Maison Joseph-Légaré
Au coin des rues McMahon et Sainte-Angèle de la ville de Québec se dresse la maison du peintre Joseph Légaré, dans laquelle l’artiste peintre accueillait les visiteurs, dont lord Elgin en 1852, à sa galerie de peintures dont beaucoup d’œuvres font aujourd’hui partie du musée de l’Amérique française, à Québec.
Le 13 décembre 1849, Marie-Louise Duplessis lègue à Joseph Légaré (1795-1855), artiste, et à son épouse, Geneviève Damien, sa propriété. La maison appartient à la succession Légaré lors de l’établissement du cadastre en 1872. En 1875, une annexe de deux étages en brique revêtue de pierre de taille ainsi qu’un petit hangar en bois sont construits à l’arrière.
Joseph Légaré, qui avait ouvert la première galerie de peinture du Bas-Canada dans sa résidence du 13, rue Sainte-Angèle en 1833, profite de cet héritage pour faire aménager une vaste galerie voûtée à l’étage supérieur de sa nouvelle propriété. C’est l’architecte Charles Baillairgé (1826-1906) qui réalise les plans et devis. Louis Morissette et Louis Fournier dit Larose exécutent les travaux de maçonnerie et Jacques Vézina, ceux de charpenterie et de menuiserie nécessaires pour réparer sa maison en pierre à trois étages. Dès 1852, la galerie est ouverte gratuitement au public.
Ardent partisan des Patriotes, Légaré fut emprisonné quelques jours lors des Rebellions de 1837-1838. Il se lance par la suite en politique, mais sans succès. Candidat réformiste en 1848 et candidat rouge annexionniste en 1850, il est défait. Il devient finalement membre du Conseil législatif le 8 février 1855, mais meurt quelques mois plus tard, le 21 juin 1855. Il est inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de la cathédrale de Québec.
Texte de la plaque sur la Maison historique Joseph-Légaré :
Le peintre Joseph Légaré (1795-1855) vécut dans cette maison, entre 1851 et 1855; il y exposa ses toiles de même que sa collection d’œuvres européennes. Considéré comme le premier peintre paysagiste d’origine canadienne française, il peignit également de nombreux sujets religieux et historiques. Il occupe une place privilégiée dans l’histoire de l’art de ce pays. En 1833, notamment, la première galerie d’art du Canada vit le jour sous son initiative; elle était installée dans une autre maison de cette rue. Ses activités sociales et politiques furent également nombreuses. De 1833 à 1836, il siégea au Conseil municipal de Québec à titre de représentant du quartier du Palais. Il fut de plus très actif lors des événements de 1837-1838.
Remarquons que la topographie des lieux épouse l’image d’un gigantesque bateau échoué au bord du Saint-Laurent, c’est un plateau de 13 km de long, dont la proue et la poupe, effilées, mesurent à peine quelques centaines de mètres alors qu’il atteint dans sa partie la plus large, 4 km. Symptomatiquement, par ailleurs, la villa a pour symbole un navire. La vocation maritime de Québec n’est jamais démentie, en raison d’une situation portuaire exceptionnelle. En outre, la colline de Québec rappelle par sa disposition l’île d’Orléans. D’ailleurs, l’axe rivière Saint-Charles – lac Saint-Augustin correspond à un ancien chenal (comparable au chenal nord actuel de l’île d’Orléans), aujourd’hui colmaté. Autrement dit, la colline de Québec a déjà été une ville. Avant 1535, probablement entre le bas de la côte de la Canoterie et celui de la côte de la Montagne vivait une bourgade de la famille iroquienne. Ce lieu sera identifié ultérieurement par Jacques-Cartier comme Stadocone, nom auquel on ajoutera un accent plus tard (Stadoconé).
