TNO Rivière-Bonjour

Territoire non organisé de Rivière-Bonjour

Immense territoire de 1 715 kilomètres carrés, le Territoire Non Organisé de la Rivière-Bonjour se situ dans la MRC de Matane, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Personne n’y habité (on n’y trouve qu’une quinzaine d’habitants). L’accès est très difficile, principalement en hiver.

Le TNO de la Rivière-Bonjour doit son appellation à la rivière Bonjour. Ce cours d’eau coule entre le lac Bonjour dans le canton de Le Clercq et la rivière Matane. C’est sur une distance de 15 kilomètres. La rivière se caractérise par une vallée profonde bordée des montagnes Chic-Chocs.

Les rivières Matane et Bras Saumon (tributaire principal de la rivière Cascapédia) traversent ces parages. Plusieurs ruisseaux descendent des flancs montagneux pour se déverser dans la rivière, dont le ruisseau Échouement. Quelques petits lacs s’y retrouvent. Les milieux humides (tourbières, aulnaies, peuplements forestiers sur dépôt organique à drainage déficient occupent une faible superficie.

Ce territoire se situe à une altitude variant entre 380 et 840 mètres. Le climat est de type subpolaire humide continental. La température moyenne annuelle est de 2,5 degrés Celsius. L’hiver, la neige y est abondante.

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Le relief du territoire se forme de collines arrondies, le substrat rocheux se composé de roches sédimentaires (calcaire, grès, shale). Le TNO fait partie du domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc. Il se compose majoritairement de peuplements de sapin baumier naturels équiens.

Le TNO de la Rivière-Bonjour englobe une partie de la réserve faunique de Matane. Ainsi qu’une portion de la Zone d’exploitation contrôlée de Cap-Chat. Il s’agit d’un territoire forestier. La conservation, la villégiature sommaire et l’exploitation de la forêt et des ressources fauniques sont les principales activités qui se développent sur ce secteur. Une route secondaire traversant la réserve faunique longe les rivières Matane et Bonjour.

Le Bloc Faribault est un massif forestier de 4 343 hectares, de tenure privé, appartenant à la Société d’exploitation des ressources de la Vallée (SERV). On le localise à l’intérieur du TNO Rivière-Bonjour. Ce territoire est limité au Nord et à l’Est par la Réserve faunique de Matane, au Nord et à l’Ouest par le Parc de conservation de la Gaspésie, et au sud par la forêt publique.

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Rivière-Bonjour
TNO Rivière-Bonjour. Photo : © MRC de Matane.

Depuis 2008 le territoire Faribault a obtenu la norme de certification FSC (Forest StewardShip Council). Cette certification environnementale, la plus reconnue au niveau mondial, certifie que les pratiques forestières locales rencontrent les normes de bonne gestion de la mise en valeur du territoire, dans le respect des autres ressources. Tous les produits générés sur le territoire reçoivent le sceau FSC.

Au Faribault, on réalise les coupes forestières entre juin et août puisque la distance importante de transport et la couverture de neige rendent le territoire inaccessible durant la période hivernale. On transporte les bois récoltés par camion à la fin de la période de récolte. On livre généralement les bois résineux (sapin et épinettes) aux usines Bois Saumon de Lac-au-Saumon ou Scierie Causap de Causapscal appartenant au Groupe Cèdrico dont la SERV est actionnaire minoritaire. Certaines années, un faible volume est livré à l’usine MultiBois de St-René-de-Matane, une filiale appartenant à la SERV. Les essences feuillues ne génèrent qu’un faible volume et les bois sont destinés à la pâte.

Lac Barbarin

À environ 6 kilomètres au sud-ouest du mont Logan, ce petit plan d’eau du canton de Joffre, dans la péninsule gaspésienne, alimente la rivière Cap-Chat Est, affluent de la Cap-Chat. Ce toponyme évoque Arsène-Louis Barbarin (1812-1875). Avocat né à Marseille, il rentre chez les Sulpiciens et il est ordonné en 1841. Un an plus tard, il arrive au Canada et enseigne au collège puis au Grand Séminaire de Montréal. Vicaire de la paroisse Notre-Dame en 1853, il retourne en France en 1874 et, malade, il meurt à l’abbaye des Prémontrés, près de Tarascon, en Provence. Ce nom a été approuvé en 1968. Variantes : Lac Bromley et Lac Tarzan.

Mont Matawees

De 1066 mètres d’altitude, ce mont des Chic-Chocs, hauts reliefs des monts Notre-Dame, se situe dans la réserve faunique de Matane, à quelque 25 kilomètres au sud de Cap-Chat et à 3 kilomètres environ au sud-ouest du mont Logan qui le domine de 61 mètres. Matawees, nom de langue micmaque signifiant porc-épic, a été attribué par le géologue William E. Logan en 1844. Cet explorateur écrit en effet : « une autre montagne, à laquelle nous donnâmes le nom de Matttaouisse mot qui, en micmac, signifie un porc-épic, par la raison que nous avions tué un de ces animaux ».

Canton Cuoq

À une trentaine de kilomètres au sud-est de Matane est situé le canton de Cuoq, de forme irrégulière et presque deux fois plus grand que la plupart des cantons. La vallée profonde qui le traverse d’est en ouest s’articule autour de la rivière et du lac Matane qui en est l’une des sources, à l’est. Plusieurs autres petits affluents découpent ce plateau des Chic-Chocs dont certains sommets s’élèvent à près de 700 mètres, dans ce canton. Le lieu-dit de Poste-John, un ancien dépôt de compagnie forestière, qui regroupe une dizaine de maisons, occupe l’ouest du canton. Le canton est dédié à Jean-André Cuoq (1821-1898), sulpicien français renommé pour ses savants travaux sur les langues autochtones.

Il a passé 51 ans de sa vie comme missionnaire à Kanestake, près d’Oka. M. Cuoq y étudia les langues algonquine et iroquoise. Il a publié une dizaine d’ouvrages religieux et philologiques font appréciés. Entre autres, un Lexique de la langue iroquoise (1883). De plus, une brochure intitulée “Jugement erroné de M. Ernest Renan sur les langues sauvages (1863 et 1869). Il s’agit d’un recueil de quelques articles publiés dans le Journal de l’Instruction publique, destinés à réhabiliter les langues amérindiennes, en particulier l’iroquoise, dénigrées par Renan. On voit le nom de ce canton dans “Noms géographiques de la province de Québec”, en 1926. Proclamé en 1940.

Canton de Faribault

Orienté du nord-ouest au sud-est, le canton de Faribault se situe au sud de Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie. Son terrain, qui n’est qu’à 228 m d’élévation près de sa limite nord. Par la suite il prend subitement de l’altitude. Finalement, il atteint, au mont Logan, 1127 mètres. Le plateau, légèrement marécageux en son centre, contient, dans son ensemble, peu de lacs. Le ruisseau aux Saumons, affluent de la rivière Cascapédia, le irrigue notamment.

Cette unité territorial, qui s’inscrit à la fois dans le parc de la Gaspésie et dans la réserve faunique de Matane, porte, depuis 1927, le nom de Georges-Barthélemi Faribault (1789-1866), avocat qui fut avant tout bibliographe et assistant-greffier de la Chambre des députés (1835-1855). Il a publié, au cours de cette période, un ouvrage qu’il affectionnait, considéré comme la première bibliographie canadienne, intitulé « Catalogue d’ouvrages sur l’histoire de l’Amérique, et en particulier sur celle du Canada , de la Louisiane, de l’Acadie, et autres lieux.

Avec des notes bibliographiques, critiques et littéraires (1837). On lui doit aussi un ouvrage sur la Côte-Nord, dans lequel il traite d’anciens vestiges sur l’île aux Basques (1849). Il est l’un des fondateurs, en 1826, de la Société historique et littéraire de Québec, dont il a été le secrétaire-archiviste perpétuel. On l’a engagé pour reconstituer les collections de la bibliothèque du Parlement après les incendies de 1849 et de 1854. À son décès, il légua au Séminaire de Québec et à l’Université Laval, récemment fondée, sa riche collection personnelle d’ouvrages et d’archives. Proclamé en 1940.

Mont Jacques-Ferron

Situé dans le parc de la Gaspésie, à moins de 25 km au sud de Sainte-Anne-des-Monts, le mont Jacques-Ferron qui culmine à 1036 m d’altitude prend place parmi les hautes sommets de cette région montagneuse. Il se distingue assez bien des massifs environnants par l’existence à l’ouest des lacs Chic et Choc. Ces lacs sont les sources d’un petit cours d’eau, à 731 m d’altitude. Il dévale vers le sud-est. La présence dans cette partie du Québec du nom de Jacques Ferron (1921-1983). Il a été médecin et écrivain n à Louisville. Ce nom s’explique par le fait qu’il a pratiqué la médecine à Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine de 1946 à 1948 avant d’installer son cabinet au sud de Montréal.

Pamphlétaire, humoriste mordant et ironique, il a produit une œuvre littéraire abondante et dans de nombreux genres. En effet, théâtre, conte, roman, autobiographie, histoire, essai. Récipiendaire du Prix du Gouverneur général en 1962 et des prix France=Québec et Duvernay en 1972, Jacques Ferron obtenait, en 1977, le prix David couronnant l’ensemble de son œuvre.

Canton de Joffre

Ce canton de l’intérieur de la péninsule gaspésienne est situé à 45 km à l’est de Matane et à 25 km au sud-ouest de Sainte-Anne-des-Monts.Très montagneux, il renferme une partie des monts Chic-Chocs, notamment les monts Nicol-Albert, Bayfield, Coleman, Collins et Matawees qui atteignent autour de 900 m d’altitude, juste à l’ouest du mont Logan, dans le canton voisin, l’un des principaux sommets du sud du Québec. Le toponyme fut attribué par le Québec au moment où le généralissime Joseph-Jacques-Césaire-Joffre (1852-1931) récoltait les lauriers consécutifs à la première victoire de la Marne, remportée de l’automne de 1914.

En son honneur, la France allait rétablir la dignité de maréchal de France en décembre 1916. Chargé, en 1917, d’une mission en Amérique, dont l’objectif était de convaincre les États-Unis d’entrer en guerre, ce qui allait constituer le point tournant des hostilités et le début du succès des alliés, Montréal a triomphalement reçu le maréchal, le 13 mai 1917. Cette visite contribua sans doute à raviver l’ardeur militaire. Particulièrement au Québec, où la conscription avait créé bien de remous, politiques et idéologiques. C’est dans la foulée de tous ces événements que l’on désigne et proclame un canton québécois dès la fin de 1916.

Mont Nicol-Albert

Le mont Nicol-Albert, entité orographique sise en Gaspésie et composante des monts Chic-Chocs, culmine jusqu’à une altitude de 884 m. À 4 km en direction sud-est, Le Frère de Nicol-Albert désigne un mont légèrement inférieur en altitude. Tous deux sont séparés par la rivière Cap-Chat. En fait elle débouche dans la ville de même nom sur le Saint-Laurent. C’est à quelque 30 km plus au nord. La désignation Nicol-Albert identifie également deux lacs du même secteur.

L’origine de ce toponyme demeure énigmatique. Durant l’été de 1844, William Logan et son assistant Alexander Murray sont les premiers à effectuer des explorations géologiques dans cette région. Gravissant péniblement le mont Nicol-Albert, Logan le baptise alors Bonhomme comme l’indique son rapport, « de l’existence d’une grosse pierre comme levée debout sur un gradin de son penchant. Dans l’attitude d’un homme qui épierait ce qui se passerait au-dessous ».

Le géologue Arthur Philemnt Coleman fournit les premières mentions écrites des toponymes Nicol-Albert et Frère de Nicol-Albert. Le récit des explorations qu’il a menées en 1918 mentionne que les guides locaux identifient depuis toujours le Bonhomme de Logan sous l’appellation de Nicolabert. Remarquez que ce n’est pas Nicol-Albert. En fait, Nicol-Albert résulte peut-être de l’expression anglaise nick of Albert devenue Nicol Albeert dans la bouche des guides. Le mot anglais « nick » signifie « entaille » et « brèche ». Cela correspond à la topographie locale, la rivière Cap-Chat séparant les deux monts par une gorge assez remarquable.

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