Ancienne municipalité de Bernières (Saint-Nicolas-Sud, aujourd’hui secteur de Lévis)
Le nom de Bernières, une ancienne municipalité qui fait partie aujourd’hui de la ville de Lévis (secteur de Saint-Nicolas), dans la banlieue sud-ouest de Québec, rapppelle le débarquement de la 9e brigade canadienne d’infanterie à Bernières-sur-Mer, en Normandie, e jour J, 6 juin 1944.
Le 6 juin 1944 est un jour important dans l’histoire du Canada et de la France, puisqu’il marque le débarquement des troupes alliées en Normandie. Pour soutenir l’effort de guerre canadien, un bon nombre de soldats du régiment de la Chaudière, composé de Québécois, débarquèrent, ce jour-là, à Berniers-sur-Mer. Après deux heures de combat intense, les Canadiens repoussèrent les troupes allemandes et prirent plus tard Carpiquet et Caen. Pour commémorer ce débarquement, les Berniérais ont érigé un monument, à l’entrée de leur plage, et apposé, sur une maison, une plaque soulignant la participation du régiment de la Chaudière à la bataille de Normandie.
En 1968, un ancien combattant du régiment de la Chaudière, dans le cadre d’une consultation populaire visant à trouver un nom original à sa municipalité connue jusque-là sous le nom de Saint-Nicolas-Sud, proposa le nom de Bernières, en souvenir des événements qui avaient permis aux troupes canadiennes se se couvrir de gloire en 1944. Sa proposition fut retenue et c’est ainsi que la municipalité de Saint-Nicolas-Sud, érigée en 1912 suite à un détachement d’une partie du territoire de la municipalité de Saint-Nicolas, devint la municipalité de Bernières, permettant à cette dernière de mieux se distinguer le sa voisine, Saint-Nicolas.
Appartenant à la banlieue de Québec, sur la rive sud du Saint-Laurent, Bernières a connue une croissance démographique remarquable après la construction, en 1970, du pont Pierre-Laporte, lequel relie la Rive-Sud aux villes de Sainte-Foy et Québec.
En 1994, les municipalités de Bernières et de Saint-Nicolas ont fusionné pour former la ville de Bernières-Saint-Nicolas. Mais, en 1996, à la suite d’une consultation publique, on opta pour le seul nom de Saint-Nicolas, le toponyme Bernières étant toutefois conservé pour désigner un secteur du territoire municipal et un vaste centre industriel. Par ailleurs, suite à l’entente de jumelage entre Bernières et Bernières-sur-Mer survenue en 1989, une halte routière a été rebaptisée Parc de Bernières-sur-Mer, en 1996, dans le secteur de Bernières, afin de rappeler le pacte d’amitié qui lie les deux localités. Au plan démographique, Saint-Nicolas est la plus importante municipalité de la Municipalité régionale de comté des Chutes-de-la-Chaudière, avec ses 20 mille habitants, et l’une des plus prospères.
En France, Bernières-sur-Mer est située dans le Calvados, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Caen. Elle compte aujourd’hui une population d’environ 2000 habitants. Cette commune est surtout reconnue pour sa station balnéaire et pour ses huîtres.
Malgré les bombardements qu’elle a subis, cette commune a conservé une belle Église des XIIIe et XIVe siècles. Au Xie siècle, le lieu était connu sous la forme latinisée de Berneres, terme faisan référence au propritaire. Au Québec, on trouve également sept rues de Bernières dans autant de villes, de même qu’un parc public à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Coteau Vire-Crêpe
À mi-chemin entre Bernières et Saint-Nicolas, au sud-ouest de Québec, le coteau autrefois Chemin Vire-Crêpe. L’origine du nom Vire-Crêpe est incertaine. On connaît au moins deux hypothèses. La première se rapporte à l’état des voies de communication d’antan. À l’époque des premiers colons, les routes étaient relativement rares. Et celles qui existaient étaient étaient grossièrement tracées, très peu convenables. Le grand voyer se contentait de donner une direction à travers les savanes et les montées. Joseph-Edmond Roy décrit les chemins de la seigneurie de Lauzon de cette façon : « Sur ces routes primitives on conçoit que les promeneurs se faisaient rares et que les véhicules avaient besoin d’être solidement bâtis pour résister aux chocs et aux heurts de toutes sortes. »
On peut comprendre pourquoi les passants pouvaient considérer ce chemin assez difficile pour devenir un vire-crêpe. Cet auteur signale qu’on a décrit la même impression pour un autre chemin de la seigneurie à l’aide d’un nom analogue, celui de Brise-Culottes, d’après un rang situé sur les hauteurs de la pointe de Lévy. Le nom Vire Crêpes, au pluriel, désigne quant à lui un rang, le deuxième à partir du fleuve, sur le Plan de la seigneurie Lauson dressé en 1830 par François-Nicolas Brunet, arpenteur provincial du Bas-Canada.
Il existe une autre hypothèse au sujet du nom Vire-Crêpe. Celui-ci aurait été inspiré par l’habitude des habitants du rang de manger des crêpes pour les faire cuire, d’où le nom Vire-Crêpe. Le nom Coteau Vire-Crêpe a été inventorié récemment. On le retrouve dans l’édition de 1983 du feuillet topographique intitulé Charny ; il n’apparaissait toutefois pas dans l’édition de 1971 de la même carte.
À un juger par l’âge des informateurs qui connaissent ce nom, son usage apparaît au moins séculaire.
Rivière des Moulanges
La rivière des Moulanges tire sa source du coteau des Terres Rouges, dans la municipalité de Bernières, en banlieue de Québec. Tributaire de la rivière Aulneuse, elle s’écoule vers l’est sur une distance de 6 km, parallèlement à l’autoroute Jean-Lesage. Henry Whitmer Hopkins (1838-1920), dans son « Atlas of the Levs county » mentionné en 1873, pour ce cours d’eau, le patronyme Vicontent. Au cours de la première moitié du XXe siècle, l’usage de Moulanges s’impose, du nom de la concession qui s’étend à proximité. Dans le français régional, « moulange », qui désigne la pierre meulière, est un terme de l’Ouest de la France. En Saintonge, « pierre à moulange » et « moulange » sont usités dans le sens de pierre servant à fabriquer des meules. C’est le sens qu’avait « moulange » en québécois de jadis. Le père Potier, dans ses « Façons de parler consignées au milieu du XVIIIe siècle, parle de pierres(s) à moulanges.
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