Ville de Lévis, note historique
Historique de Lévis : Compagnon du roi Philippe Auguste, lors de son séjour en Terre sainte pendant la troisième croisade (1189-1191), Philippe de Lévis représente le plus ancien membre connu de la noble famille de Lévis, ou de Lévy. Ce croisé, mort en 1204, pouvait-il s’imaginer que le nom de l’un de ses descendants allait servir à désigner une agglomération peuplée aujourd’hui de plus de 50 mille habitants ?
Pouvait-il croire que cette ville naîtrait beaucoup plus tard, au-delà d’un océan qu’il craignait, comme tous les gens de son époque, et sur un continent dont la découverte officielle restait encore à faire ? C’est pourtant ce qui se produisit lorsque, le 18 mai 1861, le parlement de Québec adopta une loi donnant existence juridique à la ville de Lévis.
Le toponyme Lévis, choisi pour la première fois en 1860, alors qu’on érigeait un monument aux braves tombés pendant la bataille de Sainte-Foy (1760), honore justement le chef des troupes françaises qui vainquit l’armée britannique à cette occasion, François Gaston de Lévis. Ce dernier naquit à Ajac, dans l’actuel département de l’Aude, le 20 août 1719. Cousin du duc de Lévis – Mirepoix, il entra tôt dans l’armée royale où il participa à maintes opérations militaires. En 1756, il devint commandant en second de l’armée du marquis de Montcalm au Canada.
Historique de Lévis
Engagé à plusieurs reprises contre les Anglais, notamment lors de la brillante victoire de Carillon (juillet 1758), il dirigea l’armée française après le désastre des Plaines d’Abraham et la mort de Montcalm, le 13 septembre 1759. Victorieux à Sainte-Foy des forces de James Murray, le 26 avril 1760, Lévis dut cependant déposer les armes quelques mois plus tard, en septembre 1760, devant un adversaire supérieur en nombre. Cette capitulation annonçait, du même coup, la fin de la Nouvelle-France. De retour en Europe, il fut nommé gouverneur de l’Artois (1765), puis maréchal de France (1783) et, enfin, fait duc de Lévis (1784). Malade il mourut à Arras, en Artois, le 26 novembre 1787.
La ville de Lévis prospère aujourd’hui du côté sud du fleuve Saint-Laurent, juchée sur une falaise, un peu comme son vis-à-vis, Québec, dont certains disent qu’elle est la ville – sœur. Porte de l’entrée de l’immigration européenne en Amérique du Nord de 1860 à 1920, Lévis est devenu un centre industriel et commercial important de la région de la capitale.
La ville a également profité de la présence des chantiers maritimes de Lauzon, municipalité avec laquelle elle a fusionné en 1989. Enfin, Lévis peut être considérée comme la Capitale du mouvement coopératif puisque le commandeur Alphonse Desjardins (1854-1920) y fonda, en 1900, la première Caisse populaire, institution visant à rendre accessible le crédit aux gens ayant de faibles moyens, afin de favoriser leur émancipation économique. Cette création eut un succès retentissant, à un point tel que les caisses populaires essaimèrent par tout le Québec et même au-delà.
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En plus d’une ville, le toponyme de Lévis désigne maintes voies de circulation, notamment à Montréal, Val-d’Or, Trois-Rivières et Québec. Mais François Gaston de Lévis n’est pas le seul membre de la famille Lévis que la toponymie honore au Québec.
On trouve, par exemple, la pointe de Lévy, saillie de terre s’avançant dans le fleuve Saint-Laurent, face à Québec, justement sur le territoire de Lévis. C’est Champlain qui mentionna pour la première fois, en 1629, le cap de Lévy, devenu pointe de Lévy sur la carte de Villeneuve en 1688, baptisé ainsi pour rendre hommage à Henri de Lévy (1596-1680), duc de Ventadour, vice-roi de la Nouvelle-France entre 1625 et 1627. Un autre membre de cette famille joua aussi un rôle dans l’histoire canadienne.
Il s’agit de François Christophe de Lévy, comte de Biron, qui fut vice-roi de la Nouvelle-France en 1644. Connue depuis le XIIe siècle, la famille de Lévis, ou de Lévy, tire son nom de Lévis-Saint-Nom, dénommée aussi Lévy-Saint-Nom, orthographe définitivement abandonnée en 1943, commune du département des Yvelines, au nord-ouest de Chevreuse et au nord-est de Rambouillet ; elle est ainsi appelée du nom de personne Laevius, avec le suffixe -acum.
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