Chaudière-Appalaches

Archipel de l’Isle-aux-Grues

Archipel de l’Isle-aux-Grues

Archipel de l’Isle-aux-Grues

Situé au cœur du fleuve, entre L’Islet et l’Île-d’Orléans, l’archipel de l’Isle-aux-Grues est un groupe de 21 îles.

Le nom de l’archipel provient du nom de la plus grande île de l’archipel, l’Isle-aux-Grues qui a été donné à cette île par des marins français qui croyaient y avoir aperçu des grues. Bien qu’il n’y ait jamais eu de grues à cette île, on utilise encore ce nom pour désigner l’île et l’archipel. Les oiseaux étaient en réalité des grands hérons qui sont des oiseaux quelque peu semblables aux grues. L’on peut voir, encore aujourd’hui, ces oiseaux en grand nombre autour de l’île.

L’archipel est fréquenté au printemps et à l’automne par des milliers d’oies blanches en migration qui se gavent d’une plante rare poussant ici, le scirpe d’Amérique. Au total, plus de 250 espèces d’oiseaux fréquentent l’archipel.

Deux îles de l’archipel sont accessibles  au grand public, soit l’Isle-aux-Grues et la Grosse-Île. Les îles restantes sont privées. Administrativement, les îles font partie de la municipalité de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues, sauf deux îles : l’île au Ruau et l’île Madame qui font partie de la municipalité de Saint-François-de-l’Île-d‘Orléans.

La ville de Montmagny a longtemps été le point de ravitaillement des insulaires établis dans l’archipel de l’Île-aux-Grues. En effet, l’Île-au-Canot, l’Île-aux-Oies, l’Île-Sainte-Marguerite, l’Île-aux-Grues et Grosse-Île furent habitées à différentes époques. Les insulaires ont dû adopter leur moyen de transport durant l’hiver afin d’assurer la liaison entre la côte et leur lieu de résidence. C’est ainsi que le canot à glace et à voile a été adopté dans la région.

Sise entre le fleuve Saint-Laurent et les Appalaches, la ville de Montmagny est l’une des voies d’accès vers l’archipel. Les denrées, la poste, les médecins ou les malades ont longtemps traversé le fleuve en canot à la hauteur de Montmagny. À l’extrémité ouest de la ville, près de l’hôpital, la maison des Nicole surplombe encore le Saint-Laurent. Cette résidence a servi de gîte aux canotiers venus se ravitailler depuis la station de quarantaine de la Grosse-Île.

Selon les recherches effectuées par l’ethnologue Richard Lavoie, spécialiste de l’histoire du canot à glace, les insulaires ont voyagé par ce moyen de transport jusque dans les années 1970.

Située à l’embouchure du bassin de Montmagny, la gare fluviale est un site magnifique où s’arrête le traversier qui vous mènera gratuitement à L’Isle-aux-Grues (il est conseillé de vérifier l’horaire avant de se déplacer.)

Voici les îles qui composent l’archipel :

  1. L’Île-aux-Grues est la seule des îles de l’archipel à être habitée à l’année. La population est d’un peu plus de cent habitants, mais à cela s’ajoutent  plus de cent estivants. Cette île longue d’environ dix kilomètres et large de quatre kilomètres, a fait sa renommée grâce à ses excellents fromages, soit le Riopelle, le Mi-Carême et la Tomme de Grosse-Île. Paradis des cyclistes et des ornithologues amateurs, cette île est reliée à Montmagny par un traversier sauf durant les mois d’hiver, où elle est accessible par avion. C’est sur l’Isle-aux-Grues, notamment sur la Pointe du Manoir McPherson, que le peintre Jean-Paul Riopelle a vécu les dernières années de sa vie. On peut  admirer une collection de ces costumes confectionnés par la main populaire en visitant le Centre de la Volière de L’Isle-aux-Grues. Cette île abrite la réserve naturelle Jean-Paul-Riopelle, aussi appelée La Pointe-aux-Pins. Cette zone écologique protégée par Conservation de la nature propose un réseau de sentiers pédestres et offre un panorama saisissant. Havre naturel exceptionnel, L’Isle-aux-Grues est le refuge de plus de deux cents espèces d’oiseaux. Ses marais sont un des rares habitats où l’on peut observer le râle jaune alors que le Québec ne compte que quelques centaines de couples.
  2. L’Isle-aux-Oies qui est reliée à l’Isle-aux-Grues par des battures longue de neuf kilomètres. Cette île est presque aussi vaste que l’Isle-aux-Oies. Cette île mesure sept kilomètres de long par deux kilomètres de large. Elle appartient à un club de chasse privé.
  3. La Grosse-Île (l’île de la Quarantaine). C’est cette île qui a servi de lieu de quarantaine pour les immigrants. Un site historique national y a été aménagé et l’île est accessible via différents croisiéristes.
  4. L’île Sainte-Marguerite, elle aussi privée et appartenant à un club de chasse.
  5. L’île au Canot. Cette île se situe près l’Île-aux-Grues, de deux kilomètres de long sur 600 mètres de large. Elle a été habitée par cinq générations de la famille Lachance qui y vivaient en quasi – autarcie depuis 1826 : chasse, pêche, animaux de ferme, culture de légumes vendus à Québec à la mi-novembre. Resté totalement sauvage, ce bout de terre compte une exceptionnelle variété d’oiseaux, notamment le râle jaune, le moqueur – chat, la grande oie des neiges, le hibou des marais, le pygargue à tête blanche et le héron vert. Une éolienne et des panneaux solaires couvrent 90 % des besoins en électricité. La maison principale (la deuxième maison est un chalet pour les guides de chasse),  se loue en été.
  6. L’île Longue.
  7. L’île à Deux Têtes.
  8. L’île Patience.
  9. L’ile la Sottise (l’origine de ce nom est assez curieux : il vient de l’anglais south east, puisque cette île se situe au sud-est de la Grosse-Île).
  10. L’île Gointon.
  11. L’île de la Corneille.
  12. L’île à Durand.
  13. L’île du Cheval.
  14. L’île Ronde.
  15. L’île au Ruau.
  16. L’île Madame.
  17. L’île du Calumet.
  18. L’île aux Canards.
  19. L’île à l’Oignon.
  20. L`île aux Frères -1.
  21. L`île aux Frères -2.

On doit mentionner également le Pilier de bois, un îlot rocheux d’à peine 150 mètres de long, investi par une colonie de petits pingouins qui nichent au creux des rochers. Au sommet du rocher, des cormorans à aigrette cohabitent avec des pingouin. Oiseau de la famille des alcidés (comme le macareux moine), le petit pingouin migre le printemps de la Nouvelle-Angleterre, où il passe l’hiver, pour nicher sur des îles inhabitées du golfe du Saint-Laurent, avant de partir pour l’été sur la Côte-Nord.

Île Gointon

Située dans l’archipel de L’Isle-aux-Grues entre la Grosse Île et l’île à Deux Têtes, l’île Gointon émerge de l’eau à l’extrémité d’un haut-fond qui l’unit à la Grosse Île. Le premier nom qu’elle porta, Barrier Island, s’il n’a pas été attribué par l’amiral Bayfield quand il réalisa ses relevés entre 1827 et 1834, du moins apparaît-il sur sa carte. Ce toponyme s’expliquerait justement par la présence de ce haut-fond qui forme une sorte de barrière entre la Grosse Îles et l’île à Deux-Têtes. Bien que cette forme et aussi l’appellation française Île de la Barrière soient parvenues jusqu’au milieu du XXe siècle, c’est le toponyme Île Gointon qui apparaît officiellement en 1969 dans le Répertoire géographique du Québec. Ce toponyme énigmatique qui a des racines contemporaines, remontant au moins à 1928, résiste néanmoins à toute explication. Les gens de l’île aux Grues qui connaissent cette entité la désignent par Le Gointon.

archipel de Montmagny

Vue générale de l’archipel de l’Isle-aux-Grues. Source de l’image : Ville de Montmagny.

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