Côte de la Canoterie
La Côte de la Canoterie fait communiquer la partie basse de Québec avec la partie haute. Cette côte à pic longe la falaise et débute à la sortie de la place du Marché-du-Vieux-Port de Québec pour aboutir à la croisée des rues des Remparts et de Sainte-Famille.
Le nom de la Canoterie apparaît pour la première fois sur le Plan du Château et de la Basse Ville de Québec, une carte de 1685 de l’ingénieur du roi Robert de Villeneuve. Toutefois, cette voie de communication existait dès la première moitié du XVIIe siècle. En effet, dans le partage du fief du Sault-au-Matelot en 1634, la côte de la Canoterie est désignée « descente pour aller à la Pointe aux Lièvres » (Honorius Provost « La Canoterie », Le Canada français, Québec, vol. 28, no 10, 1941, p. 1059-1068.). Cette appellation identifie sans doute l’anse de la Canoterie ou le lieu-dit de ce nom. Au recensement de Québec de 1716, dix-sept personnes habitaient le long de cette rue.
Philippe Aubert de Gaspé raconte dans ses Mémoires qu’il s’est rendu dans « la partie de la rue Saint-Charles, maintenant un tronçon de la rue Saint-Vallier Est, et de la Canoterie, que l’eau inondait à la marée haute, au milieu du XIXe siècle. « Autrefois il fallait descendre cette côte pour prendre les canots destinés à faire la traversée de la rivière Saint-Charles.
D’où lui vient son nom? À l’époque, les eaux de la rivière Saint-Charles se rendaient jusqu’à la rue Saint-Paul. Au bas de la côte, les prêtres du Séminaire de Québec ont érigé une «canoterie», c’est-à-dire un hangar pour abriter leurs embarcations servant à traverser la Saint-Charles et le fleuve. »
Elzéar Vallier, supérieur du Séminaire de Québec, a noté dans l’aveu et dénombrement de 1737 : « Un terrain … traversant au sud-ouest le bout du dit chemin régnant sur le cap … et sur lequel est un vieux hangar en pierre appelé la canoterie, contenant quarante pieds sur vingt de large appartenant au Séminaire » (H. Provost, 1941). Le mot canoterie est un dérivé de canot qui vient de l’espagnol canoa, lui-même emprunté de l’arawak canaoa, une langue des Bahamas; le mot canot désigne une « embarcation légère primitivement en écorce de bouleau ». Le mot canoterie, attesté en Nouvelle-France, dès 1685 dans la toponymie, désigne « un endroit, une construction pour mettre des canots ». Aujourd’hui, ce terme ne figure pas dans les dictionnaires français, mais il survit dans l’odonyme Côte de la Canoterie (à Montréal, il y eut jadis un lieu-dit dénommé Canoterie royale, au sud de la rue Saint-Paul, d’après le célèbre historien É.-Z. Massicotte).
Le dénombrement de la ville de Québec de 1770-1771 indique Rue de la Canoterie et finalement Côte de la Canoterie paraît au recensement de la ville de Québec en 1818 (Joseph Signay. Recensement de la Ville de Québec en 1818, Québec, Société historique de Québec, 1976.
La côte du Colonel-Dambourgès coupe la Côte de la Canotier en son milieu.
Notons aussi que la porte Hope, aussi appelée la porte de la Canoterie, construite en 1786, était située au haut de cette côte, dans l’axe de la rue Sainte-Famille, parfois appelée rue Hope par les résidents anglophones, en l’honneur d’Henry Hope, lieutenant-gouverneur du Québec. La porte Hope donnait sur le nord, le bas de la côte de la Canoterie débouchant sur la rivière Saint-Charles. Sur l’un de ses côtés, la porte était flanquée d’un corps de garde surplombant la falaise. Cette porte fut démolie après 1871.



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