Couvent de St-Joseph

Le Couvent de Saint-Joseph-de-Beauce

La permission de construire un couvent dans la localité fut donnée au curé Louis-Antoine Martel par l’archevêque de Québec, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, en avril 1873. Ce couvent devait loger des jeunes filles et assurer leur instruction.

Une souscription est organisée auprès des paroissiens, et la Fabrique (ce mot désigne les clercs et laïcs chargés de l’administration des revenus alloués à la construction d’une église) donne un terrain pour y ériger le couvent. La pierre angulaire de l’édifice est bénie vers la fin du mois de septembre 1873 et le premier couvent est inauguré en octobre de la même année. Les Sœurs de la Charité assurent la direction et l’éducation des filles. L’école ouvre ses portes en septembre 1875, sous la direction de sœur Saint-Roch.

Cependant, le premier couvent en pierre et en bois est détruit par un incendie, le 31 août 1887. Le deuxième couvent de quatre étages est construit en pierre et en brique sur le même site, d’après les plans et devis de l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy.

Les religieuses, sous la direction de sœur Sainte-Agathe, commencent l’enseignement le 1er septembre 1888. L’inauguration officielle n’a lieu que le 10 janvier 1889.

M. Peachy fut l’un des architectes les plus connus de la période victorienne dans la région de Québec. Il a conçu pour le couvent de Saint-Joseph un toit mansardé caractéristique. Au sol, l’édifice est en forme de T avec un avant-corps au centre de la façade principale. La façade sert de base à une tour surmontée d’une flèche pyramidale trapue. Un escalier à double volée droite mène à la galerie de l’étage.

L’extérieur du bâtiment comporte plusieurs éléments intéressants comme un rez-de-chaussée au parement de pierre de taille à bossage grossièrement travaillée sur la façade avant, et de pierre des champs sur les autres côtés. Les deux étages sont à parement de brique rouge et encadrements d’ouvertures en brique jaune d’Écosse, et le brisis du toit est recouvert de tôle à la canadienne, percé d’une série de lucarnes distribuées symétriquement. Le terrasson du toit est recouvert de tôle à baguette.

Au total, le couvent a accueilli 3600 pensionnaires et près de 9000 externes jusqu’en 1968. En 1974, les religieuses remettent l’édifice à la Fabrique. Le couvent sera acheté par la ville de Saint-Joseph-Beauce en 1975.  En 1985, le ministère des Affaires culturelles du Québec crée le site historique de Saint-Joseph.

Aujourd’hui, l’édifice héberge la bibliothèque intermunicipale, l’école de musique Arquemuse, le musée Marius-Barbeau, la Société du patrimoine des Beaucerons, ainsi que le centre régional d’archives et de généalogie.

La sculpture extérieure «Lys», de Louise Viger, a été installée devant l’édifice en 1993.

Complexe institutionnel St-Joseph-Beauce
Le complexe institutionnel de Saint-Joseph-de-Beauce. Source de l’image : Chaudière-Appalaches.

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