Grève d’Asbestos

Témoignage sur la grève de l’amiante

Un mineur retraité d’Asbestos, Aimé-Jean Côté, n’hésite pas à affirmer : Si la grève de l’amiante de 1949 n’avait pas eu lieu, il aurait fallu l’inventer.

L’aumônier des syndicats de Thetford Mines, l’abbé Henri Masson abonde dans le même sens. Il croit que la grève d’Asbestos de 1949, comme un la désigne souvent, a été un événement historique pour l’avancement du syndicalisme au Québec.

Un ancien gréviste d’Asbestos, Henri Côté, est convaincu que sans la grève de 1949, «je ne pourrais pas jouir aujourd’hui de la belle retraite que j’ai et les jeunes n’auraient pas de bon salaires.» Son souvenir est encore vivace au sein de la population, si bien que lorsqu’un briseur de grève décède, son éloge funèbre tient dans ces mots : «C’était un scab».

C’est à minuit le 13 février 1949 que la grève est déclenchée spontanément par les deux mille mineurs de la Canadian Johns-Manville, à Asbestos. Vingt-quatre heures plus tard, les trois mille mineurs de trois mines de Thetford Mines emboîtent le pas.  Au total, 5000 mineurs étaient en grève dans les Bois-Francs.

(La Presse. Texte publié le 13 février 1994.)

Asbestos, note historique

Ce vaste territoire de 775 km2 située en Estrie, à environ 35 km au nord de Sherbrooke, possède un paysage parsemé de collines peu élevées, appartenant au chaînon de l’Estrie, plateau en bordure du système appalachien et surmonté de quelques collines ; ce paysage prolonge celui des Bois-Francs au sud de ces derniers. Les accidents géographiques les plus importants de son territoire sont la rivière Nicolet Sud-Ouest, qui traverse cette région, et le mont Ham, qui se dresse dans sa partie est.

La municipalité de comté de Wolf a été établie sur ce territoire en 1982, d’abord sous le nom de L’Or-Blanc, désignation qu’elle a conservée jusqu’en août 1990. Elle se compose d’une dizaine de municipalités dont Asbestos est la plus populeuse. Majoritairement urbaine et largement francophone, la population renferme toutefois un secteur rural substantiel. Cette région compte parmi les moins populeuses, surtout dans le Cœur-du-Québec. Son économie tourne autour de l’exploitation et de la transformation de l’amiante. On retrouve à Asbestos la mine d’amiante à ciel ouvert la plus grande au monde, la mine J.M. Asbestos.

Cet important gisement a valu à Asbestos le titre de Capitale de l’amiante. Asbestos est un mot anglais dérivé du grec et signifiant incombustible. Rigoureusement parlant, Asbestos se traduit par asbeste, qui est le minéral proprement dit, alors qu’amiante désigne le minerai. On en distingue deux types : l’amiante de serpentine, généralement appelée chrysotile ((c’est la variété exploitée au Québec) et l’amiante d’amphibole ou asbeste. Au cours des dernières années, la fibre d’amiante, malgré son extraordinaire propriété de résister à la chaleur, a connu d’importants problèmes en raison de la maladie qu’elle provoque chez les mineurs, l’amiantosé, variété d’affection pulmonaire. Ces difficultés, combinées à une baisse de la demande mondiale, ont contribué au ralentissement de la production.

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Parade des grévistes, Asbestos, 1949. Source de la photo : Site Web du groupe Les Fils D’Alexandre.

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