Scierie Dansereau
Située à environ deux kilomètres en amont du pont Rouge, sur la rivière Jacques-Cartier, une importante scierie était en opérations dès le début du XXe siècle. Cette entreprise était la propriété d’un certain Dansereau, de Montréal, et d’un dénommé Lazure, de Saint-Rémi-de-Napierville. Les deux hommes, qui avaient obtenu du gouvernement de la province de Québec des concessions forestières, ouvrirent ainsi des chantiers.
Le bâtiment qui abritait la scierie était d’une largeur de 50 pieds (17 mètres) par 100 pieds (34 mètres) de longueur. Il était construit de pièces de bois de 8 pouces (20 cm). La toiture était recouverte de tuiles de tôle.
À l’époque, des bûcherons abattaient des arbres pouvant atteindre un mètre de diamètre, sur les rives de la Jacques-Cartier. Ensuite, des draveurs s’occupaient du flottage du bois jusqu’à la scierie. Un barrage avait d’ailleurs été construit sur la Jacques-Cartier, en amont du rapide de la Chaudière. L’eau du canal activait la roue à aube produisant ainsi l’énergie nécessaire pour actionner le moulin.
Les billots arrivés au barrage, on les dirigeait vers le canal de flottage, qui fut creusé à la main sur une longueur de un kilomètre. On sortait ensuite les billots rendus au bassin que formait le barrage de la scierie et on les montait sur le tablier roulant qui donnait accès au moulin.
Au rez-de-chaussée débutait la première opération de sciage. Cette phase consistait à enlever une croûte sur le billot pour lui permettre de se présenter solidement à la Catherine, un assemblage de scies qui transformait le billot en madriers, planches et croûtes.
La cave servait à amasser le bran de scie tandis que le grenier était occupé par une menuiserie utile aux travaux d’entretien. L’usine pouvait scier jusqu’à cent billots à l’heure, ce qui était fort considérable à l’époque.
Ensuite, le bois de construction ainsi que le bois de chauffage étaient chargés sur des wagons et envoyé à Québec par une voie ferrée qui reliait le passage à niveau situé sur la rue Dupont Est et la scierie. Cette voie ferrée avait été construite expressément pour le moulin.
La scierie employait une vingtaine d’hommes, les chantiers donnaient de l’emploi à près de 80 autres. La mort de l’un des propriétaires, M. Lazure, serait la cause de la fermeture de la scierie, vers 1903. La Catherine fut vendue à une compagnie du Nouveau-Brunswick.
La scierie Dansereaux-Lazure n’avait ainsi été en opération que pendant deux ou trois étés. Elle était devenue une propriété de l’usine de Donnacona et démolie vers 1921 par M. Alphonse Piché. Le barrage au rapide de la Chaudière fut dynamité à la même époque, par M. Ovila Suzor. Les deux maisons des propriétaires furent déménagées et celles des employés, au nombre de quatre, furent démolies.
Aujourd’hui, le site du Centre de plein air Dansereau est situé dans ce secteur.

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