Ville de Québec

Rue Sainte-Famille

Rue Sainte-Famille

Rue de Sainte-Famille dans la ville de Québec

Le nom de cette rue de la ville de Québec parait pour la première fois sur le célèbre « Vray Plan du haut et bas de quebec » dressé par l’arpenteur Jean Bourdon, en 1660. Mais à l’époque, il ne s’agit que d’un sentier battu. C’est vers la fin du XVIIe siècle que dans un procès-verbal d’alignement daté du 20 août 1696, François Genaple de Bellefonds note que  M. J. Belleville construit une maison « dans la nouvelle rue qui s’établit dans l’enclos du Séminaire de Québec sous le nom de rue de la Sainte-Famille ».

Dans le recensement de 1716, cette voie de communication est mentionnée comme la« rue qui prend depuis la boulangerie du Séminaire jusqu’aux Remparts et rue St Joseph (rue Garneau) »

Au recensement de la capitale du Canada, tenu en 1770-1771, la forme simplifiée Rue Sainte-Famille est utilisée, et cette forme s’est imposée.

Le nom de la rue honore la Sainte Famille, soit la triade formée par saint Joseph, la Vierge Marie et l’Enfant Jésus. Autrefois, notamment avant le XVIe siècle, la Sainte Famille évoquait la parenté et la cohabitation : sainte Anne, saint Jean et saint Joachim étaient compris dans la Sainte Famille. L’origine de l’appellation vient du Séminaire de Québec qui est dédié à la Sainte Famille, Jésus, Marie, Joseph et aux saints anges comme il est écrit dans l’ancien règlement de cette institution. Monseigneur de Laval, le premier évêque de Québec, érige en 1665 une confrérie en l’honneur de la Sainte Famille.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, cette rue fut connue sous les vocables de Rue De Léry, la côte de Léry, la Côte Sainte-Famille et Hope Street. Le romancier Philippe Aubert de Gaspé-fils écrit, en 1863, dans son roman Les Anciens Canadiens : « nous descendîmes la côte de Léry, à la course; et nous fûmes bien vite rendus vis-à-vis de la rue Sault-au-Matelot. »

Dans ses Mémoires publiés en 1866, cet écrivain note en outre : « tandis que les autres fuyaient par la côte de Léry d’où ils furent poursuivis jusque au-delà de la porte Hope. » D’après l’archiviste Honorius Provost, la Côte de Léry était une dénomination populaire de la Côte Ste-Famille, mais son nom officiel demeurait Rue Sainte-Famille.

L’odonyme Rue De Léry ou Côte De Léry faisait référence à Gaspard Chaussegros De Léry, ingénieur du roi en Nouvelle-France de 1716 à 1756, responsable de la construction des fortifications de Québec. L’ingénieur De Léry habitait la rue de la Sainte-Famille où il avait acheté un terrain du Séminaire de Québec en 1726 (dans Picturesque Quebec, l’écrivain James MacPherson-LeMoine raconte, qu’en 1882, à mi-chemin du sommet de la rue de la Sainte-Famille, côté est, on voyait encore les ruines de l’ancienne propriété de la famille Chaussegros de Léry, mais sur cet emplacement, on construit en 1920-1921, le pavillon des classes du Petit Séminaire de Québec).

Le nom de Hope faisait référence à Henry Hope (né après 1746 et décédé en 1789), lieutenant-gouverneur du Canada (Québec) de 1785 à 1789, et commandant de la ville de Québec en 1785. La porte Hope, située au pied de la rue de la Sainte-Famille, et dont le nom devait s’étendre, pendant un certain temps, à cette rue, avait été construite en 1786. Le nom rue de Hope aurait disparu dès que la porte Hope ait été démolie en 1871.

Bibliographie :

  • Pierre-Georges Roy, Inventaire des procès-verbaux des grands voyers conservés aux Archives de la province de Québec, Beauceville, L’Éclaireur, 1923-1932, 6 t.
  • Honorius Provost. Notes sur la pierre monumentale Le chien d’or », Bulletin de recherches historiques, Lévis, volume 69, no 4, octobre 1967.
  • Jean Pourier. Noms de rues de Québec au  XVIIe siècle. Origine et histoire. Dossiers toponymiques 27. Commission de toponymie du Québec.
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Rue Sainte-Famille. Photo : © GrandQuebec.com.

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