La seconde moitié du XIXe siècle de l’histoire de la ville de Québec
L’expansion continue de la ville de Québec s’arrête à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.
Selon les données du recensement de 1851, il y avait dans la ville de Québec 42 000 âmes, contre 58 000 à Montréal.
En 1901, soit 50 ans plus tard, Québec ne compte que 68 mille résidents, tandis que Montréal en regroupe 267 mille.
Cette situation est due en partie à la fermeture relative du marché anglais, puisqu’à partir de 1847 l’Angleterre annule la loi qui favorisait l’accès de céréales canadiennes sur les marchés anglais. Deux décennies plus tard, vers 1870, il en est de même pour le bois du Canada.
D’un autre côté, la navigation sur le Saint-Laurent devient plus facile avec le développement des vaisseaux à vapeur et la canalisation du Saint-Laurent. La voie maritime s’ouvre jusqu’aux Grands Lacs. La ville de Québec n’est donc plus une halte obligée.
Ce sont les villes du centre géographique du Canada, c’est-à-dire Toronto et Montréal, qui seront avantagées par rapport aux villes de l’est, comme Québec, qui sont trop éloignées du marché américain.
Bref, le point d’arrêt de la navigation est déplacé vers le centre du pays, ce qui fait perdre à la ville de Québec les avantages de sa position au cœur du trafic maritime et fluvial.
Quant aux immigrants, ils cessent d’entrer au pays par le port de Québec.
Finalement, les chantiers navals de Québec ferment progressivement et le chemin de fer, arrivé au milieu du siècle, ne fait que mettre un point final à cette situation et déplace définitivement l’axe économique nord-américain.
La ville de Québec, désavantagée par sa situation géographique, devient une forteresse oubliée.
En 1871, l’Angleterre rapatrie sa garnison militaire de Québec. Avec la disparition de cette partie de la population, un vide économique survient, difficile à combler.
Québec est certes choisie comme capitale provinciale, mais c’est un titre accordé plutôt par tradition.
Économiquement, rien ne change pour la ville avec cette nomination. Son prestige d’antan et l’essor de l’époque ancienne, où elle était la capitale de tout le pays, ne sont pas comparables à la position de la capitale d’une province.
Le déclin que connaît la ville à la fin du XIXe siècle ne cesse d’augmenter même si l’industrie de la cordonnerie et des tanneries connaissent un certain essor, grâce à une main-d’œuvre nombreuse et bon marché. Ces industries sont encouragées par des politiques douanières. En conséquence, au début du XXe siècle, la ville de Québec assure plus du tiers de la production provinciale des chaussures. Cependant, cette situation ne dure pas et, à partir des années 1920, l’industrie de la cordonnerie décline à son tour.
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