Chapelle de Pointe-au-Pic

Chapelle protestante de Murray Bay

Construite en 1867, la chapelle protestante de Murray Bay (aujourd’hui, Pointe-au-Pic, secteur de la ville de La Malbaie) fut l’une des premières églises protestantes dans Charlevoix. Curieusement, c’est le père Narcisse Doucet, le curé de la paroisse catholique de la région qui a fait des pressions sur les protestants afin qu’ils construisent leur lieu de culte, parce que le curé n’aimait guère le fait que les estivants protestants se rassemblent dans une maison louée à John Warret, un bon catholique, natif de l’Irlande et un habitant du village déjà populaire comme un lieu de villégiature.

En fait, les estivants de confessions protestantes de Pointe-au-Pic se réunissent pour célébrer le culte depuis 1650. Ils sont nombreux, ainsi les estivants mettent la main à la pâte et peuvent célébrer le premier office en août 1867. Les plans de la chapelle sont réalisés par un architecte dont le nom de famille est Scott.

D’abord connue sous le nom de l’Union Church, la chapelle accueille des gens des cultes différents. En effet, les cultes presbytérien et anglican y sont célébrés. En anglais, toutefois, le nom le plus connu de la chapelle est The Murray Bay Protestant Church.

Encore aujourd’hui, ce sont les villageois protestants qui assurent la maintenance des lieux.

Depuis l’inauguration de la chapelle, le seul changement survenu fut l’ajout de pierres sur son revêtement extérieur fait de bois.

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La petite chapelle mérite bien une visite. En plus du magnifique clocher de pierre, on trouve à l’intérieur de superbes vitraux. Ainsi que des plaques commémorant l’implication des gens au fil les années.

Un cimetière adjacent à la chapelle est le site du dernier repos de nombreux estivants. En effet, ils ont décidé de se faire inhumer ici. Le tombeau de William H. Blake, écrivain et naturaliste torontois, traducteur en anglais du roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon, se trouve dans ce modeste cimetière.

Notons finalement que la municipalité de Pointe-au-Pic n’existe plus. Pourtant, elle est maintenant un arrondissement de la ville de La Malbaie. Les reliefs du Bouclier canadien qui habitent Charlevoix ne présentent pas de pics à proprement parler. N’empêche, le toponyme n’est pas abusif. À preuve le contact par des pentes vertigineuses entre le fleuve et les montagnes qui s’y précipitent. Très tôt, les navigateurs européens ont été sensibles aux beautés des environs. Au XIXe siècle, les villégiateurs y viennent de plus en plus nombreux. Ici, un pic à la pointe sud – ouest de la baie, à l’embouchure de la rivière Malbaie, explique le toponyme.

Le mot « pic » réfère à une image, celle de la pointe d’un piolet. Un pic est un sommet pointu et rocheux aux flancs escarpés. Une pointe isolée, comme un croc à l’air libre. L’esprit se porte alors vers des sommets des Alpes, des Andes, de l’Himalaya, autant de reliefs qui n’existent pas au Québec. L’appellation « pic », chez nous, relève donc davantage de la comparaison.

Chapelle protestante de Pointe-au-Pic :

200, boulevard de Comporté
La Malbaie, Québec
G5A 2Y5.
Canada.

Notons qu’au Centre écologique de Port-au-Saumon, dans l’arrondissement de Pointe-au-Pic de La Malbaie, sur la route 138, le départ du sentier de l’Aigle doré se trouve dans une vallée suspendue qui débouche au-dessus de la vallée principale. Très beaux panorama en prime.

Historique de Pointe-au-Pic

Une centaine de villas cossues et un magnifique terrain de golf témoignent toujours de la splendeur de ce coin de terre charlevoisien. Établie en 1876, la municipalité de Pointe-au-Pic a attiré de nombreux villégiateurs, notamment au XIXe siècle. En effet, un passage à couper le souffle les séduit. Même l’homme d’État américain William Howard Taft (1857-1930), qui a présidé aux destinées de son pays de 1909 à 1913, s’y retire, en été, à de nombreuses reprises.

Jusqu’en 1919, alors que fut inauguré le chemin de fer dont la construction avait été entreprise par sir Rodolphe Forget, touristes et estivants utilisaient essentiellement le bateau. Dès 1867, l’hôtel Chamard comportait 90 chambres. En 1898, la compagnie Richelieu and Ontario Navigation, présidée par Forget, inaugurait un premier manoir construit tout en bois et qui fut incendié en 1828. Le premier juin 1929 était inauguré le célèbre Manoir Richelieu, hôtel de près de 500 chambres, qui constitue toujours l’un des rouages majeurs de l’industrie touristique charlevoisien.

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La présence d’un pic rocheux sur une pointe située au sud – ouest de la baie que l’on retrouve à l’embouchure de la rivière Malbaie a inspiré la dénomination municipale ainsi que celle du bureau de poste ouvert en 1870. Toutefois, dans ce dernier cas, c’est la forme Pointe-à-Pic qui était utilisée et que l’on relevait encore fréquemment au début du XXe siècle.

Cette expression toponymique figurait déjà sur une carte de Des Barres datée de 1776 sous la forme « Pointe au Pic ». L’adoption du gentilé Pointepicois en 1986 n’a sûrement pas contribué à dissiper toute confusion, en dépit du fait que Pointe-au-Pic demeure la forme moderne exclusivement usitée. La proximité de La Malbaie, un peu plus au nord, et de Cap-à-l’Aigle, au nord-est, lieux dotés de charmes panoramiques à nuls autres pareils (eau, vallée, monts), a sans doute concouru à l’attrait exercé par Pointe-au-Pic, dont le territoire a été détaché de celui de la municipalité de la paroisse de Saint-Étienne-de-la-Malbaie. Variante : Murray Bay.

chapelle protestante de Murray Bay
Chapelle protestante de Pointe-au-Pic. Photo : © GrandQuebec.com.

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