Moulin de Saint-Roch-des-Aulnaies

Le moulin banal de Saint-Roch-des-Aulnaies

Le moulin banal de Saint-Roch-des-Aulnaies et le manoir de la seigneurie de Saint-Roch-des-Aulnaies logent aujourd’hui un centre d’interprétation du régime seigneurial, géré par la Corporation touristique de la seigneurie des Aulnaies, qui l’administre. Plusieurs activités d’interprétation historique et culturelles sont offertes par ce centre afin de faire découvrir aux visiteurs le mode de vie d’antan dans la vallée du Saint-Laurent.

Le premier moulin à Saint-Roch fut érigé en 1738 pour combler aux besoins des habitants au même endroit que le moulin actuel. C’était le seigneur qui était obligé de construire un moulin à farine pour ses censitaires qui en revanche étaient tenus d’y faire moudre leurs grains. Seulement dans le cas si le moulin restait en panne plus de quarante-huit heures, les censitaires pouvaient aller faire moudre ailleurs. Cette obligation portait le nom de la banalité.

Le premier moulin fut construit en bois sur une fondation pierre. En 1788, le vieux moulin est remplacé par un nouveau bâtiment à trois étages, bâti par le charpentier John Simpson. Cette fois, la bâtisse est en pierre, avec un toit en bardeau de cèdre. Le deuxième moulin est en opérations jusqu’en 1842 (en 1815 on y ajoute une scierie dans un appentis ).

C’est en 1842 que le propriétaire signe un contrat de construction avec Edward Ennis, constructeur de moulins, de Saint-Pascal de Kamouraska, et François Richard, charpentier, de Sainte-Anne-de-la-Pocatière qui s’engagent d’élever « une bâtisse en maçonne et charpente pour servir de moulin à farine de la manière la plus parfaite possible ».

À l’automne de 1842, les entrepreneurs livrent le bâtiment fini, avec les quatre moulanges, l’appareil à nettoyer le grain et les bluteaux. Il est très moderne pour le début de l’époque de l’industrialisation. Il semble que le nouvel édifice ait conservé une partie des murs et des fondations de pierre du bâtiment précédent.

Le moulin banal de Saint-Roch-des-Aulnaies
Moulin banal de Saint-Roch-des-Aulnaies. 

Trois années plus tard, en 1845, on y ajoute une scierie à trois scies. Le moulin resta en fonctionnement pendant près de 100 ans.

Le meunier habitait toujours dans le bâtiment. Dans ce moulin, le logement du meunier était situé au 2e, au 3e et au 4e étages. Au deuxième, il y avait trois pièces, soit une cuisine à l’entrée, le salon plus loin, suivi d’une chambre à coucher. Puis, un escalier permettait l’accès au 4e étage avec trois autres chambres à coucher.

Source de la photographie : laseigneuriedesaulnaies.qc.ca.

Historique de Saint-Roch-des-Aulnaies

À 15 km au nord-est de Saint-Jean-Port-Joli et à 5 km de la municipalité de Sainte-Louise, on retrouve Saint-Roch-des-Aulnaies qui occupe l’extrémité nord de la MRC de L’Islet. C’est vers 1680 que le territoire s’ouvre à la colonisation avec l’établissement de quelques familles dans la seigneurie de la Grande-Anse ou de Saint-Roch-des-Aulnaies on encore des Aulants, concédée en 1656 à Nicolas à Juchereau de Saint-Denis, né vers 1627, mort en 1692, par Jean de Lauson. Cette entité seigneuriale sera aussi identifiée sous les noms de Grande-Pointe, Saint-Denis, les Aulnes, les Aulnets (1678), l’appellation que s’implantera au cours du XIXe siècle. Celle-ci rappelle l’omniprésence d’aulnes ou aunes, arbres croissant dans les lieux humides et dont une plantation est identifiée comme une aulnaie.

Le long de la rivière Ferrée qui traverse la localité et près du chemin qu desservait une bonne partie de la seigneurie de la Grande-Anse on retrouvait jadis beaucoup d’aulnes.

La paroisse de Saint-Roch-des-Aulnets, érigée canoniquement et civilement de 1722, a été desservie à titre de mission entre 1734 et 1777. Charles Maugue Garreau ou Gareault de Saint-Onge y fut missionnaire-curé et y résida de 1750 à 1764. Sa dénomination, attestée pour la première fois en 1721, a été transmise à la municipalité créée en 1845, abolie en 1847 et rétablie en 1855.

La forme Aulnets, orthographiée Aulnaie pour l’appellation du bureau de poste ouvert en 1827, a été modifiée dans l’usage écrit. Par ailleurs, sur des cartes de Joseph Bouchette de 1815 et 1831 on peut relever la graphie de St.Roch des Annais. Plusieurs explications ont été avancées pour justifier le choix de saint Roch comme protecteur de la population aulnoise.

Suivant l’ouvrage Les Aulnaies 1656-1981, le fils du seigneur Nicolas Juchereau (1629-1792), Charles, né en 1655 et mort en 1703, aurait voulu honorer sa grand-mère, Marie Langlois, née en France dans le manoir de son père, seigneur de Saint-Roch et de La Potherie. Selon d’autres, le nom paroissial évoque Saint-Roch de Montpellier, dans le sud de la France ; or, Montpellier a vu naître saint Roch (vers 1300-1350). Enfin, à 5 km à l’est de l’église, sur le rocher de la pointe Rouge, on pouvait observer les traces de pas humains et de pistes de chien laissées, suivant la légende, par saint Roch et son fidèle compagnon, d’après le travail inédit de Lucien Castonguay. L’endroit compte un magnifique manoire que Pascal-Amable Dionne a fait construire entre 1850 et 1853 d’après les plans de l’architecte Charles Baillairgé.

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