Toponyme de Beauce, son origine et son histoire au Québec et en France
Un fort sentiment d’appartenance à leur régions respectives caractérise aussi bien les Beaucerons français que les Beaucerons québécois. Ceux-ci et ceux-là ont également en commun cet esprit d’entreprise et de coopération qui se traduit par un dynamisme économique notoire, axé sur l’exploitation agricole, industrielle et commerciale. Mais les Beaucerons québécois ne sont pas pour autant des Beaucerons français d’origine et les caractéristiques physiques des deux territoires ne sont pas tout à fait les mêmes.
La Beauce française, située dans la partie sud-ouest du Bassin parisien, entre la vallée de l’Eure au nord (Chartres), le Hurepoix et le Gâtinais à l’est, le Val de Loire au sud (Orléans) et les Collines u Perche à l’ouest, est une vaste plaine calcaire couverte de riches limons argileux qui favorisent essentiellement la culture céréalière, particulièrement celle du blé. On la surnomme le « Grenier de la France ». D’ailleurs, le nom Beauce viendrait du mot gallo-romain belsa qui signifierait terre boisée servant à l’agriculture.
La Beauce québécoise, elle, située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Québec, s’étirant vers le sud-est jusqu’à la frontière américaine, est une région vallonnée, au cœur des Appalaches, vieille chaîne de montagnes fortement érodées, où se succèdent en damier érablières champs fourragers et pâturages.
La vallée de la Chaudière, affligée de fréquentes inondations printanières, constitue le nerf de l’activité beauceronne. Les petites et moyennes entreprises, multiples et variées, y prospèrent, mettant à profit le talent remarquable des Beaucerons pour les affaires.
C’est en 1739 que le nom Nouvelle Beauce, orthographié Nouvelle Beausse à l’époque, commence à être utilisé pour désigner les seigneuries concédées trois ans plus tôt sur les rives de la rivière Chaudière, concessions ratifiées à Versailles par le roi de France, Louis XV.
Au dire même du gouverneur Beauharnois et de l’intendant de la Nouvelle-France Hocquart, ce nom fut choisi par les seigneurs Fleury de la Gorgendière, Fleury de Vaudreuil et Taschereau afin d’établir dans l’esprit des gens un lien entre la fertilité des terres de la Beauce québécoise et de celles de la Beauce française. Ce stratagème, qui faisait miroiter la prospérité, avait pour but de favoriser l’établissement de colons sur leurs terres ; ceux-ci, au début, viendront principalement de Bretagne et de Normandie. Cette promotion eut même pour effet de placer le blé en tête de la production agricole de la Nouvelle Beauce au début de sa colonisation, jusqu’à en faire un produit d’exportation important.
Fait à signaler, on retrouve dans la cathédrale de Chartres, dont les flèches se voient à des kilomètres à travers les champs de blé de la Beauce française, des ex-voto provenant des Abénaquis, la seule nation amérindienne qui ait fréquenté la vallée de la Chaudière. Par ailleurs, en 1997, une commune de la Beauce française, Barminville, et une municipalité située aux confins de la Beauce québécoise, Saint-Jacques-de-Leeds, ont procédé, dans un élan d’amitié à la beauceronne, à un échange de toponymes.
Saint-Georges-Est
Le territoire de cette ancienne municipalité beauceronne, située principalement sur la rive droite de la Chaudière, est traversé par la rivière Famine et par le ruisseau d’Ardoise. On découvre dans le nom même de cette municipalité une indication de sa localisation géographique puisque le point cardinal souligne qu’elle prend place à l’est de la ville de Saint-Georges en Beauce, entre Saint-Simon-les-Mines et Saint-Philibert. Elle partage la même origine dénominative que Saint-Georges. Bien qu’un bureau de poste répondant au nom de Saint-Georges-Est existe depuis 1913, il faudra attendre jusqu’en 1947 pour que la municipalité du même nom soit créée, par suite du détachement d’une partie du territoire de la municipalité d’Albert-Gallion.
Le territoire municipal de 1947 a été plusieurs fois amputé en raison de l’extension urbaine de Saint-Georges-de-Beauce-Est, municipalité créée en 1907, et dont le nom s’est étendu à la municipalité de paroisse. Jadis, cet espace correspondait globalement à celui de la seigneurie Aubin-De L’Isle, dont le territoire fut subdivisé en trois fiefs distincts : Saint-Charles-de-la-Belle-Alliance (1764), Sainte-Barbe-de-la-Famine (1764) et Cumberland (1782). Si l’on compare les populations respectives de Saint-Georges-Est et de la ville de Saint-Georges, dont Saint-George-Est fait désormais partie, on constate que les Georgiens de l’Est affichent un taux d’occupation fort peu élevé avec 50 habitants au kilomètre carré, alors que celui de leurs voisins s’établit à 750 au kilomètre carré.