Passage du Chien-d’Or

Passage du Chien-d’Or

Le passage du Chien-d’Or est situé entre la rue du Fort et l’escalier Charles-Baillairgé, au cœur du quartier Petit-Champlain de Québec.

C’est en 1996 qu’on détache de la rue De Buade le passage du Chien-d’Or. Le nom du passage fait référence à la sculpture du chien d’or et au quatrain placés au-dessus de la porte centrale de l’édifice Louis-S.-St-Laurent, situé au numéro 3 du passage du Chien-d’Or. (Sur la rue du Fort, se trouve un monument dédié à Monseigneur de Laval, premier évêque de la Nouvelle-France. C’est derrière ce monument, au coin du passage du Chien d’Or, que se trouve l’ancien bureau de poste, aujourd’hui l’édifice Louis-Saint-Laurent).

Sur le fronton d’un porche à colonnade est inséré le bas-relief du Chien d’Or, montrant un chien couché et rongeant un os. L’inscription suivante y est gravée :

Je suis un chien qui ronge lo
En le rongeant je prend mon repos
Un tems viendra qui nest pas venu
Que je morderay qui maura mordu

Cet immeuble occupe l’emplacement de la maison du marchand Nicolas Jacquin dit Philibert sur la façade de laquelle se trouvait déjà ce bas-relief. Cette pierre monumentale est datée de 1736. On y voit l’effigie du chien d’or avec l’inscription du quatrain doré dont le premier vers est : « Je suis un chien qui ronge lo ».

En 1688, le chirurgien Timothée Roussel fait construire une maison sur la rue Buade qui sera plus tard connue sous le nom de Maison du Chien d’Or. Il y fait sculpter l’effigie du chien d’or qui aurait été inspiré d’une sculpture à Pézenas, près de Notre-Dame de Montpellier.

En 1734, M. Roussel vend à Nicolas Jacquin-Philibert. L’assassinat de Philibert, en 1748, d’un coup d’épée et la présence de cette sculpture sur sa maison ont donné naissance à la célèbre légende du Chien d’Or. L’écrivain William Kirby a écrit le roman The Golden Dog, basé sur cette légende et publié en 1877.

On sait qu’autrefois, l’habitude de placer des chiens d’or sculptés à l’entrée des résidences était une pratique ancienne de protection. Cette coutume existait déjà dans la Grèce antique. Dans l’Odyssée, Homère raconte que « sous le linteau d’argent, le corbeau était d’or, et les deux chiens du bas, que l’art le plus adroit d’Héphaestos avait faits pour garder la maison du fier Alkinoos, étaient d’or et d’argent » (V. Bérard, 1955).

De même et s’appuyant sur les écrits d’Aristophane, de Théophraste et d’Apollodore d’Athènes, l’abbé Jean-Jacques Barthélemy dans son Voyage du jeune Anacharsis en Grèce (1796), constate : « La porte de la maison. C’est là qu’on trouve tantôt une figure de Mercure, pour écarter les voleurs; tantôt un chien qu’ils redoutent beaucoup plus. »

Des chercheurs ont essayé de connaître l’origine du chien d’or de Québec. On sait que la pierre était venue de France, mais elle n’a pas encore révélé tous ses secrets…

chien d'or
Chien d’Or. Photographie de GrandQuebec.com.

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