Barrage gonflable de la Chaudière
Depuis 2003, la localité de Saint-Georges, située dans la Vallée de la Chaudière (la vallée des saints) est dotée d’un barrage gonflable qui retient les eaux de la Chaudière durant l’été et entretient un plan d’eau propice aux activités récréotouristiques. C’est la corporation Rendez-vous à la rivière pour l’an 2000 qui a mené à terme un projet de barrage gonflable à la confluence de la rivière Chaudière et la rivière Famine. Dorénavant géré par la ville de Saint-Georges, l’ouvrage qui aura coûté environ trois millions de dollars, est utilisé chaque été à compter du 15 juin dégonflé vers le 15 octobre. Ainsi, on a offert aux résidants un plan d’eau récréatif accessible durant la saison chaude, période où le débit de la Chaudière est souvent réduit à moins de 5 mètres cube/seconde.
La pièce charnière du barrage gonflable est constituée d’un cylindre de caoutchouc renforcé de nylon, fabriqué par Bridgestone, ancré à une structure fixe de béton. Entièrement contrôlé par ordinateur, le barrage se gonfle et s’abaisse progressivement pour répondre aux variations de débit de la rivière, afin de maintenir un niveau constant durant l’été. Loin d’être une nouveauté, le système compte environ un millier d’équivalents au Canada, dont une douzaine au Québec. Dans le cas du barrage gonflable de Saint-Georges, is s’agit cependant d’une utilisation intéressante pour cette technologique vouée habituellement au service d’hydroélectricité plutôt qu’aux activités récréotouristiques.
Élément vanté par les tenants des loisirs nautiques, le barrage préoccupe ceux qui dénoncent l’inondation du bras secondaire de la rivière Chaudière qui contourne l’île Pozer, un secteur remarquable par ses herbiers et ses marais. Certes, on s’est engagé à refaire l’aménagement de l’île Pozer, dans le but de compenser les pertes de végétation riveraine et d’abri pour l’avifaune, ainsi qu’à faire le suivi environnemental des modifications. Mais parce qu’il faudra attendre plusieurs années avant de chiffrer l’impact du marnage cyclique imposé par le fonctionnement du barrage, on a raison de s’inquiéter. Si cet impact s’avère négatif, ne sera-t-il pas trop tard pour corriger la perte de précieux habitats et les conséquences de cette privation pour la faune locale ?
Les initiatives du genre demeurent évidemment populaires; l’attrait récréatif discrédite les considérations d’ordre écologique, tellement pointues et si peu accessibles à la majorité des riveraines et des utilisateurs des plans d’eau. La complexité d’un milieu humide et des interactions qui s’y jouent exigent une évaluation envrionnementale laborieuse et des expertises diversifiées. Le coût de telles études limite les efforts et ramène les préoccupations aux besoins les plus flagrants, ceux des frayères à poissons, des sites de nifification et de migration.
Les précautions à prendre, au mieux partielles, bénéficieront aux espèces les plus communes ou les mieux connues. L’effort appréhendé est soumis à la loi du profit et de l’agrément. Se baigner et canoter en paix prévaut contre la crainte, peut-être fallacieuse, de la destruction d,une faune rien moins que concrète ou d’une menace à peine perceptible. La rivière ne résoudra certainement pas le dilemme à notre place.
(Source : Rivières du Québec, Découverte d’une richesse patrimoniale et naturelle. Par Annie Mercier et Jean-François Hamel. Les éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).
Chutes de la Chaudière
Le Sault de la Chaudière signalé sur un grand nombre de cartes françaises du XVIIe siècle, a fini par donner son nom à la rivière Chaudière elle-même et, tout naturellement, aux chutes qui se situent dans les limites actuelles de la ville de Charny, à 3 km environ de son embouchure sur la rive sud du Saint-Laurent. En 1683, une mission connue sous le nom de Saint-François-de-Sales fut établie dans le voisinage des chutes, mais le site fut abandonné vers 1700 par les Abénaquis qui s’orientèrent vers les rives de la Bécancour. Accrochés à des lits gréseux très résistants à l’érosion, ces chutes étalées sur un front de quelque 120 m ont une hauteur d’environ 35 m. Suzelle Blais explique que les chutes ont reçu ce nom à cause d’un trou circulaire creusé dans la roche relativement tendre par une roche plus résistante à laquelle le tourbillonnement des eaux imprime un mouvement giratoire rapide. Intéressant en toutes saisons, le site a justifié l’aménagement du parc des Chutes-de-la-Chaudière, attraction touristique d’importance des environs de Québec. Variantes : Chutes de Charny, Chute Joffre.
