Vallée de la Matapédia

La Vallée de la Matapédia, définition

Située à cheval sur le Bas-Saint-Laurent et la péninsule gaspésienne dont elle constitue une frontière naturelle, la vallée de la Matapédia n’est trop souvent qu’une zone de passage pour les milliers de touristes faisant le tour de la Gaspésie ou se rendant dans les provinces maritimes.

Mais qu’entend-on exactement par « Vallée-de-la-Matapédia » ?

Selon certains auteurs, la vallée de la Matapédia désigne ordinairement le territoire compris dans le bassin hydrographique du lac et de la rivière du même nom, c’est-à-dire entre les paroisses de Saint-Moïse au nord et de Matapédia au sud. Suivant cette description, Saint-Moïse (1873) peut s’attribuer le titre de porte d’entrée de la vallée de la Matapédia.

Cependant, la Commission de toponymie du Québec définit la vallée de la Matapédia comme suit : « La vallée proprement dite commence son parcours à 156 m d’altitude au lac Matapédia et descend graduellement vers le sud, jusqu’à la rivière Ristigouche. » Il faudrait donc ici faire commencer la vallée de la Matapédia à Sayabec (1894). Néanmoins, d’un point de vue historique, la vallée de la Matapédia déborde ces limites géographiques. Ainsi, une autre paroisse, celle de Sainte-Angèle-de-Mérici (1868), située dans la municipalité régionale de comté (MRC) de La Mitis, peut aussi réclamer le titre de porte d’entrée de la vallée, les ouvrages historiques et descriptifs sur la vallée de la Matapédia d’Arthur Buies (1895) et de l’abbé Joseph-Désiré Michaud (1922) témoignant de ce fait.

D’ailleurs, la Commission de toponymie écrit, en parlant de Sainte-Angèle-de-Mérici, qu’elle est considérée comme l’une des plus anciennes municipalités de la vallée de la Matapédia. Donc, en considérant Sainte-Angèle-de-Mérici comme le début de la vallée de la Matapédia, il faut aussi y inclure les trois autres municipalités de la MRC de La Mitis rencontrées en descendant le chemin de Matapédia (route 132), c’est-à-dire Padoue, qui plutôt enclavée entre Saint-Damase et Sainte-Angèle a été érigée le long du chemin Kempt ; Sainte-Anne-d’Arc, dont l’histoire se confond avec celle des populations de Sainte-Angèle et de Saint-Moïse et La Rédemption, formée du démembrement de trois paroisses dont deux de la MRC de La Matapédia, Saint-Moïse et Saint-Cléophas.

La vallée de la Matapédia est non seulement une entité naturelle caractéristique, elle est aussi un territoire formé de plusieurs localités et habitée par des petites sociétés qui ont poursuivi au fil de leur histoire des objectifs d’un vouloir-vivre collectif, en particulier grâce à l’exploration des ressources naturelles. Des entreprises importantes ont aussi contribué au développement de ce coin de pays, telles la construction du chemin de Matapédia, en 1862, et celle du chemin de fer dans les années 1870, qui ont été les traits d’union entre ces groupements humains. De là est né un fort sentiment d’appartenance partagé par la population envers sa région, la région de la Vallée-de-la-Matapédia. Cette région compte vingt-neuf localités et couvre quatre municipalités régionales de comté : celle de La Mitis, celle de La Matapédia, celle de Matane et celle d’Avignon.

Peu de touristes s’aventurent en dehors de la route 132 qui la traverse où pourtant de magnifiques paysages forestiers parsemés de lacs et de rivières et une foule d’activités en plein air les y attendent. La vallée mérite toutefois qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour écouter la musique que fait entendre le vent en passant dans les ravins et entre les arbres qui bordent la majestueuse rivière à qui elle doit son nom. La rivière Matapédia, reconnue depuis la fin du XIXe siècle comme l’une des meilleures rivières à saumon en Amérique du Nord, ne manque pas d’attirer de nombreux pêcheurs chaque année.

Cependant nul besoin d’être pêcheur pour venir admirer le roi des rivières dans son long périple en vue d’assurer sa reproduction. La Vallée-de-la-Matapédia ne recèle pas que des trésors naturels, l’histoire de sa population marquée, depuis l’époque de la colonisation, par ses nombreuses luttes pour sa survie, pour l’accès à ses forêts et ses rivières ou pour la sauvegarde de ses emplois et même de ses villages, mérite aussi qu’on s’y intéresse.

Canton Jetté

Localisé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Mont-Joli dans la Matapédia, ce canton joint la seigneurie du Lac-Mitis au sud-est.. Il fut nommé en l’honneur de Louis-Amable Jetté (1836-1920), lieutenant-gouverneur du Québec (1898-1908), qui, avocat criminaliste, avait pris part au célèbre procès de Guibord en 1870. En 1972, ayant défait George-Étienne Cartier dans la circonscription électorale de Montréal-Est, il devient député libéral à la Chambre des Communes où il siégera jusqu’en 1878. Il est alors désigné juge à la Cour supérieure de Montréal et demeurera en fonction jusqu’à sa nomination comme lieutenant-gouverneur du Québec. En même temps il enseigne le droit civil à la faculté de droit de l’Université Laval (Montréal) dont il sera doyen de 1890 à 1898. Il terminera sa carrière comme juge en chef de la Cour du banc du roi (1900-1911). Proclamé en 1920.

Municipalité régionale de comté de La Matapédia

La municipalité régionale de comté de La Matapédia est située dans l’arrière-pays du Bas-Saint-Laurent, aux limites de la Gaspésie et coure 5376 km carrés. Cette contrée des monts Notre-Dame, qui traverse de part en part la vallée de la Matapédia, fut l’un des derniers foyers de colonisation au Québec, entre 1850 et 1950 ; ce furent pour la plupart des gens du Bas-Saint-Laurent qui s’y installèrent. Établie en janvier 1982, la MRC matapédienne a succédé à la municipalité du comté de Matapédia. Elle se compose de vingt municipalités dont Amqui, la plus populeuse, et de sept territoires non organisés. L’un d’entre eux s’appelle d’ailleurs Lac-Matapédia, d’après le lac du même nom qui se trouve à la tête de la vallée. La Matapédia est un pays rural et de population essentiellement francophone. L’agriculture, le travail en forêt ainsi que les industries du bois de construction et d’articles de bois (les complexes de sciages près de Causapscal et l’usine de fabrication de panneaux et particules de Sayabec) sont les points forts de l’activité économique de la municipalité régionale de comté. La MRC emprunte son nom à la rivière Matapédia qui coule vers la baie des Chaleurs depuis le lac Matapédia. 

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Région de la Vallée de la Matapédia, photo libre de droits.

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