L’Île de la Quarantaine

L’Île de la Quarantaine

Aujourd’hui, le Lieu historique national du Canada de la Grosse-Île et le Mémorial des Irlandais se trouve sur la Grosse-Île, surnommée pendant longtemps l’Île de la Quarantaine.

Bien qu’on l’appelle la Grosse-Île, il ne faut pas croire qu’elle a les dimensions de l’Île d’Orléans qui se trouve à ses côtés. Elle ne mesure que 2,9 kilomètres de long sur 1 kilomètre de large. Elle se trouve à environ 45 kilomètres de Québec et appartient administrativement à la région de Chaudière-Appalaches.

C’est en 1815, après que les guerres napoléoniennes aient déchiré l’Europe, qu’un grand nombre d’émigrants quittent le vieux continent pour venir s’établir au Canada. Le déplacement des grandes masses de population est accompagné d’épidémies de maladies infectieuses.

C’est dans ce contexte que les autorités sous la crainte de la transmission des maladies à travers le pays, imposent une quarantaine à tous les immigrants avant qu’ils débarquent au port de Québec.

Les autorités coloniales établissent donc une station de quarantaine sur la Grosse-Île, située à quelques minutes du port de Québec, mais éloignée de la ville. D’ailleurs, la Grosse-Île se trouve le long du couloir de navigation.

La Grosse-Île était inhabitée et appartenait au notaire Bernier à qui le gouvernement décide de louer l’île pour quatre ans et ensuite de la racheter.

En 1832, on y aménage à la hâte les premières installations de quarantaine. D’abord, on fait ériger un hôpital pour les cas de choléra et ensuite d’autres abris.

Les bâtiments abritent les malades et les immigrants en santé ensemble, les postes d’accueil sont improvisés et on ne sait pas comment s’y prendre, alors, plusieurs tombent malades au contact des malades.

Dans les années 1832, 1834 et 1837 il y eut des épidémies. C’est en 1847 cependant, qu’il y eut les plus terribles ravages.

En 1847, un énorme nombre d’immigrants irlandais se dirigent vers le Québec à la suite de la famine en Irlande. Ces gens sont affaiblis par la malnutrition et leur état de santé est déplorable. Le typhus s’abat sur l’île et prend l’ampleur d’une épidémie qui éclate le 20 mai 1847 sur les 13 mille immigrants qui se trouvent à ce moment en quarantaine.

La Quarantaine de la Grosse-Île ne peut répondre aux besoins de traitement et son personnel est débordé, alors c’est l’Église qui envoie des douzaines de moines, des pères et des sœurs de différentes congrégations pour aider les malades.

Des milliers d’immigrants meurent sur la Grosse-Île lors de l’épidémie, avec des douzaines de bonnes sœurs et de pères qui périssent tous les jours sans pourtant laisser les malades à leur sort, tel est le bilan de cette année noire.

Après le drame de 1847, les autorités divisent la Grosse-Île en trois secteurs : on confine les malades dans le secteur Est, les personnes en santé sont logées à l’Ouest et l’Administration s’installe au centre de l’Île. Des barrières, des postes de contrôle et des sentinelles démarquent les quartiers.

Vers la fin du XIXe siècle, avec l’élaboration d’une politique d’immigration, un service de quarantaine plus fiable et efficace est développé. C’est le docteur Frederick Montizambert qui fait réaménager la station en fonction des découvertes dans le domaine de la bactériologie.

La Quarantaine centralise donc tous les services de l’immigration : hygiène, inspection, lazaret.

Plus tard, après la Première guerre mondiale, les progrès en microbiologie et dans le traitement des maladies contagieuses rendent inutile la Quarantaine à la Grosse-Île. Les docteurs C.-H. Laurin et Chrétien qui étaient en charge de la station de la Quarantaine, prônent la fermeture des installations et la Quarantaine ferme ses portes à l’automne 1937.

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Canon de la première guerre mondiale. Photo de GrandQuebec.com.

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