Église de Saint-Michel-de-Bellechasse
Au cœur du village de Saint-Michel-de-Bellechasse, dans la région de Chaudière-Appalaches, se situe l’église paroissiale et son presbytère.
Il s’agit d’un bel ensemble institutionnel, dont le presbytère de 1739 est l’un des plus anciens d’Amérique du Nord.
L’église actuelle est la quatrième de l’histoire de Saint-Michel. Construite en 1872-1873 et bénie le 29 mai 1873 (notons que l’intérieur ne fut terminé qu’en 1889), elle mesure 136 pieds sur 60 pieds. C’est l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy qui dressa les plans du bâtiment en forme rectangulaire avec chœur en saillie et abside en hémicycle. La voûte de la nef est en arc plein cintre. Les murs extérieurs sont en pierre alors que les murs intérieurs sont recouverts de plâtre.
En 1897, les paroissiens dotent l’église d’un bel orgue de dix-sept jeux de Napoléon Dery (probablement l’Opus 14 de Dery et son dernier instrument fabriqué). Le plenum de l’orgue est brillant, les anches ont du caractère, les flûtes sont limpides et les jeux étroits ont de la présence. Ces qualités, jointes à une composition sonore riche, confèrent à l’orgue de Saint-Michel une aptitude particulière à traduire le répertoire de diverses époques.
Le presbytère de saint-Michel, d’un étage et demi de hauteur, est de 50 pieds sur 35 pieds. Il fut construit en 1739, mais en 1790 une annexe y fut ajoutée.
Située en face de l’église, la statue en bois du grand archange saint Michel, terrassant le dragon, est l’œuvre du sculpteur Louis Jobin. L’archange protège le village et dans les armoiries de Saint-Michel on y fait référence : les ailes représentant le saint patron de la paroisse.
Notons que le petit sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes, posé sur un promontoire dans un petit parc en bordure du fleuve et construit en 1879, orne également le village. Enfin, à l’est du village de Saint-Michel, une petite chapelle qui sert à la dévotion à Sainte-Anne vaut le détour.
Adresse de l’église de Saint-Michel-de-Bellechasse :
105, rue Principale
G0R 3S0.
Saint-Michel-de-Bellechasse.
Historique de la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse
Implantée entre Saint-Vallier et Saint-Étienne-de-Beaumont sur la rive sud du Saint-Laurent, à la hauteur de l’île d’Orléans, se retrouve la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse, appellation également du bureau de poste depuis 1876. La rivière Boyer coule presque au centre du territoire. D’abord érigée comme mission en 1672, Saint-Michel devenait paroisse en 1678, avant d’accéder au statut de paroisse civile en 1722. La municipalité de paroisse qui lui a emprunté son nom, en 1845, devait être abolie en 1847, pour renaître en 1855. En 1992, la municipalité de la paroisse de Saint-Michel devenait la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse, afin d’établir clairement son identité en regard de la municipalité homonyme de Saint-Michel en Montérégie.
Le constituant Bellechasse marque son appartenance tant à la région qu’à la MRC de Bellechasse. Cependant, jusqu’à 1842, le territoire répondait à l’appellation Saint-Michel-de-la-Durantaye. Si le nom évoque l’archange bien connu, le second membre de la dénomination rappelle Olivier Morel de La Durantaye (1640-1716). Né près de Nantes, il arrive à Québec en 1665, comme capitaine du régiment de Carignan-Salières et se voit concéder en 1672 la seigneurie qui porte son nom.
Après avoir demandé à l’évêque qu’une paroisse soit érigée dans sa seigneurie sous le nom Saint-Laurent, on décide de retenir le patronyme de saint-Michel, dont la fête coïncide avec l’érection canonique, car une paroisse de l’île d’Orléans porte déjà le nom suggéré. Cette modification intervient concrètement en 1698. La paroisse de Saint-Michel comprenait la moitié ouest de la seigneurie de La Durantaye, agrandie en profondeur en 1693. En 1754, on y établir un bourg, en espérant y attirer artisans, forgerons, menuisiers, charpentiers.
Saint-Michel-de-Bellechasse fut occupée par les troupes anglaises en 1759, pendant toute la durée du siège de Québec. À l’hiver 1760, alors qu’on s’attendait à une contre-attaque des troupes françaises repliées en amont de Québec, les Michelois se préparaient, autant qu’ils le pouvaient, à chasser l’Anglais et, en particulier, à refuser de le nourrir.
Jadis, le presbytère, construit en 1739, portait les traces malheureuses de cette période, qu’une restauration ultérieure devait effacer. La résistance des habitants de Saint-Michel se poursuivra jusqu’en 1775. Excommuniés par monseigneur Briand parce qu’ils avaient protesté en pleine église contre le jésuite Lefranc qui prêchait l’obéissance civile, cinq irréductibles ont vécu le reste de leur vie misérablement et ont été enterrés sur la terre Cadrain, leurs ossements étant transférés en 1880 dans la partie non bénite du cimetière.
On dénombre plusieurs légendes orales sur ce thème. De vocation agricole axée sur l’industrie laitière, l’économie locale profite de la venue en masse des véliplanchistes et des amateurs de sports nautiques qui s’y donnent rendez-vous. La présence d’un théâtre d’été draine également en cet endroit bon nombre d’amateurs au cours de la période estivale. Les nombreux érables qu’on retrouve à cet endroit lui ont valu le titre de Village des arbres.
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