L’Île-aux-Oies
L’Île-aux-Oies fait partie de la paroisse de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, mais elle est beaucoup moins connue que l’Isle-aux-Grues située à sept kilomètres. L’Isle-aux-Grues et l’Île-aux-Oies sont reliées par des battures couvertes par les grandes marées d’automne et du printemps.
L’Île-aux-Oies est un domaine privé et n’est donc pas accessible au public.
C’est le 5 mai 1646 que la Compagnie de la Nouvelle-France, première société commerciale au Canada, octroie à Charles Huault, sieur de Montmagny, l’Isle-aux-Oies avec les battures entre cette île et l’Isle-aux-Grues qui devient également propriété de M. Huault.
À son décès, la seigneurie est divisée et une partie est acquise par Louis Couillard de l’Espinay, tandis que l’autre est achetée par Jean-Jacques Moyen, sieur des Granges, tué quelques années plus tard, en juin 1655, par des Indiens.
L’île change de mains encore et encore avant que les religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec ne se portent acquéreurs de l’Île-aux-Oies. Cette communauté vend du foin de batture et donne la permission de chasser du gibier et de pêcher du poisson sur l’île, ce qui aide à diffuser les œuvres de bienfaisance des sœurs.
Elles louaient ces terres aux fermiers qui toutefois n’y demeuraient jamais longtemps en raison de ce compromis de donner une partie de leurs gains aux religieuses sans devenir propriétaires.
Le 19 octobre 1964, un club de chasse rachète l’île pour y pratiquer la chasse à l’oie blanche, au faisan et au dindon sauvage. Aujourd’hui, une barrière est installée sur l’île, interdisant l’accès au grand public.
L`Île-aux-Oies ne possède aucun quai ou piste d’atterrissage, alors pour s’y rendre, il faut traverser les battures, mais cette voie est dangereuse, car de larges fossés traversent la batture du nord au sud. Le chemin qui relie les deux îles devient impraticable l’automne à cause des marées qui le recouvrent.
La tradition veut que les gouverneurs de la Nouvelle-France organisaient avec leurs amis de somptueuses parties de chasse sur les bords verdoyants et marécageux de l’Île-aux-Oies où l’on abattait depuis des voiliers canards noirs, sarcelles, bécasses et bécassines.
En 1655, alors que l’Île-aux-Oies appartenait à Jean-Baptiste Moyen qui y demeurait avec sa femme Elisabeth Lebret (Le Bret) et ses deux fillettes, Elisabeth et Marie, âgées respectivement de quatorze et six ans, le jour de la Fête-Dieu, un groupe d’Iroquois a débarqué sur l’île, a tué les adultes et a enlevé les fillettes qui ont été libérées plus tard lors d’un échange de prisonniers. Elisabeth Moyen s’est mariée à Lambert Closse, le fameux Sauveur de Montréal et l’histoire de leur mariage a été à la base de plusieurs romans et pièces.
Rappelons qu’en 1830, des frères du nom de Griffin furent tués dans leur cabane sur l’île par deux serviteurs qui voulaient s’emparer d’une valise d’or qui appartenait aux frères. Après le meurtre, les criminels ont découvert que la valise avait été déposée chez un notaire qui a refusé de la leur donner. Les meurtriers ont disparu et personne n’a plus jamais entendu parler d’eux.

Pour en apprendre plus :
- Archipel de l’Isle-aux-Grues
- Hôtel Dieu à Québec
- Histoire du mariage d’Élisabeth Lebre et Lambert Closse
- Voyage des oies blanches
- Voyage guidé des oies blanches
- Faisans
- Festival de l’Oie Blanche de Montigny