Historique du toponyme de la ville de Lévis
Le 1er septembre 1989, on signait l’entrée en vigueur du décret régissant le regroupement des villes de Lévis et de Lauzon, dont le territoire sera connu sous l’amalgame de Lévis – Lauzon pendant deux années. En 1991, était consacrée la fusion de Lévis – Lauzon et de Saint-David-de-l’Auberivière, Lévis devenant la dénomination de l’ensemble. La nouvelle entité compte une population de près de 50 mille habitants, ce qui la place environ au rang de 25e ville la plus importante du Québec et en fait un centre économique de la région administrative de la Chaudière-Appalaches. Le passé de la ville sœur de Québec, Lévis, élevée sur une falaise abrupte de la rive sud du Saint-Laurent, juste en face de la Vieille Capitale, est riche. En effet, c’est à partir de Lévis, territoire alors désigné sous le nom de Coste de Lauzon, que le général britannique James Wolfe a bombardé Québec en 1759.
De plus, y sont nées des personnes aussi illustres que le commandeur Alphonse Desjardins (1854-1920), fondateur des coopératives d’épargne et de crédit en Amérique du Nord, l’écrivain Louis Fréchette (1839-1908), l’historien Pierre-Georges Roy (1870-1953) et le capitaine Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934), navigateur et explorateur du Grand – Nord.
C’est en outre sur le territoire lévisien, plus précisément à la pointe de Lévy, que, suivant la légende, la fameuse cage de fer renfermant le cadavre de Marie-Josephte Corriveau (1733-1763) a été exposée, celle-ci ayant assassiné son mari. Le nom même de la ville créée en 1861 – identifiée entre 1849 et 1861 comme Ville d’Aubigny, du nom du duc de Richmond et d’Aubigny – demeure pétri d’histoire. Il honore le souvenir de François-Gaston, chevalier, seigneur et duc de Lévis (1719-1787), héros de la bataille de Sainte-Foy en 1760, événement dont on venait de souligner le centenaire en élevant, en bordure du chemin Sainte-Foy, le monument des Braves.
Le nom du comté et celui d’un bureau de poste (1854) a cependant précédé celui de la ville. Anciennement, les Lévisiens étaient très renommés pour le commerce du bois, le blocus continental de Napoléon (1806-1811) ayant favorisé cette industrie au Canada où l’Angleterre s’alimentait. Par la suite, on ‘set spécialisé dans la construction de navires et de bateaux remorqueurs surtout.
À une période donnée, Lévis a constitué un important centre ferroviaire pour le Canadien National, le Québec Central Railway et le Lévis and Kennebec Railway, en 1876. À l’ère moderne, Lévis a passé aisément de fonction de ville-dortoir à celle de centre commercial qui en fait la Métropole de la Rive-Sud depuis les années 1970.
À quelques kilomètres au nord-est du territoire de Lévis, face à l’île d’Orléans, sur la rive sud de Québec, s’étend l’ancienne ville historique de Lauzon.
Érigée en 1867, sous le statut de municipalité de village, elle devait obtenir le titre de ville en 1910, celui de cité en 1957 et reprendre celui de ville en 1980, jusqu’à ce que celle-ci et Lévis fussent l’objet d’une fusion en septembre 1989. Le territoire lauzonnais avait bénéficié, en 1924, d’une substantielle augmentation de son étendue par suite de l’annexion du village de Bienville, créé en 1863. Avant 1867, le territoire répondait au nom de Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy, la seconde partie de cette appellation ayant été attribuée par Champlain lui-même en 1625.
Lauzon rappelle la mémoire de Jean de Lauson (1584? – 1666) – la graphie actuelle comporte un « z » en vertu d’un usage séculaire -, premier concessionnaire de la seigneurie de Lauzon, Lauson ou Loson à l’origine, en 1636.
D’ailleurs, on rapporte que Lauson a usé de subterfuges pour obtenir celle-ci, se servant de Simon Le Maître en guise de prête-nom. Celui-ci, se porte acquéreur des titres seigneuriaux qu’il remet à Lauson onze jours après les avoir achetés. Jean de Lauson a également rempli les fonctions de gouverneur de la Nouvelle-France de 1651 à 1656, de conseiller au parlement de Paris, de premier directeur de la Compagnie des Cent-Associés. Le premier colon lauzonnais est le célèbre Guillaume Couture qui s’installe en ce lieu le 15 mai 1647. Père de quatorze enfants, il laissera plus de 60 000 descendants en Amérique du Nord.
En 1759, le général anglais James Wolfe attaquera Québec à partir de la rive sud du fleuve et l’église de Lauzon lui servira, à ce moment-là, d’hôpital pour les soldats blessés.
Riche d’importants chantiers navals, Lauzon compte le lieu historique national du Fort-Numéro-Un-de-la-Pointe-de-Lévy, l’un des trois ouvrages construits entre 1865 er 1871 pour assurer la défense de Québec.
Quant à Saint-David-de-l’Auberivière, qui occupe le secteur sud-ouest du territoire, près de Saint-Romuald, elle formait il y a peu une charmante ville à vocation résidentielle où le secteur industriel se révélait peu présent, à l’exception des activités reliées à l’excavation et à la construction.
À l’origine, le territoire rattaché à la paroisse de Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy recevait ses premiers défricheurs dès 1694. D’abord érigée comme municipalité de paroisse en 1876, Saint-David-de-l’Aube-Rivière a obtenu son statut de vile en 1962. Sa dénomination reprend celle de la paroisse de Saint-David-de-L’Aube-Rivière, détachée de Notre-Dame-de-la-Victoire en 1875. Elle devait porter le nom de Saint-David-de-Daulac, projet dénominatif n’ayant pas connu de suite concrète.
À noter qu’anciennement on utilisait la graphie Saint-David-de-Lauberivière et, plus fréquemment, la dénomination troquée de Saint-David. On a voulu rendre hommage à l’abbé Joseph-David Dézier (1806-1882), notamment curé de Notre-Dame-de-la-Victoire (1851-1882), dont le territoire davidois avait été détaché. Ce vaillant prêtre a fondé le collège de Lévis, important collège classique pendant longtemps, ainsi que le couvent et un hospice. Quant à la seconde partie de la dénomination, elle célèbre le souvenir de monseigneur François-Louis de Pourroy de Lauberivière (1711-1740), cinquième évêque de Québec en 1739, qui mourra tragiquement l’année suivante d’une fièvre contractée sur le bateau, lors de la traversée de l’Atlantique en juin de cette année-là. Disparaissait ainsi le plus jeune des évêques de Québec et celui dont l’épiscopat a été le plus bref. Grâce au chemin de fer et à la traversée de Saint-Laurent. Lévis a toujours contribué à étendre sur les régions situées au sud du fleuve l’influence de l’agglomération québécoise. Quelque peu atténué par la construction des ponts sur le fleuve, qui entraînera notamment le déclin de la fonction portuaire, le rôle de Lévis demeure considérable sur le plan du commerce et des services, financiers, sanitaires et scolaires en particulier.
Circonscription électorale de Lévis
Cette circonscription électorale de 253 km2 est située sur la rive sud du Saint-Laurent vis-à-vis de Québec. La population à 85 % urbaine, se concentre surtout dans la ville de Lévis et le reste, plutôt rural, est distribué dans les secteur de Pintendre, de Saint-Henri et de Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy.
La population active trouve de l’emploi principalement dans la construction navale, la transformation des produits alimentaires et la fabrication de produits en plastique. Le nom retenu honore la mémoire du chevalier François-Gaston de Lévis (1719-1787), héros de la bataille de Sainte-Foy en 1760. Il identifie une circonscription électorale depuis 1853. En 1988, les limites de cet espace électoral furent modifiées par l’ajout, à l’ouest, de la circonscription des Chutes-de-la-Chaudière.
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