Moulins de l’Isle-aux-Coudres
Les Moulins de l’Isle-aux-Coudres ou l’économusée de meunerie constituent le seul site au Canada qui réunit un moulin à eau, érigé en 1825, un moulin à vent, construit en 1836 et la maison du meunier.
C’est en 1815 que l’absence de moulins efficaces pour la mouture des grains provoque la famine sur l’Isle-aux-Coudres. À l’époque, les insulaires devaient se rendre à Baie-Saint-Paul ou aux Éboulements pour obtenir de la farine, au mépris des dangereuses traversées en canot sur le fleuve.
Le Séminaire de Québec, Seigneur de l’île, donne donc son approbation à la construction d’un moulin à eau qui voit le jour en 1825, mais ce moulin se révèle d’un faible rendement. C’est pourquoi un moulin à vent est construit vers en 1836.
La vente en 1850
Le Séminaire de Québec vend ses deux moulins en 1850. Au fil des ans, plusieurs propriétaires les exploitent, dont Marie-Anne Desmeules devenue meunière à la mort de son premier mari.
Les deux moulins sont en fonction jusqu’au début des années 1900, l’un palliant aux lacunes de l’autre.
Faute de rentabilité, le moulin à eau est modifié vers 1920 pour l’adapter au sciage du bois. Il est maintenu en service jusqu’en 1948.
Le ministère des Affaires culturelles du Québec (aujourd’hui, le ministère de la Culture et des Communications) classé le moulin à eau et le moulin à vent monuments historiques en 1962 et en 1963 respectivement.
Jusqu’à nos jours, comme autrefois, le meunier moud le grain et on peut assister à la démonstration de mouture de blé et de sarrasin au moulin à eau. Les visiteurs peuvent se procurer de la farine fraîchement moulue sur de véritables meules de pierre et de déguster les produits de la boulangerie cuits dans un four artisanal fait de glaise.
Remarquez que un bâtiment d’accueil propose une exposition d’œuvres d’art populaire d’Alfred Desgagnés, une exposition sur les masques de mi-carême ainsi qu’une salle de diffusion sur les rites et coutumes des insulaires.
Historique de l’Île aux Coudres
Située dans le Saint-Laurent, entre Baie-Saint-Paul et Saint-Joseph-de-la-Rive, l’île aux Coudres est plus proche (2,7 kilomètres) de la terre ferme du nord que de celle du sud (16 kilomètres). Orientée du sud-ouest au nord-est, elle atteint, sans compter ses battures, une longueur de 10 kilomètres et 4 kilomètres dans sa plus grande largeur. On y accède par un traversier qui fait la navette à partir de Saint-Joseph-de-la-Rive, en Charlevoix. La toponymie de cette île est très ancienne et remonte au début de la colonie. Elle doit son nom à Jacques Cartier. En effet, au soir du 6 septembre 1535, fit ancrer ses navires dans une baie située au sud-ouest du quai actuel.
Il la décrivit ainsi : « Et entre autres y a plusieurs couldres franches lesquelz trouvasmes fort chargez de nozilles aussi grosses et de meilleur saveur que les nostres mays un peu plus dures et pour ce la nomasmes l’isle es Couldres. »
C’est donc la présence des « couldres », ancien nom donné aux noisettes, qui fit choisir ce toponyme par Cartier. Même si l’on a concédé l’île une première fois en 1677, sa colonisation ne semble guère remonter avant 1728. La vie des Coudriens se centre sur le tourisme, l’agriculture et l’exploitation des tourbières. La pêche n’y étant à peu près plus pratique. Les cartographes anglais ont dénommé l’île sur certaines cartes anglaises, dont celle de Murray (1763). Dans cette occasion on la nomme sous la forme Elbow Island, traduction erronée du mot « coudre », confondu avec « coude ». On relève aussi les variantes suivantes auprès d’informateurs locaux, soit Île aux Coudriers, Île aux Marsouins et Île aux Socles.

D’ailleurs, des ateliers sur la culture scientifique « Les Moulins à science » sont disponibles sur réservation.
Coordonnées des Moulins de l’Isle-aux-Coudres, Économusée de la meunerie :
36 chemin du Moulin
G0A 1X0
Téléphone : 418 438 2184
Site web du complexe : lesmoulinsiac.com.

Voir aussi :
- Isle-aux-Coudres (municipalité)
- Blé en Nouvelle-France
- Moulin seigneurial en Nouvelle-France
- Agrotourisme dans Charlevoix