De Berthelot à Papineau
Quelques rues de Québec honorent des membres de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. Michel-Amable Berthelot d’Artigny, député de Québec de 1800 à 1808, donne ses prénoms et noms aux rues qu’il trace sur sa propriété que l’on appelait la Grande prairie : les rues Saint-Michel, Saint-Amable, Berthelot et D’Artigny du quartier Saint-Jean-Baptiste. Ces rues sont aux abords de la colline parlementaire.
Dans le quartier Duberger, la rue Quesnel rappelle la mémoire de Frédéric-Auguste Quesnel, député du comté de Kent-Chambly qui s’oppose aux Quatre-vingt-douze résolutions de 1834 et devient conseiller législatif en 1848.
Les orateurs de la Chambre d’assemblée, pourtant bien populaires en leur temps, ne sont honorés que par de bien petites rues : une petite ruelle Panet dans le Vieux-Québec rappelle la famille Panet dont plusieurs membres se sont illustrés, y compris l’orateur Jean-Antoine Panet. Le très fameux et controversé Louis-Joseph Papineau n’a pu laisser son nom qu’à une petite rue camouflée dans le secteur Stadacona du quartier Vieux-Limouilou.
Napoléon et Nelson
La destinée de l’empereur Napoléon ne laisse pas insensibles bien des Québécois de langue française. Plusieurs couples donnent d’ailleurs à leur nouveau-né le prénom de Napoléon. Afin de faire contrepartie à la rue Napoléon du quartier Saint-Sauveur et ne pas trop froisser la susceptibilité des Québécois d’origine britannique, la rue Nelson du quartier Saint-Roch honore celui qui a défait la flotte de Napoléon en 1805, près de Trafalgar.
Horatio Nelson, alors jeune capitaine de vaisseau, débarque à Québec en 1782 et est conquis par la belle Mary Simpson qu’il ne veut plus quitter. Il est menacé d’être chassé de la marine pour insubordination. Mais des collègues le convainquent de se rembarquer et de quitter Québec.
De royales artères
Dans la ville de Québec, où résidait le gouverneur, représentant du souverain britannique, plusieurs rues ont des connotations monarchistes. Dans le quartier Saint-Roch se croisent la rue de la Couronne et les rues du Roi et de la Reine. La rue Prince-Édouard rappelle le séjour à Québec du duc de Kent.
Comme les documents attestant que les formes Quebecq (1601), Quebec (1603), Kebec (1609) ont précédé d’au moins vingt ans celles de Cabecke, Kabecke, il ressort que seule la graphie Québec doit être retenue pour rechercher la signification de ce toponyme. Dans la grande famille linguistique algonquienne, le mot kebec a pour signification endroit qui est bouché, le radical kebh équivalant à « bouché » et le locatif ek a « endroit qui est ». Les Abénaquis identifient toujours la ville comme Kephek. En langue micmaque, Kepe:k qui s’écrit Gepeg en orthographie moderne, signifie « endroit fermé, bloqué, obstrué ». Ce mot micmac sert aussi à désigner le rétrécissement d’un cours d’eau. En d’autres mots, Québec signifie détroit, du fleuve Saint-Laurent en face de la ville.
En micmac moderne, Gepeg signifie « débarquer » ; par ailleurs le mode impératif montagnais kepek a le sens de descendez. Certains apportent ces références comme hypothèses pour expliquer l’origine du nom Québec. Outre celles déjà signalées, il existe un grand nombre de variantes orthographiques de ce toponyme : Kebec, Quebeq, Quebeck, Kebbek, etc. On consignera l’accent sur la première syllabe à compter des années 1630.
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