous travaillez ensemble avec l’émetteur, demandez à rencontrer cette personne, quitte à se faire accompagner par un patron un délégué syndical en cas de menace explicite.
Par exemple, l’utilisation de majuscules ou de caractères gros pour appuyer certains mots est une pratique dérangeante. Tout comme le fait d’adresser, sans prévenir, des copies conformes des messages à plusieurs personnes.
La rencontre en personne vous permettra aussi de clarifier votre perception du message, parce que l’intention derrière le courriel peut laisser place à des erreurs d’interprétation. Par exemple. Si quelqu’un écrit en lettres majuscules et que cela vous brusque, il serait sage, avant de sauter aux conclusions, d’aborder le sujet lors d’une rencontre avec cette personne. Demandez-lui ce qu’elle cherche à dire, en soulignant les mots en rouge ou en ajoutant des points de suspension à la fin de ses phrases. Dites-lui comment vous interprétez ces signaux pour l’amener à prendre conscience de ses réflexes d’écriture.
Enfin, le courriel ne saurait remplacer la bonne vieille communication en personne.

Graphologie
L’écriture est un geste progressivement automatisé par apprentissage, utilisant des fonctions practognosiques hautement différenciées et destiné à traduire le langage en signes visibles. Il n’est point surprenant, dès lors, qu’elle porte l’empreinte spécifique de la personnalité du scripteur, au même titre que tous les autres éléments de la gestuelle expressive (mimique, parole, poignée de main, etc.)
La graphologie est précisément l’étude des aspects de l’écriture en tant qu’ils expriment le caractère et l’état psychologique de la personnalité.
La première théorie graphologique, fondée sur l’observation, est due à l’abbé Michon (1871). Mais l’ouvrage classique, qui a été le point de départ de toutes les autres méthodes, est celui de Crépieux-Jamin : L’écriture et le caractère (1888), qui établit une classification analytique des genres (intensité, forme, dimension, direction, continuité, ordonnance) et des espèces (écritures anguleuse, grande, montante, égale, claire, etc.) et les rattache aux éléments du caractère.
L’école allemande a été fondée par Ludwig Klages (1923), qui approfondit surtout le degré de vitalité manifesté par l’écriture et introduit la notion de rythme (expression de l’âme, de l’élan dyonisiaque) par opposition à celle de cadence (représentant l’esprit et l’ordre de la pensée).
Le Suisse Max Pulver (1931) a donné à la graphologie une orientation nouvelle : s’inspirant de la psychanalyse, il introduit dans l’espace graphique un symbolisme dynamique. La ligne de base des lettres est la limite du conscient séparant le haut (spirituel, conscient, lumineux) du bas (matériel, inconscient, obscur). Tout mouvement vers la droite progresse vers le futur, désigne une intention, va du Moi au Toi. Au contraire, la gauche est le symbole du passé, des origines. Ce symbolisme du champ scriptural permet à Pulver une interprétation profonde de tous les mouvements de l’écriture.
Plus récemment, W. Hegar (1938) a tenté de ramener la graphologie à la seule étude des qualités du trait (vitesse, force, forme et contours), dont la formation serait déterminée par les mouvements du subconscient.
Quelle que soit la méthode employée, l’exercice de la graphologie suppose un minimum d’intuition et de flair, une connaissance approfondie de la caractérologie et un esprit critique très aiguisé. Toute étude valable doit se fonder sur l’analyse de plusieurs documents du même scripteur, écrits à la plume et comportant de préférence des textes de lettres ou des compositions originales. L’adresse (sur les enveloppes de correspondance) et surtout la signature, sont d’un intérêt primordial.
Le domaine de la graphologie a dépassé le simple portrait psychologique : les expertises d’écriture ont des applications juridiques (identification des faux) et historiques. Les instituts de psychotechnique (orientation professionnelle, sélection, embauche) ont reconnu les services que peut rendre la graphologie. Les firmes industrielles et commerciales en font un usage courant.
Th. Kammerer.
À lire également :
